(17/12, on change de titre)
Donc... Marine Lepen... 2012... etc. etc.
Depuis quelques mois, quelques blogueurs Médiapartiens essaient, chacun à leur façon, de suciter la réappropriation au sein de cet espace contributif qu'est "le club", de l'idée, du concept, de l'idéal... communiste.
Pourquoi pas ?!
A contre courant cependant de tout ce qui c'est dit, écrit et finalement imposé sur la place publique, au moins depuis 1989.
Pourtant, une fois débarrassé de ses attaches historiques, ce mot en effet ne mérite pas d'être plus pestiféré qu'aucun autre.
Le débarrassage relève toutefois, il faut en convenir, d'un exercice intellectuel réellement abstrait qui, pour autant qu'il puisse être sérieux et crédible (pourquoi en douter), s'accommode mal de cette autre intelligence, sensible et expérimentale, qui nous est tout aussi naturelle et nécessaire.
Quel peut donc être l'intérêt de mobiliser nos capacités réflexives et nos énergies contributives sur cet affrontement renouvelé de l'abstraction et du concret, de l'idée et de l'expérience ?
Je crois que l'enjeu est ce nécessaire réenchantement du monde, de la vie, du politique, c'est à dire en fait de l'avenir, dont nous avons tous besoin, pour tenir debout, au moment où notre monde se clôture.
Le monde sensible, le monde vécu concrètement, définitivement planétarisé et commun.
Ce monde, notre monde n'a plus "d'ailleurs".
Mais aussi nos mondes intérieurs, personnels, définitivement démystifiés... il n'y a plus "d'ailleurs".
Alors personnellement et spontanément : peu m'importe le mot.
Encore que, dire, nommer, soit vraisemblablement la condition (non suffisante mais nécessaire) pour faire advenir.
Mais... s'agit-il de faire advenir le "communisme" ou le réenchantement de notre avenir ?
Je reste clair, il s'agit bien pour moi de réenchanter l'avenir, de retrouver l'élan mobilisateur et fédérateur, de nous réarmer idéologiquement... reste donc à savoir si "l'idée communiste" peut et doit être cet objet déclencheur du réenchantement qu'il nous faut.
Contribution critique :
(Le débarrassage préalable étant fait, n'y revenons plus.)
Sur la route du réenchantement, l'idée communiste souffre à mon avis de deux handicaps majeurs mais d'origines et de natures très différentes :
- son enracinement, sa généalogie fondamentalement matérialiste.
J'ai déjà eu l'occasion d'exprimer cette opinion lors de commentaires ou de billets maintenant "anciens" (je disais que le matérialisme est une mutilation de l'humanisme, un nihilisme mortifère), mais n'étant pas alors l'objet central des échanges, il n'avait guère été possible d'en discuter. Je souhaitais pourtant la poursuivre et la soumettre à contradiction, en voici l'occasion.
- son incompatibilité essentielle avec le concept de nation, c'est à dire avec la fragmentation de l'humanité selon un "droit du sol" qui transcenderait la question sociale et qui par ailleurs s'imposerait à l'égal des "droits universels".
Pourtant, face à l'urgence, et à la complexité, il va falloir s'accrocher, retrouver des points d'ancrage solides pour imaginer des cheminements qui ne soient pas des égarements et qui malgrès de nécessaires détours préservent tous les possibles.
C'est pas gagné...
...surtout si on n'essaie pas.