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Billet de blog 21 février 2025

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Carnets indiens (1990-2010) - extraits de décembre 2004

Journal indien, suite.

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Mercredi 8 décembre 2004 Mahabalipuram Premier repas au restaurant végétarien de la place. Première visite à La descente du Gange. Plusieurs personnes m’abordent et disent me reconnaître. Me suis reposé un peu, mais le manque de sommeil n’est pas ainsi compensé, il va falloir une vraie nuit pour regagner la forme. En attendant, depuis que j’occupe la chambre, j’alterne les temps de somnolence avec les temps d’activité spéculatives, c’est-à-dire, d’après mes premières dépenses, l’évaluation de mes besoins en argent pour les mois à venir. Si tout se passe bien dans cette chambre, que je m’y adapte bien, je dois pouvoir m’en tenir à un budget serré, donc rester longtemps si je le veux.

Après une première power cut en fin d’après-midi, c’est-à-dire à l’heure habituelle à Mahabalipuram (et je vois que cette habitude s’est maintenue), une autre coupure vers deux heures du matin, dans mon sommeil. De ce fait, plus de ventilateur, transpiration à grosses gouttes, le chant de quelques moustiques devenus audibles dans le silence sans souffle et le désagrément du drap que je dois supporter pour éviter d’être piqué par ces diptères assoiffés. Réveillé, j’attends la trêve. Elle vient. Je sors pour aller me doucher, me rafraîchir. Je reste un peu sur la terrasse où l’air est agréable. Je ne suis qu’au premier étage, mais je peux voir d’ici nombre d’habitations dont quelques-unes sont éclairées. Mahabalipuram dort et j’ouvre ce cahier, oubliant le moment oppressant qui vient de s’écouler, où l’air semble manquer. Peut-être entamer la lecture d’un premier livre. Je les ai disposés tout à l’heure, n’en pouvant plus de les savoir enfermés dans les sacs. Environ 1,50 m de rayonnage aménagé sur une sorte de mezzanine qui occupe l’entrée de la chambre. J’ai ainsi les titres au-dessus des yeux quand je suis debout, c’est assez pratique.

Dans l’India Express, différents articles dignes d’intérêt : un programme de production d’électricité par la biomasse en Tamil Nadu, de quoi produire 158 MW ; un essai de missile à capacité nucléaire, et d’une portée de 700 km, au Pakistan. L’Inde a été tenu au courant de ces essais, est-il précisé, et une chronique intitulée : Les politiciens irrationnels.

Certains jours, il longeait les berges des fleuves qui sentaient les pesticides achetés grâce à l’argent de la Banque mondiale. A. Roy, Le dieu des petits riens.

Lecture de Mémoires d’un Indien du sud, de Narayan. L’autobiographie de l’écrivain. Son enfance entre Madras et Mysore où son père est directeur d’école. Sa propre incapacité à devenir professeur, fonctionnaire. Sa vocation d’écrivain après de multiples lectures romanesques partagées avec son frère aîné. Les premiers envois aux éditeurs, les refus. Et finalement un ami londonien qui fait lire un de ses manuscrits à Graham Greene, lequel soutient le texte près d’un éditeur. Ce qu’il fera pour les suivants, à chaque fois près d’éditeurs différents, vu que les ventes sont peu encourageantes.

Mercredi 16 décembre 2004 J’ai remarqué dans le tea-shop de Kutty une reproduction d’un tableau qui représente la mer, avec un bateau qui semble perdu à sa surface. Et la légende, qui dit : La mer est si grande et mon bateau si petit.

Au niveau du Bus Stand, les coups de sifflet qui servent à guider les manœuvres. Un coup veut dire : « vas-y » et deux coups : « stop ». Même chose pendant le trajet, le contrôleur indique au chauffeur s’il faut s’arrêter avec deux coups de sifflet et un coup pour repartir.

