Non, je ne crois pas que François Fillon soit ce "candidat malgré eux" selon l'analyse que propose Ellen Salvi dans son article, comme la plupart des commentateurs.
Ce ne fut le cas qu'au lendemain du deuxième épisode, lorsque encore abasourdis par le résultat de la primaire, découvrant avec surprise la réalité de la duplicité de leur "champion malgré eux", tous les autres leaders et seconds couteaux de droite ont été pris de court par sa réaction et l'affirmation de son indéfectible volonté de se maintenir quoiqu'il advienne au plan judiciaire, et en dépit de la condamnantion morale définitive qui venait d'ores et déjà de le frapper dans l'opinion publique.
Adossé à l'indéniable légitimité que venait de lui conférer le suffrage populaire, reniant par avance son engagement précédent de retrait en cas de mise en examen, à ce moment là, effectivement et encore une fois par surprise, il a pris toute la droite en otage et restait "candidat malgré eux".
Mais depuis il y a tout lieu de penser que le rapport s'est inversé.
Car enfin ils ne sont pas idiots et ce ne sont pas des "enfants de choeur".
Ils savent bien que pour leur camp, l'élection est déjà perdue.
Qu'il n'y a plus de solution de rechange et qu'ils ont été bernés.
Qu'il n'y a plus qu'une chose à faire : faire le dos rond et sauver les meubles, c'est à dire le parti, en attente des batailles futures.
Autrement dit, surtout ne pas se lancer dans une improbable opération fratricide de sélection d'un nouveau candidat.
Et préserver l'unité du noyau dur derrière le responsable du désastre offert en victime expiatoire des turpitudes de tout le clan.
Car cette affaire confirme s'il en était besoin que nous avons à faire à des maffieux qui ont des pratiques claniques de maffieux.
Fillon a trahi, il a mis toute la famille dans la panade, il faut qu'il paye. Cher.
Il suffit d'imaginer Sarkozy, et la haine décuplée qui doit l'animer depuis le soir du premier tour de la primaire.
Sarkozy, le parrain, toujours aux commandes des troupes les plus nombreuses et les plus dévouées.
Alors comment ne pas voir que Fillon n'avance plus désormais vers l'échafaud qu'avec un canon entre les omoplates, destiné au sacrifice immédiat qui sauvera l'avenir du clan.
Billet de blog 2 mars 2017
Fillon : derniers jours en victime expiatoire ?
J'ai mis un point d'interrogation car je ne publie le texte qui suit qu'à la demande de Félix et, a-t-il tenu à me préciser, qu'à titre d'hypothèse.
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