- N'en doutons pas Maurice vous allez nous l'expliquer.
- Tout à fait Haidouis.
- Nous vous écoutons, allez-y.
- Ce qu'ils doivent comprendre, c'est qu'en dernière instance, la pieuvre oligarchique qu'ils honnissent avec raison, choisira elle même
- de saborder l'illusion de construction européenne dont elle se sert depuis 60 ans,
- de réveiller le vieil affrontement des nations,
- plutôt que de renoncer à l'exploitation des peuples divisés qui est pour toujours son fond de commerce.
- Et donc ?
- Et donc, que le progrès social et le bonheur du peuple sont plus que jamais dans la solidarité. Prolétaires de tous les pays européens...
- "en dernière instance", "prolétaires de tous les pays "... on se croirait dans une ressucée de vieille incantation marxiste Maurice !?
- Pas de perturbation sournoise je vous prie... Et donc, ils doivent comprendre que le moment est venu non pas de détruire l'UE, mais tout simplement de la réaliser enfin.
- N'êtes vous pas béatement optimiste Maurice ?
- Il ne s'agit en aucune façon d'optimisme, encore moins de béatitude. Il s'agit en réalité de renverser le sens du célèbre "TINA".
- Mais c'est révolutionnaire !?
- Parfaitement, au sens propre comme au sens figuré. Il n'y a pas d'alternative à la solidarité. TINA... et alors ?
- Révolutionnaire et peut-être humouristique ?
- Oui... si l'on veut. De toute façon, pour avoir une petite idée de la direction à prendre au plan européen, y a-t-il jamais eu depuis la fin de la seconde guerre mondiale une alternative à l'interprétation subtile des prises de position des conservateurs anglais ? Je vous le demande.
- "Subtile" dites-vous ?
- Yes of course.
- So british ce Maurice.
NB. cette interview réalisée en indirect et dans la torpeur du petit village de Répoutégous est une sorte de "trou normand" bien nécessaire, qui vous est offert avant les plats de résistance et après l'indigestion des entrées :
... vous avez le droit d'aller vous aérer,