Comme chacun a pu le remarquer, l’approche des élections municipales provoque une curieuse frénésie chez le maire de Nice. En attendant la période des vœux, il a trouvé une occupation pour occuper l’actualité : rendre des hommages.
Ainsi, juste après avoir inauguré l’allée Albert-Camus, Christian Estrosi nous annonce déjà un hommage identique pour Nelson Mandela.
Mais comme tout cela se fait dans la précipitation, sans consulter la commission municipale compétente, il y a quelques couacs…
Par exemple, le maire avait envisagé un vulgaire rond point pour honorer l’artiste Sacha Sosno (seulement cinq jours après son décès !). Cette proposition maladroite a vexé sa veuve qui, après l’avoir qualifiée « d’affront », l’a sèchement refusée.
Surtout, comme les lieux à inaugurer ne sont pas suffisamment nombreux, le maire a opté pour une solution absurde : il a découpé la Promenade du Paillon en neuf tronçons. Grâce à cette trouvaille, il a pu inaugurer plusieurs plaques : espace Jacques-Cotta, square Yitzhak-Rabin, jardin Albert 1er, espace Jacques-Médecin, allée Résistance et Déportation, square Général Leclerc, traverse Flandre-Dunkerque, traverse de la Bourgada et allée Albert-Camus. Au final, ce n’est plus la Promenade du Paillon mais la Promenade des Plaques !
Enfin, Christian Estrosi s’est enfoncé encore plus dans le grotesque en décidant de rendre hommage aux... 11 000 agents municipaux et métropolitains ! Chacun aura ainsi l’immense bonheur de voir son nom gravé sur une des plaques apposées sur les contremarches des tribunes de l’Allianz Riviera. Ce serait drôle si la plaisanterie ne coûtait pas plusieurs milliers d’euros aux contribuables !
On peut légitimement se demander jusqu'où va aller Christian Estrosi sur ce terrain… Va-t-il promettre d'ériger une statue à chaque électeur niçois s’il est réélu ?