Je lis dans les Dernières Nouvelles d’Alsace de ce jour qu’un des morts du 13 novembre était à la fois assassin et habitant de Wissembourg. Dans la relation de ce fait, le parcours de ce jeune homme est documenté.
Wissembourg, petite ville du nord de l’Alsace, est aussi une des communes qui connait un fort taux de vote à l’extrême droite depuis longtemps, et où le racisme est ancré dans les urnes. C’est aussi dans cette partie de l’Alsace que des profanations de cimetières antisémites ont été commises récemment.
Ce n’est pas une exception en Alsace. Mais ce qui n’apparait pas, c’est une enquête sur les réactions qu’il a pu rencontrer dans sa ville du fait de cette importance du sentiment de rejet de « l’étranger » ou de « l’autre ». C’est le nombre de plaisanteries douteuses, de recherches d’emplois infructueuses ou le nombre de contrôles d’identité qui auraient pu lui être évités par des récépissés.
Il n’expliquera jamais ce qui l’a conduit à cette forme de suicide mortifère. Mais peut-être que sans racisme ambiant, sans un FN à plus de 30%, son parcours aurait pu être tout autre…
Car chacun peut ou a pu constater combien le rejet provoque le ressentiment.
Bien sûr, il ne peut y avoir de preuve d’une relation de cause à effet, ni de rapport précis sur ce sujet. Mais je considère que les racistes ont bénéficié dans les urnes d’une réaction de rejet pour des comportements que leurs théories et leurs actes ont contribué à susciter.
Jean-Claude Moog