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Attaché principal territorial | Essayiste aux éditions Armand Colin | Romancier aux éditions Fayard | Membre de l'Observatoire de l'éthique publique (OEP) | Conseiller municipal de Nice et conseiller métropolitain de Nice Côte d'Azur (groupe écologiste)

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Billet de blog 29 septembre 2015

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ALPES-MARITIMES / Loup : les trois mensonges de Christian Estrosi

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Premier mensonge

Christian Estrosi avait menti, une première fois, le 26 avril 2014, lors de l’assemblée générale des chasseurs des Alpes-Maritimes, à Tourettes-Levens : « En 1992, le loup a été réintroduit artificiellement par des fonctionnaires de l'État et par des gardes du parc du Mercantour. C'est un scandale d'État d'avoir protégé cette espèce aux termes de la convention de Berne, alors qu'elle ne devait pas l'être, ayant été relâchée par l'homme. »

D’ailleurs, suite à une plainte déposée par le Syndicat national de l’environnement (SNE), le tribunal correctionnel vient de le reconnaitre coupable du délit de diffamation et l’a condamné à une amende de 10 000 €.

Deuxième mensonge

Christian Estrosi  a annoncé, par le biais d’un communiqué de presse envoyé hier, qu’il faisait appel de cette décision. Selon lui, les éléments sur lesquels s'appuient ses accusations « ont été corroborés par l’enquête parlementaire [qu'il a] conduite en 2003 sur le sujet. »

Le communiqué ayant été envoyé par le Service Presse de la ville de Nice et de la métropole, on peut, sans risque de se tromper, en déduire que ce seront les contribuables qui prendront en charge les frais d'avocat.

Mais surtout, c’est un nouveau mensonge ! En effet, comme je l’avais déjà signalé, Daniel Spagnou, le rapporteur de la commission d’enquête sur les conditions de la présence du loup en France, qui a rendu son rapport le 2 mai 2003, contestait justement la théorie de la réintroduction artificielle du loup « par des fonctionnaires de l'État et par des gardes du parc du Mercantour ». Sa conclusion est limpide : « Au vu des connaissances scientifiques actuellement disponibles, un retour naturel du loup d'Italie […] est tout à fait possible et les analyses génétiques effectuées depuis 1996 confirment cette possibilité, sans bien sûr la prouver. De même, il est probable que des lâchers clandestins de loups ont eu lieu mais, encore une fois, sans qu'il soit possible de le prouver. En tout état de cause, ces lâchers n'ont sans doute pas fait l'objet d'un complot impliquant le parc national du Mercantour et la direction de la nature et des paysages (DNP) du ministère de l'environnement. Ces lâchers ont probablement été le fait de particuliers passionnés de la nature et particulièrement irresponsables. »

Troisième mensonge

Enfin, Christian Estrosi avait présenté sa propre charte éthique pour les municipales de 2014 dans laquelle il s’engageait à présenter sa démission « en cas de condamnation pénale ». Or, alors qu’il vient d’être condamné pour un délit pénal, il n’envisage pas de démissionner du conseil municipal de Nice. Troisième mensonge, donc !


Mise à jour le 19 mai 2016 :

La Cour d'appel d'Aix-en-Provence a confirmé, le 19 mai 2016, le jugement du Tribunal correctionnel de Nice.

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