Commencé la lecture du roman de Selby : Le démon. Pas mal pour l’instant mais beaucoup moins intéressant que La Geôle. Et d’une lecture très immédiate. Mais avec Selby, il faut s’attendre à une progression qui nous emmène plus loin que prévu. En fait, ici, une mécanique qui s’est pas sans rappeler Le journal d’Édith de Patricia Highsmith. Les premières pages m’ont paru décevantes, le personnage principal étant si peu séduisant et puis on se rend compte assez vite qu’il s’agit d’une caricature très poussée de l’idéologie américaine doublée ici d’une contrainte sur le corps qui relève de la maladie nerveuse. Quoi de plus courant, en fait, même si là, j’imagine que ça va aller vers des sommets de désescalade !

Le midi chez Kutty, quand je vais boire un thé, il y a souvent un touriste qui, comme moi, semble avoir pris l’habitude de siroter ici son thé. Il est à vélo et a toujours un livre avec lui. Il s’installe à une table et ouvre son livre. Parfois Kutty va s’asseoir en face de lui, et allume une cigarette que le client vient de lui offrir.

Terminé la lecture de Démon. Oppressant, macabre. Je reprends Milarepa, plus aéré. Aujourd’hui une page sur Eric Hobsbawm dans The Hindu. Une photo qui fait un quart de la page et une interview. Le titre donné par le journal c’est « There are limits to american power ».

Mardi 21 décembre 2004. Il est quasi minuit, je rentre de Pondy. Suis parti ce matin par le bus de 10h20. Arrivé à Pondy, après avoir marché un peu dans les rues, le temps de voir que Nadesh Guest House avait été rasée et qu’à la place commençait à s’élever d’imposants bâtiments comme on en voit de plus en plus là-bas, c’est-à-dire ici. On sent l’argent à profusion, quelque chose d’obscène dans cette ville. Suis allé chez G.-L., plutôt content de ma visite. Il me donne des nouvelles : Ajoy est marié, Benjamin toujours vivant, Patrick Lafourcade a une nouvelle boutique dans une maison qu’il habite. Nous bavardons encore un moment puis je le laisse, car je sens qu’il a envie de faire une sieste. Je marche sur l’avenue Goubert et bifurque vers la rue Nehru où je trouve un magasin de cadenas. Pas de cadenas à numéro, je dois donc me résoudre à acheter un modèle avec clefs. Je me rends ensuite à l’Alliance française où j’offre les livres que j’avais prévus à cet effet. Les deux personnes de la bibliothèque n’ont pas l’air de bien comprendre le français, c’est un peu pénible. M’enfin, elles prennent quand même les livres. Je leur explique comment les classer.

Jeudi 23 décembre 2004 J’ai terminé la lecture de Laissez moi ma solitude d’Anna Kavan. Beau et terrible roman (pour une bonne part autobiographique) au féminin.

Vendredi 24 décembre 2004 J’apprends par The Hindu que les otages français au Liban, Georges Malbruneau et Christian Chesnot, ont été libérés, contre rançon d’après les journaux (bien que nié par le french government).

Début hier soir du festival de danse.

Dans le bus qui nous ramenait de Pondy mardi soir, un passager a demandé au chauffeur de s’arrêter pour qu’il puisse uriner. Ce que le chauffeur, après avoir regimbé, a fini par accepter. Alors le jeune homme est descendu et a pissé, tout près du bus, et ça n’en finissait pas, c’était le Manneken-Pis de la Grand-Place de Bruxelles. Le chauffeur et le contrôleur s’impatientaient et je voyais ce jet d’urine qui continuait de surgir, c’en était incroyable. Toutefois, il y a eu une fin, et le jeune homme rentra son bec d’alambic et pu remonter dans le bus qui s’élançait déjà, tel un taureau fougueux empressé de transpercer la nuit douce du Coromandel.

