Jean-Claude Moog

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Billet de blog 1 mars 2025

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La répression arrive toujours en retard.

Pourquoi les petits champions de la répression sont à côté de la plaque.

Jean-Claude Moog

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous assistons aujourd’hui à un numéro de duettistes, entre le ministre de l’intérieur et celui de la justice, pour voir qui agitera le plus gros gourdin une fois que le crime sera commis.

Ils attendent le crime pour se lamenter, aller (s’)exhiber toutes affaires cessantes condoléances et rodomontades.

Ce qui ne fera jamais ressusciter le mort, et n’aura d’autre effet que de faire monter le scandale et le ressentiment.  Et aussi de se dire qu’ils n’ont d’autre emploi du temps que d’attendre le fait divers.

Quel confiance accorder à des petits messieurs qui n’ont d’autre préoccupation que de se montrer sur le lieu du crime, sans utilité aucune pour l’enquête ou la résolution du problème, mais en accaparant les forces de police et les personnes ayant une réelle utilité, et ce sans aucun résultat.

Et en adressant des coups de menton à des nuées de journalistes qui n’ont d’autre utilité que de faire monter la mayonnaise.

Les comportements se répondent : à la menace et la répression ne peuvent correspondre que la terreur        et/ou la révolte, à l’accueil et la bienveillance répondent  la coopération et l’adhésion

La vraie réponse ce n’est pas « tu casses, tu paies » mais, « je mets tout le monde en condition de se sentir bien en société pour avoir envie de réaliser, de créer, de s’épanouir et de progresser».

C’est une phrase un peu plus longue et plus difficile à comprendre pour les primates. Mais c’est un autre programme.

Malheureusement, il arrive après notamment la destruction des structures d’éducation populaire qui ont fleuri depuis l’émergence des congés payés, destruction organisée avec une succession de règles sécuritaires et de contraintes administratives qui ont détruit les infrastructures conçues pour la majorité d’enfants en état d’en bénéficier.

Sous couvert de normes de sécurité et d’accueil, la plus grande part des centres de vacances qui accueillaient des enfants  des quartiers populaires ont été abandonnés faute de moyens et de possibilité d’investissements. Ces structures, comme les patronages laïques ou les différentes branches du scoutisme, œuvraient pour l’autonomie, la coopération, la capacité d’initiative des jeunes, axes majeurs de la socialisation et de la citoyenneté.

En outre, les formations d’intervenants effectuées dans ce cadre concernaient, jusqu’au début des années 1980 l’ensemble des enseignants du primaire, leur permettant de considérer les enfants dans leur globalité, et pas seulement comme des élèves.

Ces contraintes réglementaires allant de pair avec la mode consumériste et l’assèchement des structures d’encadrement des loisirs des entreprises ont relégué une majorité de jeunes hors de ces circuits de socialisation, les laissant notamment à la merci de structures confessionnelles ethno centrées.

Je considère que c’est un bel exemple de recul volontaire de la solution politique et collective.

La schlag et la menace sont antagonistes à la paix sociale.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.