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Billet de blog 16 avril 2010

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Radicalité (suite)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En soi, le débat sur la radicalité n’a guère de sens. Il ne vaut en l’occurrence qu’au droit de l’incertitude dans laquelle nous a laissés le 20ème siècle : quid d’une alternative au capitalisme et à ses désordres ?
Et la vraie question reste au fond toujours la même : quelle utopie pour réenchanter l’avenir ?
Ce faisant s’exprime bien un désir, diversement exprimé certes, mais assez largement partagé.
Je pense qu’il faut partir de là, de ce constat d’un désir, de la réalité de ce désir.
Considérer que cette réalité est toute aussi réelle que l’état du monde tel qu’il va.
Comment alors mettre en marche ce désir, comment l’inscrire en politique pour que s’établisse la construction d’un rapport de force qui rende inéluctable sa satisfaction ?
Nous en arrivons donc à la question de la crédibilité.
Comment l’utopie peut-elle devenir suffisamment crédible pour entrer en dynamique ?
C’est ici qu’il y a lieu me semble-t-il de dénouer l’éternel débat sur la fin et les moyens, ou plutôt de les nouer très fort ensemble.
S’agissant de promouvoir l’utopie comme perspective crédible, ne faut-il pas s’y employer en effet de la façon la plus radicale qui se puisse ?
C'est-à-dire en exprimant ce désir du changement (c'est-à-dire de la transgression), de façon explicitement transgressive.
S’agissant de changer le réel, d’inventer un nouveau réel.
Peut-être est-il temps d’affirmer et de revendiquer à nouveau le droit à l’innovation.
De refuser à nouveau le cynisme fataliste et la résignation.
D’abattre à nouveau les dieux.
De reprendre ce lent travail d’humanisation où nous l’avons abandonné... quelque part sur la route, dans les ornières d’un matérialisme borné à l’horizon de l’appropriation instinctive.
L’humanisation, piégée, enfermée, cadenassée dans le spectacle de sa propre négation économiste.
Combien vaux-tu ?
As-tu évalué tes performances ?
As-tu évalué ton potentiel ?
T’es tu évalué ?
Quel est ton niveau... d’employabilité ?
- Alors Maurice... cette retraite... c’est pour bientôt ?
- La révolution du réel peut-elle advenir sans révolution des mots pour la dire ?
- Maurice... c’est ta réponse ?
- Oui.
- Maurice tu te sens bien ?
- Tu me gonfles.

Maurice gonfle.
Félix fait l’étonné.
C’est bon signe.

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