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Billet de blog 15 mai 2018

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Je ne voudrais pas être juif.

Et je ressens la honte que doivent éprouver tous les humanistes de confession juive.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai été élevé en athéisme et en laïcité mais selon une culture familiale protestante qui assume un profond sentiment de fraternité à l'égard des juifs. Probablement le vieux et persistant souvenir des anciennes dragonnades est-il investi par delà les siècles dans cette solidarité qui s'impose comme un devoir, envers des frères en persécution.

En 1967, au printemps de mes 15 ans, la guerre des six jours vint soudain braquer les projecteurs sur une réalité que j'ignorais totalement, et semer le trouble en me révélant le sort des réfugiés palestiniens et de leurs exodes successifs.

Comment est-ce possible ? Comment concilier le devoir d'empathie qui me semblait si naturel à l'égard d'Israël et l'élan spontané de cette empathie toute aussi naturelle, profondément ressentie envers ce nouveau peuple en souffrance, le peuple palestinien ?

C'est ainsi que j'ai découvert il y a 50 ans le sionisme et la tragique histoire du moyen-orient depuis 1917.
J'ai aussi compris qu'il fallait sortir de la confusion. Que les juifs avaient leur place partout dans le monde, comme tout un chacun, et qu'en aucun cas une confession religieuse pouvait légitimer un quelconque état-nation.

Il y a une prétention française à l'universalisme qui est fort justement décriée quand elle n'est que nourricière d'un nationalisme démagogue aussi imbécile que tous les autres.
Mais le principe de laïcité tel que notre république a su le définir, trouve peut-être à propos du drame qui se joue depuis tant d'années en Palestine sa légitimité universelle.
Il devrait sans doute nous conduire à soutenir cette hypothèse d'un état unique et laïque qui apparaît comme la seule voie possible et durable de pacification du moyen orient.

Aujourd'hui, je ne voudrais pas être juif.
Et je ressens la honte que doivent éprouver tous les humanistes de confession juive attachés à l'universalité des droits humains devant les actes de la bande de criminels abrutis qui est au pouvoir en Israël. J'imagine qu'ils sont très nombreux, pris en otages, impuissants.
Ainsi se prolonge dans un atroce retournement des rôles la trop longue tragédie dont ils sont l'indispensable mémoire.
C'est pourquoi je salue ceux qui parmi eux, refusant d'être condamnés au silence, appellent à manifester pour le respect des droits de nos frères palestiniens.

"Massacre à Gaza, rage et colère. Descendons dans la rue!"

«Il faut former les bases d’un seul Etat multiethnique»

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