…autant de morts sont vivants dans une seule pierre sculptée –autant de mains tendues pour une révolte qui élève– que dans la mémoire de tous les Hommes rassemblés –tous des singuliers du vivant car il n’y a pas de commun des mortels– autour de la pierre pour marquer au burin –le moindre coup résonne de toutes les langues qu’il faut pour faire parler la terre– tout ce peuple debout qu’il y a en chacun –qui déborde toujours puisque solitude n’est que conscience des autres– qui depuis toujours croit en l’Art comme en Dieu –juste après l’invention des paupières l’Homme décida lui-même de ce qui l’obscurcirait– pour assurer ses avants et faire un pas de plus au risque de tomber dans les lueurs du jour –la lumière c’est terrible on n’ y voit pas l’obscur– autant de vivants sont morts par une seule balle bien lisse…
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…punir entièrement
de la tête aux pieds toujours punir
celui qui écoute celui qui voit
celui qui sait que l’Art c’est
la brillant de l’enfant cheminant dans le noir
sculptant ses idées aux coups d’œil qu’il noue
punir entièrement
de la tête aux pieds toujours punir
à paroles tordues tout un corps se dénoue
de tout
aux gestes complexes ses armes se nouent
d’un rien
pas de naître en tête ni d’images de nous
à se demander même si un jour vraiment
son corps est passé par les lèvres du monde…