Qu'en est-il vraiment ?
Difficile de le savoir .
Sur internet on ne trouve comme document de référence sur le sujet (à défaut d'une recherche plus fastidieuse), qu'un PDF de la Documentation Française : "Enquête sur la rémunération des médecins et chirurgiens hospitaliers" publiée en janvier 2009 par l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) et portant sur l'analyse de données jusqu'à 2007.
Quoique légèrement datée elle n'est pas inintéressante et incite à penser que la source de Maurice n'exagère pas complètement.
Alinéa 38 de l'introduction : "Le périmètre étudié par la mission a inclus les établissements publics (CHU, centres hospitaliers généraux et spécialisés, et hôpitaux locaux) et privés (participants au service public hospitalier ou à but lucratif)...".
Voici à titre d'information, certes sommaire mais toutefois très indicative, le tableau des "Honoraires moyens annuels des praticiens libéraux" pour les années 2005, 2006 et 2007 ; honoraires moyens incluant donc les rémunérations versées par l'hôpital public aux dits praticiens libéraux pour leurs diverses interventions dans nos établissements de soin publics.
Ce tableau extrait du corps de l'enquête a été jugé suffisamment parlant pour être inséré par les auteurs à la page 6 du rapport, dans la synthèse introductive.
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Un peu plus loin, on consultera également avec intérêt les alinéas 40, 41, 42 et 43 de l'introduction proprement dite, avec quelques surprises.
Extraits :
40) "En dépit de ces concours, la mission a rencontré de nombreuses difficultés pour estimer les honoraires et revenus des praticiens exerçant dans les établissements de santé publics et privés..."
41) "La mission a donc été contrainte de composer avec ces sources multiples et hétérogènes. La reconstitution des informations, concernant ces rémunérations, est tributaire d'une juxtaposition d'incertitudes... sur les médecins exerçant dans le public, en raison avant tout de la faiblesse des systèmes d'information hospitaliers qui ne permettent pas de disposer en routine d'une information agrégée sur la totalité des rémunérations que perçoit un praticien au sein de l'établissement..." [on croit rêver me dit Maurice].
42) ...[Les annexes 1 et 2 détaillent] "également les difficultés rencontrées pour accéder à ces informations et les limites occasionnées par l'étanchéité des sources d'information, notamment entre les rémunérations liées à l'exercice public et celles liées à l'exercice libéral, et le manque de définitions communes." [en clair, une bouteille d'encre poursuit Maurice peu avare d'oxymore]
43) "Au terme de son enquête la mission a établi son rapport qui s'organise autour de cinq constats :
- l'existence de fortes disparités de rémunération inter et intra disciplinaires, qui reflètent une tarification plus favorable aux spécialités médico-techniques qu'aux spécialités cliniques,
- des spécificités fortes de la situation française par rapport à celle des autres pays,
- pour les établissements publics de santé, une rémunération qui est largement déconnecté de l'activité [Maurice s'étrangle]...
- des rémunérations complémentaires liées aux activités de recherche et d'expertise versées dans des conditions de forte opacité, [Maurice est dans le coma],
- une faible prise en compte des enjeux de long terme dans les politique de rémunération et des difficultés dans le pilotage des politiques de rémunérations, que ce soit au niveau national, régional, ou local."
Vu l'état de Maurice, j'ai préféré ne pas vous en imposer d'avantage, à vous comme à lui.
D'autant plus qu'au bout du compte, on a l'impression de ne pas en savoir beaucoup plus que ce que laissaient initialement supposer les ragots colportés par Maurice.
Comme si les enquêteurs s'étaient surtout efforcés de ne pas lâcher une bombe... selon le sous texte des précautions "oratoires" liminaires et suggestives mentionnées ci-dessus.
Quoiqu'il en soit l'affaire mériterait à l'évidence une petite enquête journalistique professionnelle et approfondie, si possible assortie d'un lexique à usage des couillons de cotisants. Tant il est vrais que c'est bien de notre argent qu'il s'agit.
A bon entendeur salut...
[En attendant, à l'infirmerie de Répoutégous il a été immédiatement décidé de plafonner les dessous de table des intervenants bénévoles : pas plus d'un apéro, quelle que soit la spécialité, et avec obligation de remettre la sienne, sous peine de condamnation à un jeune prolongé, Maurice étant seul juge de la durée des prolongations.]