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Billet de blog 13 novembre 2023

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En finir radicalement avec la concurrence mémorielle

Les procès en responsabilités extérieures se multiplient un peu partout jusque ici dans le club. Les arguties pleuvent, la litanie des plaignants s’éternise. Je suggère qu’avec du sérieux et de l’audace, on parvienne à s’économiser toutes les contorsions mémorielles compétitives.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les procès en responsabilités extérieures se multiplient un peu partout jusque ici dans le club. Les arguties pleuvent, la litanie des plaignants s’éternise.
Je suggère qu’avec du sérieux et de l’audace, on parvienne à s’économiser toutes les contorsions mémorielles compétitives.
la réalité brute m’apparaît à la fois plus simple et  plus radicale que ne pourront jamais l’être les justifications interminables partout débattues. Le constat brut tient en peu de mots.

Être juif, intrinsèquement, c’est être antisémite.

Non pour pour des raisons proprement sémantiques, évoquées ici et là, portant sur le terme « sémite», mais pour la seule raison réellement impliquée, sine qua non, la raison identitaire. Il n’est de haine qu’en l’adhésion, la revendication identitaire. Cela ne concerne évidemment pas seulement les juifs, les encasernements religieux, politiques ou nationalistes, cela concerne n’importe quel avoir énoncé comme être, n’importe quelle quantité prétendue comme qualité. N’importe quelle mémoire faite autorité.

La qualité, l’état d’être ne souffre aucun rajout, aucune souillure identitaire, aucune propriété , aucune séparation.
La haine est toujours dirigée contre une altérité, une entité idéologiquement circonscrite donc séparée, ce que mon (prétendu) judaïsme, par définition, est. Vivre sous la menace est le fait généré, initié par toute démarche séparatrice, toute substitution de l’avoir à l’être. Le judaïsme est à cet égard des plus emblématique, le monothéisme pouvant être vu et compris comme initiateur du processus séparateur autoritaire.
En tant qu’individu identifié je dois me protéger de tout ce que je pense, de tout ce que je veux ne pas être.

Toute altérité est instable, est une menace. Or être juif, être n’importe qui ou n’importe quoi, être et/ou désigner, individualiser quelqu’un ou quelque chose, c’est générer de l’altérité, de la quantité, du séparé. Jusqu’en soi-même. C’est littéralement convoquer et déployer le champ de l’hostilité, et c’est d’autant plus absurde qu’être n’est pas quantifiable, ne peut pas signifier être quelque chose ou quelqu’un, que penser cela c’est penser le non-sens.

Débarrasser la mémoire de toute autorité est à peu près la seule chose véritablement sensée encore à notre portée. C’est en tout cas la proposition que je formule ici.

merci pour cette lecture

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