Le PS et le PRG ont décidé de présenter des listes communes aux élections européennes. Ainsi, dans la circonscription Sud-Est, la radicale de gauche Valérie Rossi figure en 4e position sur la liste « Choisir notre Europe », conduite par le socialiste Vincent Peillon.
Dans ce contexte, les radicaux de gauche des Alpes-Maritimes ont tout naturellement souhaité participer à la réunion publique de soutien à cette liste qui s'est déroulée, le 19 mai 2014, à l'hôtel Aston, à Nice.
Ils n'étaient visiblement pas les bienvenus. Ainsi, Patrick Allemand, le premier secrétaire du PS 06, s'est formellement opposé à ce que je prenne la parole au nom du PRG, dont je suis pourtant le président départemental. Selon lui, je ne suis pas légitime pour m’exprimer sur les élections européennes au motif... que je me suis présenté sur une autre liste que la sienne à l’élection municipale de Nice !
Devant un tel sectarisme, les radicaux de gauche présents n'ont pas eu d'autre choix que de quitter la réunion.
Après les cantonales de 2011, les législatives de 2012 et les municipales de 2014, Patrick Allemand continue donc d'utiliser les élections pour régler des comptes, avec le succès que l'on sait.
Mais cette fois, son comportement est particulièrement malvenu. D'une part, dans ces élections, le PRG est le seul allié qu'il reste encore au PS (EELV et le FdG présentent, en effet, des listes séparées, tandis que le MRC appelle au boycott !). D'autre part, l'inquiétante montée de l'extrême-droite en Europe impose aux responsables des partis républicains de se montrer à la hauteur des enjeux et des risques.
Comme d'habitude, l'exemple ne viendra pas du premier secrétaire du PS 06.
Voici le message de soutien à Vincent Peillon que j’aurais souhaité prononcer, à six jours du scrutin :
L’Europe a besoin de nous. J’entends par là qu’elle a besoin à la fois de la Gauche et de la France.
L’Europe a besoin de la Gauche car, aujourd’hui, la crise nourrit mécaniquement l’extrémisme et la xénophobie et, plus globalement, tous ceux qui prônent le repli sur soi comme solution à tous les problèmes. Alors oui, l’Europe a besoin de la Gauche pour rappeler que l’union fait la force, que l’Union européenne fait notre force !
L’Europe a besoin de la France car la France a toujours inspiré l’Europe : notre révolution de 1789, notre Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, notre Constitution de 1791 avaient déjà changé la face de l’Europe quand, en 1950, Robert Schuman prôna une « Europe organisée et vivante » et proposa une méthode pour y parvenir : la méthode dite « des petits pas » avec, comme point de départ, la mise en commun du charbon et de l’acier. Alors oui, l’Europe a besoin de la France, de ses idées visionnaires et, surtout, de son audace !
Et l’audace nous commande, aujourd’hui, de ne plus nous contenter des « petits pas » – chers à Robert Schuman – mais de faire… un grand saut ! Non pas un grand saut vers l’inconnu, mais un grand saut vers le rêve de Victor Hugo : vers les États-Unis d’Europe, vers l’Europe fédérale ! Une Europe fédérale dotée d’une véritable Constitution qui serait élaborée et adoptée en constituante par le Parlement européen puis ratifiée, le même jour, par tous les États membres. Une Europe fédérale dotée d’un véritable gouvernement économique, qui coordonnerait les politiques économiques, qui harmoniserait la fiscalité, qui imposerait des standards sociaux, qui lancerait un grand plan de relance européen et qui déclarerait la guerre aux paradis fiscaux.
Alors, il paraît que ces élections européennes n’intéressent pas les électeurs. C’est un tort car nous participons tous à une belle aventure collective dont la finalité est admirable. Il suffit, pour s’en convaincre, de se rappeler les mots prononcés, en 1849, par Victor Hugo : « Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne ».
Comment, avec une telle feuille de route, pourrions-nous traîner des pieds ? Comment pourrions-nous refuser notre confiance à ceux qui aiment sincèrement l’Europe et s’engagent à la parachever ?
C’est pourquoi, les radicaux de gauche participent, avec enthousiasme et fierté, à la liste « Choisir notre Europe », conduite par Vincent Peillon !