L'engillagement des forêts solognotes, outre qu'il est le fait des ultrariches possédants (donc encore un désastre lié à cette caste) est complètement stupide puisqu'elle entraine le maintien sur un territoire des espèces qui se déplacent sur de très grands territoires. Mais il n' y a pas que cela... La prolifération des suidés (croisement cochons-sanglier) dans certains espaces grillagés fait que ceux-ci, plus intelligents que les propriétaires eux-mêmes, ceux-ci franchissent avec beaucoup de facilité ces limites artificielles pour aller "bouloter" le maïs (autre aberration écologique) qui pousse dans les champs voisins... Et je ne parlerai pas des tueries qui s'opèrent loin des yeux derrière les enclos des prisons animales à ciel ouverts...
Bon, après ce cri en guise d'introduction, je laisse la parole à Nicolas Vanier (publié le 15/11/2019 sur la République du Centre) bien plus compétent que je le suis sur ce même sujet.
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Où en est votre combat contre l'engrillagement en Sologne ?
"C’est décourageant. Il y a eu des rencontres à tous les niveaux, même au plus haut. J’ai échangé avec tous les ministres concernés, j’ai parlé à Emmanuel Macron. J’ai rencontré longuement Nicolas Hulot, à l’époque, mais aussi Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, le lobbyiste Thierry Coste… La terre entière. À chaque fois, ces personnes, y compris le président de la République, comprennent l’urgence de la situation. Mais il n’y a rien derrière. À l’Assemblée nationale comme au Sénat, il y a des groupes extrêmement puissants qui bloquent toutes les initiatives."
Quelles sont les actions politiques mises en œuvre ?
"Le gouvernement a demandé un énième rapport. Des personnes, grassement payées, réaliseront un document qui, une fois de plus, finira dans un tiroir. Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, se donne beaucoup de mal. Le conseil régional a émis une proposition visant à ce que les clôtures autour des propriétés privées respectent une hauteur maximale d’1,20m. Mais on ne sait pas si cela sera effectif, ou non. Il y a de plus en plus d’engrillagements parce que des propriétaires voient que ça commence à bouger et craignent que ça soit bientôt interdit."
Que ressentez-vous ?
« Il n’est pas question de baisser les bras. La démarche politique ne peut pas être la seule.Les Solognots, qui se sont laissés faire, doivent se lever et dire : "Nous ne voulons pas de ça !" Il arrive un moment où, comme les Corses, nous devons savoir défendre notre pays. Je vous avoue que si quelqu’un me dit "Je vais découper les grillages avec des pinces", je lui dirai "Bravo". Nous ne pouvons pas laisser notre pays être sacrifié par quelques dizaines de propriétaires qui viennent cinq week-ends dans l’année et repartiront quand la Sologne sera détruite. »
Que préconisez-vous ?
"La solution la plus efficace, qui a été testée avec un immense succès en Wallonie, est l’interdiction de la pratique de la chasse dans des espaces où les animaux n’ont pas la possibilité de s’échapper. Ce sont des zoos et chasser dans un zoo n’est pas de la chasse.À partir de là, il n’y aura plus d’intérêt à avoir des enclos et il se passera ce qu’il s’est passé en Wallonie : les propriétaires enlèveront leurs grillages."
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Bien entendu, il convient de donner la parole à ceux qui ont été mis en examen... Et d'abord "Le petit Solognot" dont je donne ici des extraits de l'article publié le 19 octobre 2021.
Il existe des sujets sensibles et des pressions pénibles. Derrière leurs clôtures, certains grands propriétaires jugent parfois avisé de mettre en cause liberté de circulation et bien-être animal, et par ricochet, la liberté d’information. (…)
Tout est parti d’un communiqué de presse émis par la région Centre-Val de Loire, au printemps 2020 au cœur du premier confinement sanitaire, daté du 27 avril 2020 (…)
Ainsi, par courrier en date du 29 septembre 2021, nous nous sommes vus mises en examen pour avoir simplement publié des extraits de ce fameux communiqué de presse (d’autres médias dont une TV sont également concernés). Peu scrupuleux d’engorger les tribunaux, un grand propriétaire parisien (nous ne citerons pas son nom, ce serait lui donner trop d’importance) a donc décidé d’engager une procédure en diffamation devant le Tribunal judiciaire de la capitale (…) L’objectif de cette procédure abusive est évidemment de nous intimider et de nous faire taire sur la question de l’engrillagement, afin de pouvoir, en toute tranquillité, continuer à transformer la Sologne en prison à ciel ouvert.
