Quelle idée... ? Rêver... ! Par les temps qui courent... et comme dit Maurice (1) « au train où vont les choses »...
Oui, mais justement.
Un petit air frais s’est mis à souffler... sans doute une aile de papillon, là bas... sur l’île d’Arros.
Monsieur Sarkozy et ses acolytes ont des qualités de pédagogues insoupçonnées.
En fait, depuis... depuis si longtemps !... nous ne savions plus très bien.
Nous nous étions tous recroquevillés sur nos mesquineries domestiques.
Secoués parfois, au grès de nos accès de fièvre aléatoires et passagers, ballotés dans un océan de torpeur et de peurs, nous dérivions en solitaires, d’incertitudes en incrédulités et d’abandons en simulacres vers d’improbables saluts.
Et nous devisions... et nous mettions en équations... toutes aussi improbables... maison, voiture, impôts, retraite, vacances, enfants, ...
Et puis voilà, tout d’un coup nous avons mal à nous-mêmes, ça coince ; il y a de la nausée, de la tripe nouée et du poing levé dans l’air.
La France a mal à son histoire.
Ce n’est pas encore un grand mal, juste une vieille douleur qui se réveille.
Mais elle vient de loin, de si loin.
Et il a fallu que cet imbécile la ravive... complètement à côté de ses pompes celui là !
C’est à voir...
Faut dire qu’avec l’équipe de secoués qu’il a recruté pour faire équipage, c’était couru d’avance. Pas un pour redresser la barre ! Tous, ou à peu près, complètement azimutés, obsédés d’eux-mêmes... et en avant, toutes voiles dehors, droit dans l’œil du cyclone.
Ça me rappelle aussi « Fantasia », vous savez ce fameux Disney...
Quand mes filles étaient petites, j’ai passé des heures à le regarder en boucle avec elles... et ce passage avec ce ballet de balais, quand Mickey nous fait l’apprenti sorcier.
On dit que pour apprendre les enfants ont besoin de représentations fortes, symboliques.
On dit aussi qu’il y a des temps, des moments, où se tissent des circuits longs de rétention, d’adoption, de construction du « nous », d’un « nous » toujours plus grand... dans une tension où les oppositions composent et les existences consistent...
C’est difficile... et puis, Stiegler en parle si bien au fil de sa pensée si féconde... « L’individuation psychique et collective » comme il dit, en soulignant le et. J’aime bien ce et souligné. (Et ce « bougre » a réussi à me faire lire Simondon ! si ce n’est déjà fait, je vous invite à les lire aussi, tous les deux.)
En attendant, il y a du mal.
Profond.
Il faudrait qu’il sorte... pédagogiquement.
C'est-à-dire qu’il ne soit pas occulté par les douleurs immédiates, vives certes mais relativement contingentes.
C’est possible.
Il y a un tel faisceau de symptômes, c’est impressionnant.
Ils s’y sont pris avec tellement d’avidité, de brutalité, de rage, en même temps sur tous les fronts.
Peut-être faudrait-il qu’ils ne perdent pas les pédales trop vite. Qu’ils arrivent à contenir leur fureur et leur führer, encore quelques temps, qu’ils ne s’entredéchirent pas trop tôt.
Juste le temps que tout remontent vraiment, tous les remugles nauséabonds des décolonisations, de Vichy,..., du colonialisme,..., toutes les turpitudes du fric et des fortunes au prix du sang... toutes les compromissions du négoce social pour les quelques miettes consenties.
Juste le temps que sautent définitivement tous les verrous, tous les voiles, tous les cataplasmes... l’illusionnisme de 81, le vénal du Grenelle de 68, le jésuitique de 58...
Il y aurait tellement de choses à dire, d’opinions et d’analyses à confronter, de connaissances à partager et à rassembler, de savoirs à construire et de croyances à balayer...
Il faut des déclencheurs, des évènements catalyseurs.
L’élection anachronique de Nicolas Sarkozy est peut-être de ceux là.
Mais ce souffle d’ai frais qui se lève est bien fragile. C’est une alchimie, une convergence de tensions en équilibre.
Fragile équilibre... il faudrait le préserver... délicat.
(1) Vous ne connaissez pas Maurice !? Il est pourtant le compagnon fidèle de Félix... Vous ne connaissez pas non plus Félix ! Ce n’est pas possible, je ne vous crois pas. Soyez plus attentifs à vous-mêmes. Nous avons tous notre Félix et notre Maurice, ou notre Félicienne et notre Mauricette... heureusement. Soyez aimable, transmettez leur mon affectueux bonjour. Merci
Billet de blog 24 juillet 2010
A quoi pourrions-nous bien rêver ?
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.