Samedi 26 décembre 2004. Compte-rendu d’une journée un peu moins banale qu’à l’habitude. Ce matin un peu avant 10h, j’ai entendu des coups violents à la porte, qui m’ont réveillé lentement, je ne voulais pas entendre, j’ai attendu, mais les coups continuaient à tomber sur la porte. Je me suis enfin décidé et alors, habillé vite fait, j’ai ouvert ; c’était Babu, complètement affolé. Il me crie de partir vite : « Take your passport, your money and run. » Comme je lui demande une explication, il répond juste : « The sea is boiling ! » Je m’exécute très rapidement. Je descends les marches, franchis le couloir jusqu’au dehors, alors je vois toutes les boutiques fermées, et tout le monde dans la rue, marchant vite, s’éloignant de la côte dans un affolement évident. Je remonte à la chambre, attrape mon petit sac à dos, y glisse mes cahiers, deux slips et deux tee-shirts, ma brosse à cheveux, tout ça sans trop réfléchir. Ayant pris les doubles de mon cadenas, je ferme la porte. Je descends dans la rue et je marche bientôt sur la route de Kancheepuram. De temps à autre, je demande : « What happen ? » Une personne me dit que la mer vient dans les rues. Ce qui me rassure un peu, car la phrase « the sea is boiling », je ne savais pas bien ce qu’elle pouvait recouvrir. J’avais peur d’une pollution chimique, d’un accident nucléaire. Nous étions des milliers à marcher sur la route, avec des bus archi-pleins qui nous frôlaient, des motos, etc. Les gens parlaient assez peu. Certaines personnes traînaient des valises, mais la plupart n’avaient presque rien avec elles. J’avais mal à la gorge d’avoir soif. Je n’avais pas bu en me levant, mais à un moment il y a eu, au bord de la route, des gens judicieusement équipés de bonbonnes d’eau. J’ai bu enfin. J’ai continué à marcher, jusqu’à un petit pont, puis jusqu’à la grande route, prenant la direction des terres, et voyant à quel point le terrain était plat, me disant que si l’eau arrivait elle mettrait peu de temps à tout envahir. Après plusieurs kilomètres, la foule s’étant ajourée, je marchais presque seul, un petit bus s’est arrêté à mon niveau. Un homme m’a invité à monter, alors que le véhicule était bondé. J’ai dit : why not et je suis monté. Un peu plus loin, même invitation faite à deux personnes typées touristes, comme moi. Une Américaine d’un certain âge et un jeune Népalais. Et encore après, une femme seule est montée, conviée comme nous autres, une Française. C’était un bus de la Gospel Mission, il a roulé une petite heure encore. Jusqu’à une petite ville, Guduvanchery, où se trouve la mission. Là, nous avons été accueillis par un pasteur qui nous a expliqués où nous étions. C’est-à-dire à environ 50 kilomètres de Madras, à l’intérieur des terres, dans un orphelinat. La Gospel Mission a trois centres, l’un à Mahabalipuram, l’autre ici et un autre ailleurs, dans une autre ville dont j’ai oublié le nom. Ce bus rapatriait ici des enfants et familles de Mahabalipuram. Nous avons regardé les informations à la TV. Apparemment, un tremblement de terre en Thaïlande, au Sri Lanka, en Malaisie, a provoqué un raz-de-marée. Il était question de centaines de morts, de cent mille disparus. Des informations plus précises arrivèrent vers 12 h environ. Cinq cents pêcheurs des environs de Mahabalipuram seraient morts. Le grand hôtel de luxe qui est sur le bord de la plage a été détruit. Des habitations ont été détruites également. Celles qui sont près de la mer.

La dernière personne blanche qui est montée dans le bus est une Française, je l’ai dit déjà. Son mari est sculpteur. Ils ne sont pas ensemble. Elle a quitté l’hôtel précipitamment ; lui était sur son lieu de travail, à trois kilomètres de Mahabalipuram. Quand elle est arrivée à l’atelier où il était censé être, tout était fermé et quelqu’un lui a dit qu’il était parti. Alors elle a marché. Comme tout le monde.

