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Billet de blog 10 mars 2017

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Pisser dans le violon (et si on reparlait encore une fois du club)

Mediapart : média participatif, par la grâce de son club d'abonnés. Telle fut en tout cas l'ambition du projet revendiquée lors de son lancement par ses initiateurs.

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Parmi d'autres motifs de déception, quelques mots sur l'un des plus tenaces qui est aussi l'un des obstacles les plus efficaces au déploiement de la belle utopie participative. Et ce n'est à certains égards pas le moindre des paradoxes.
(Ce billet n'est que l'un des volets de la contribution que j'ai eu envie de consacrer au récent débat sur "le participatif à Mediapart". Pour les curieux, le sommaire est par là.)  

***


A mon arrivée dans le club en février 2009 je suis tombé au milieu des dernières escarmouches entre pro et anti Ségolène Royal ; si j'ai bien tout compris à l'époque, les ultimes soubresauts d'une terrrrrible guerre fratricide qui avait fait du Mediapartclub dès son ouverture l'un de ses champs de bataille préférés, au grand désarroi des quidam ahuris dans mon genre qui n'en pensant pas moins, erraient au milieu des décombres en quête d'échanges un peu plus nourrissants... Rendez-vous compte, les assauts étaient si violents qu'ils en ont poussé quelques uns et z'unes jusqu'au désabonnement. Depuis l'affrontement des chapelles et des égos, voire des chapelles d'égos, ou même des égos en chapeau n'a jamais cessé. Les pluies de scuds, battues au sanglier, chasses à l'affut, chasses en meutes, trollages en bandes organisées ou harcèlements solitaires obsessionnels se succèdent imperturbablement à tous prétextes... et surtout les moins reluisants ou les plus imbéciles.
Ainsi en est-il particulièrement des convictions politiques partisanes.
Motifs d'engagement parfaitement souhaitables et honorables, et cependant flétries dans une débauche de pratiques terroristes au demeurant en totale contradiction la plupart du temps avec le message affiché.
Il semblerait, selon les conclusions de l'enquête que j'ai confiée à Maurice, qu'il y en ait qui croient sincèrement que le club de Mediapart est un lieu propice à la propagande obtuse et bourre-citron. Et que, grâce à je ne sais quel improbable génie argumentatif qui soudain leur coulerait d'entre les oreilles et suinterait jusqu'à leur clavier, ils oeuvreraient, soliloquant avec abnégation et autant de bonheur que de chance de succès, à la gloire du parti ou du héro en faveur duquel, les cuistres, ils ont abdiqué toute velléité d'émancipation personnelle excédant celle d'une brebis de Lacaune en période de lactation, courant en fin de journée tête baissée dans la poussière et entre les pattes de celle qui la précède, vers la salle de traite (j'ai des photos).
Et ce n'est là que moindre mal.
La chose ne devient réellement redoutable qu'en cas de rencontre frontale, au moment précis où soudain la brebis se voit dans la glace et folle de rage mute en bélier.
Il faut le faire ! me direz-vous.
Et bien constatez-le vous même, c'est chose courante, quotidienne.
Et effrayante.
Mais il y a pire.


Imaginez que la chose advienne en période électorale...
Par exemple pour l'élection présidentielle...
Nous voilà soudain projetés au coeur de cérémonies idolâtres, entourés d'êtres en transe, tournant sur eux même et vociférant jusqu'à la déraison.
C'est cauchemardesque.
Mais ce n'est pas tout !
Pour compenser et faire bonne mesure nous avons également en rayon les as du dézingage sous contrat et de la sulfateuse approximative, tireurs d'élite solitaires et snipers occasionnels.
Embusqués de jour comme de nuit, on se demande comment c'est possible et surtout dans certains cas combien ça coûte...???
Il y a dans tout cela une puissance comique indéniable, je le concède et ne manque pas à l'occasion de m'esbaudir.

Mais il faut bien reconnaître qu'avec le temps elle a une tendance certaine à s'étioler.
Et avec la rédaction, François Bonnet a bien raison de s'inquiéter de la baisse monumentale (-25%) du nombre de commentaires publiés entre 2015 et 2016. Nonobstant l'augmentation régulière du nombre d'abonnés, il y a sans aucun doute là derrière, le signe d'un risque latent de destruction de leur jouet par les petits n'enfants, fort probablement aidés en toute sournoisitude par d'authentiques salopiauds.

La suite nous le dira puisqu'en dépit des nuisances nous ne cèderons pas un (pousse)  pouce de terrain.

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