La presse ne cédera pas à l’intimidation !
Pour rappel, le rapport conjointement élaboré par les ministères de l’environnement et de l’agriculture établi en 2019 a pointé du doigt les méfaits de l’engrillagement et souligné ses effets négatifs en matière de tourisme, de paysage, de continuités écologiques et de risques sanitaires aussi bien pour la faune sauvage que domestique (…)
“Contrairement à ce qui peut parfois être allégué, le droit de se clore n’est pas un droit absolu. Les principes et les modalités de la clôture ne sont pas à la discrétion du propriétaire. Ainsi certains types de clôtures constituent un abus de droit”. (…) Des associations de chasseurs, de randonneurs et de protection de la nature, mais aussi plusieurs élus du territoire, se sont mobilisés afin que l’édification de ces clôtures soit mieux encadrée. La région Centre-Val de Loire a ainsi adopté en 2019 le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires) dans lequel une série de mesures réglemente strictement la construction de clôtures autour des propriétés.
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Désormais, elles doivent respecter une hauteur maximale de 1,20 m et laisser un espace de 30 cm minimum au-dessus du sol. Elles doivent aussi être exclusivement construites à l’aide de matériaux naturels. Même si cette réglementation ne concerne que les clôtures érigées après la révision des plans locaux d’urbanisme, c’est un premier pas.
Suite à l’adoption de ces mesures, des propriétaires se sont donc empressés d’édifier des clôtures ne respectant pas ces prescriptions. L’un d’eux n’a manifestement pas apprécié que son action soit dévoilée au grand public et a donc décidé un dernier coup de poker en attaquant en justice, entre autres, les médias locaux.(c'est moi qui souligne)
Mais l’encadrement juridique des clôtures est désormais une réalité juridique : la bataille menée ces dernières décennies est en passe de voir ses premiers résultats et ce n’est pas l’acharnement juridique de quelques-uns sur les acteurs locaux qui fera reculer le combat. Nous ne céderons pas aux tentatives d’intimidation visant à nous faire taire. La lutte contre l’engrillagement continuera tant que certains mettront leur bien-être personnel au-dessus du bien commun. (Émilie Rencien et Frédérique Rose)
Les Amis des chemins de Sologne aussi mis en examen ! La web-master de l’association a été mise en examen pour diffamation pour la simple publication d’extraits, sur le site internet des Amis des chemins de Sologne, du courrier du Président de la région Centre-Val de Loire adressé à la ministre de la transition écologique et solidaire. L’association établie à Brinon-sur-Sauldre a été créée en 1998 et compte plus de 700 adhérents répartis sur les départements du Cher, du Loir-et-Cher et du Loiret (935 exactement en 2021). Elle lutte activement contre l’engrillagement en Sologne mais aussi contre l’appropriation des chemins ruraux. Ses bénévoles se mobilisent régulièrement pour baliser les sentiers de randonnée mais aussi pour ramasser et trier les déchets éparpillés en forêt.
En guise de conclusion provisoire...
Les grillages solognots sont le pendant de la disparition des haies berrichonnes...
Pendant la pseudo-crise épidémique les "petits malins" grands propriétaires en ont profité pour massacrer les derrières haies qui constituaient les paysages caractéristiques de la forterre ou champagne berrichonne... Le bocage berrichon est quasi disparu sur le département du Cher ! Tout comme les propriétaires solognots ont grillagés en urgence pour éviter que des promeneurs du dimanche aillent constater les dégâts floristiques, de le leur fait sur "leur" territoire!
Or le bocage c'était le refuge pour quantité de petits mammifères, d'oiseaux, d'insectes... C'était le refuge d'une grande biodiversité tant animale que végétale (nombre d'orchidées y poussaient... Et notamment, comme en forêt certaines Ophrys). Maintenant c'est le désert agrémenté d'une pollution aux entrants. Les abeilles de loin en font les frais et la terre des hommes est intoxiquée...
Pareillement, derrière leurs grillages les "propriétaires", empoisonnent la Terre qui est le "bien" commun" à l'humain. Ils plantent des résineux (Douglass) parce que ça rapporte et que c'est recommandé par les crapules gouvernmentales qui gèrent l'office des forêts! Ces même crapules recommandent l'abattage de chênes multi-centenaires!
Nous sommes tous les locataires de cette planète! Ne pas s'insurger devant l'égoïsme qui tue notre environnement naturel c'est simplement être complice des crapules qui organisent le meurtre de la biodiversité planétaire!
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