Sous mon impulsion, nous sommes allés téléphoner en France, car il me semblait urgent de rassurer les proches, vu le retentissement prévisible de cette affaire. Je n’ai pas pu avoir le Châlon, ni Sophia, mais j’ai eu Michelle, lui donnant le mot de passe : « c’est l’éclusier ! » Il était environ 9 h là-bas et elle n’avait pas entendu les infos. Je lui ai décrit la situation, précisant que tout allait bien pour moi et lui demandant d’appeler mes parents et Isabelle. La jeune Française, qui n’avait pas pu avoir son père, lui a demandé de l’appeler. Voilà donc. Ensuite, longue attente. Des infos qui viennent compléter les premières. D’aucuns qui voulaient aller se rendre compte sur place décident finalement d’attendre demain, ce qui est sûrement plus sage. Ce soir nous dînons à nous quatre, avec le pasteur. Puis tout le monde est allé se coucher. J’ai récupéré la chambre de quelqu’un qui est parti dormir ailleurs, en fait le fils du pasteur. Je suis fatigué. Il est 21h30, mais pas sûr de dormir dès maintenant, alors déjà noté ces mots, ce qui m’occupe et me fait faire de l’exercice !

Mardi 28 décembre 2004 Toujours à la Gospel Mission, orphelinat dirigée par ce pasteur bien courtois et accueillant. Hier matin, Ranesh et Hélène – le couple Népalais Américain – ont quitté les lieux. Ils avaient leurs bagages avec eux, partaient pour Bengalore via Chennai.Tentative de sieste ensuite, mais pas encore réussi à dormir. Suis allé téléphoner à Sophia, chez ses parents. C’est elle qui a décroché. L’avait l’air contente. M’a dit qu’elle avait pensé à moi toute la nuit, c’était donc pour cela que je n’avais pas dormi ! Elle avait regardé les infos le midi, il y était question surtout des touristes, ce qui relève de l’indécence, sachant qu’il y a des milliers de morts principalement parmi les populations locales.

Un tremblement de terre d’une amplitude de 8,9 sur l’échelle de Richter est la cause de tout cela. Épicentre situé non loin du Sri Lanka, qui a fait bouger la mer tout autour, Malaisie, Thaïlande, Inde du Sud, Madras très touché, et toute la côte jusqu’au Cap Comorin. Mahabalipuram a été relativement épargné. Sauf les hôtels situés tout près du bord de mer dévasté. Il y a eu des morts parmi les touristes qui se baignaient, ou ceux qui se trouvaient près de la plage. Des pêcheurs également ont été tués, leur maison détruite. L’un d’eux est recueilli ici avec sa famille. Il rentrait de la pêche à 8 h. A 9 h les vagues arrivaient. Il n’a plus rien.

Mercredi 29 décembre 2004. Aujourd’hui retour à la case Mahabalipuram. Tout à l’heure, la TV fonctionnait dans le hall, dispensant les informations, en tamoul. The Hindu aussi est disponible. Je l’ai parcouru aussitôt. Il était question de 55 000 victimes en tout, répartis sur toute cette partie de l’Asie (Sri Lanka, Malaisie, Thaïlande, Inde du Sud), 40 % d’enfants parmi les victimes, je ne sais plus si c’est sur le chiffre global ou si c’est celui concernant seulement le Tamil Nadu. En première page, un article concernant la centrale nucléaire, plutôt rassurant, si on peut croire l’article. Un des deux réacteurs était arrêté pour maintenance, et l’autre a été arrêté aussitôt, dès le dimanche matin. Cinq morts tout de même parmi les employés de la Centrale, ils travaillaient à l’extérieur, près de la mer. Le propos officiel veut que la centrale n’a pas été endommagée et qu’il n’y a eu aucune fuite radio-active. Espérons que ce soit vrai. Comment en être sûr ?

