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Billet de blog 20 mai 2016

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Loi « El Khomri : Divers faits

Il a bien de la chance, ce gouvernement… Mais peut-être l’aide t’il ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La vision des images de l’incendie d’une voiture de police est à ce titre exemplaire de cette mise en exergue.

Lors d’une manifestation de policier s’exprimant contre les violences dont ils se disent victimes, une voiture de police, isolée, avec deux fonctionnaires à bord, circulait opportunément sur les lieux censés rassembler une contre-manifestation de « casseurs ».

Quelques personnes ont attaqués ce véhicule, isolé, à l’aide de matériaux trouvés sur place. La vidéo montre notamment un policier parant avec une certaine facilité, des coups qui lui sont assénés avec force par un individu isolé, puis se retirer calmement de la scène de l’agression.

Bien entendu, les images du véhicule en feu ont fait le tour des rédactions.

Cette séquence me laisse dubitatif. En effet, cette attaque, si elle avait été menée avec une réelle volonté de dommage physique à la personne, n’aurait pas opposé des agresseurs isolés agissant sans concertation aux fonctionnaires de police. Par contre, elle était conduite de manière à pouvoir laisser quelques images emblématiques.

L’ensemble des évènements qui marquent la mise en place de la loi «dite « El Khomri »me font croire que le gouvernement en place bénéficie d’une chance insolente.

En effet, dès lors que les manifestations pacifiques ont atteint une ampleur inégalée, des groupes de « casseurs » sont intervenus de diverses manières pour attirer l’attention non sur le bienfondé du rejet de ce texte, mais sur la violence incontrôlée de leurs agissements.

Ainsi, les médias dans leur grande majorité ont-ils occultés l’ampleur des manifestations de rejet, pour mettre ces « casseurs sur le devant de la scène.

Les mêmes sont dans un même temps intervenu place de la République, au moment de la fin des rencontres « nuits debout ».

Le regard des médias ignore volontiers la succession « d’heureux » hasards qui permet à ces groupes peu nombreux, soit disant « connus des services de police », d’accéder sans encombre à des positions stratégiques sur les parcours de manifestations.

Ces hasards permettent ensuite aux forces de police l’utilisation intensive de la force et du gaz, neuve dans ces circonstances, pour menacer voire violenter les participants pacifiques aux manifestations ou aux rassemblements.

Ces menaces physiques conjointes, à savoir des casseurs et de la police, permettent de distiller la peur pour les manifestants pacifiques potentiels, mais aussi au lecteur ou au spectateur peu averti.

Dans le même temps, les parcours des manifestations, à Paris ou ailleurs, évitent soigneusement de perturber le fonctionnement des lieux de pouvoir, les ministères, notamment celui du travail, ou la tenue des conseils de ministres.

Pourtant, au regard de la largeur des voiries menant à l’Elisée, il serait assez simple de bloquer l’accès à ce palais par une présence pacifique, mais nombreuse.

De même, les mouvements de grève ne perturbent ils que la vie quotidienne de la majorité du public opposé à ce texte, sans entraver la « bonne marche » de l’état.

Enfin, les emblématiques « nuits debout » restent bien loin des lieux de formation des agents du pouvoir, alors même que des bâtiments publics qui assurent cette formation (comme  l’ENA) restent sous occupés et éloignés des visées populaires.

Sans compter les députés à la solde du gouvernement, qui croient pouvoir être réélus sur leur bilan, alors que leurs collègues allemands ou anglais ont été durablement écartés du pouvoir après qu’ils aient avalisés des mesures de la même eau…

Il a bien de la chance, ce gouvernement… Mais peut-être l’aide t’il ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.