Ayant retrouvé la chambre dans le désordre où je l’avais laissée, j’ai commencé par faire le ménage et laver du linge. Puis je suis allé faire un tour de reconnaissance. La marchande de fruits était là, je lui ai acheté une papaye et des oranges, lui ai demandé si tout allait bien pour elle et sa famille, elle m’a dit oui. Je suis allé boire un thé juste au coin, où je vais le soir. Même demande. Même réponse. Le tea-shop de Kutty était fermé, j’ai demandé à son voisin, il m’a dit que le père de Kutty était à l’hôpital à Madras.

Jeudi 30 décembre 2004 Réveillé assez tôt, enrhumé, le nez qui coule, je suis sorti vers 9h30. Comme je regardais si le marchand d’en face n’avait pas The Hindu, V. et G. sont arrivés à ma hauteur et m’observaient lorsque je me suis retourné vers eux, les découvrant. Ils allaient à la banque déposer de l’argent destiné à l’aide humanitaire en Inde du Sud, répondant ainsi à l’appel de The Hindu. Je suis allé chercher 1000 Rs à la chambre pour qu’ils l’ajoutent à leur contribution.

Plus tard, la femme de Babu passe à la fenêtre et me dit « Hello ». Je lui réponds de même, très étonné qu’elle s’adresse à moi pour la première fois, d’autant qu’elle ajoute « going », et je réponds « yes » comme si elle m’avait dit que ça recommence, qu’il y a des vagues qui arrivent, qu’il faut partir. Et c’est bien le cas, semble-t-il. Babu est là, qui me conseille de sortir, d’évaluer la situation et de décider. Je prends donc mes papiers, je ferme à clef. Il est encore avec moi, m’explique qu’il va chez des amis ou de la famille (je ne me souviens plus). Il me demande si je veux venir avec eux. Je lui dis non, que j’ai des amis ici, que je vais évaluer la situation avec eux. Je sors dans la rue où je vais renifler ce qu’il en est. Je constate que toutes les boutiques sont fermées, c’est la panique à nouveau. Je croise Claude, nous nous asseyons sur le trottoir, à l’ombre, pour discuter un peu. Le mari de la marchande de fruits est dans la rue, il m’aperçoit, vient me saluer. Je lui demande ce qui arrive. Il me dit : There is nothing. I don’t know why they run like this. Il précise qu’aux informations télévisées, dix minutes auparavant il a été dit qu’il n’y avait pas de danger, même si la terre a bougé encore en Birmanie. Je passe voir si G. et V. sont chez eux, histoire d’avoir une opinion de plus, ils sont absents. Je passe voir Kutty qui est toujours à son échoppe, il me dit que les consignes sont justes d’être vigilants, mais qu’il n’y a pas de raison de s’affoler. Je reviens donc à la chambre, je croise Babu qui est sur le point de partir. Je lui dis que je reste, qu’il n’y a pas de danger. Il me recommande la plus grande prudence, et de ne pas dormir ! Je lui dis en souriant que je garde sa maison.

J’ai essayé de lire un peu, mais c’est difficile dans ce contexte d’arrêter son attention sur des lignes, fussent-elles d’Arno Schmidt. Ce soir, peu avant la fin du jour, je suis allé voir la mer, au niveau où je me baigne habituellement, au nord du village. La plage est toute aplatie sur une large étendue, et à peu près à l’endroit qui m’est le plus familier, il y a un bout de bois planté dans le sable, avec un autre attaché horizontalement. Une croix qui indique très probablement un corps noyé retrouvé dimanche dernier. Juste au pied de cette croix il y a un cocotier déraciné qui se retrouve allongé, racine retournées vers la mer. Laquelle est calme et régulière ce soir, dans la belle lumière bleue qui s’éteint peu à peu.

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