Jean-Claude Moog

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Billet de blog 22 janvier 2025

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Additionner et soustraire.

La composition de l'assemblée nationale nécessite une analyse et un mode travail politique réaliste. A cette heure, la France insoumise est loin du compte, comme je l'explique ci dessous.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis l’été dernier, les insoumis semblent avoir oublié toutes les règles d’arithmétique élémentaire et de calcul.

Les élections législatives ont élu un nombre fini de députés, répartis en groupes :

Rassemblement national 124,

Macronistes 93

France insoumise 71

Socialistes et apparentés 66

droite républicaine 47

Ecologiste et social 38

démocrates 36

horizons 34

liot 23

PCF 17

UDR 16 (ciotti)

Non inscrits 10

Ce qui se traduit par 3 blocs, avec des groupes intermédiaires : les nationalistes racistes du RFN qui disposent de 124 sièges + 16 avec leurs affidés autour de Ciotto, les ordolibéraux avec environ 163 sièges, auxquels peuvent se rajouter divers indépendants ou non-inscrits,  et le nouveau front populaire avec 4 groupes et 173 députés. A côté de ces regroupements, il y a 33 indépendants et non-inscrits

Pour faire une majorité, il faut 255 voix au parlement. Dans tous les cas, il manque 82 suffrages au NFP pour faire une majorité, 92 aux ordo libéraux et 131 aux national racistes. Le rajout  des indépendants et non-inscrits ne permet pas de combler l’écart entre l’effectif de ces conglomérats et une majorité.

Lors du second tour, les suffrages ont dégagé un « front républicain », par lequel le NFP et les ordo libéraux ont accepté des reports de voix réciproques pour contrer les national-racistes et constituer un ensemble qui devait leur être opposé.

Je ne fais pas ici le bilan de la campagne qui a vu un certain nombre d’ordo-libéraux se maintenir contre les représentants de la France Insoumise, augmentant de fait le nombre d’élus national racistes d’une quarantaine de députés. Ni du fait que le PS ait réintégré au rang des députés le social traitre emblématique François Hollande, qui a légitimé Macron.

Au terme de la proclamation des résultats, la première déclaration de Mélenchon fait l’impasse sur la réalité de ces résultats en proclamant la victoire du NFP, alors que celui-ci n’est pas en mesure de rassembler une majorité parlementaire. Mélenchon est le premier à prendre la parole pour proclamer une contre vérité et jeter de l’huile sur le feu, alors qu’il n’a aucun mandat ni aucune responsabilité au sein de la France insoumise ou du NFP.

Ses comparses et ses affidés s’expriment sur le même registre, vindicatif et autoritaire, en prétendant attribuant la qualité de participant aux autres membres de la coalition du NFP sans aucun droit ni titre.

L’alignement de la France insoumise sur le positionnement vindicatif de son leader autoproclamé la marginalise et la discrédite.

Ce groupe nébuleux, sans structure ni organisation s’enferre ainsi dans sa difficulté à prouver une capacité à gouverner et une responsabilité politique.

A cette heure, malgré la qualité de ses propositions programmatiques, ce groupe s’enferre dans le discrédit dont souffre son ancien porte-parole. En effet, outre son image vindicative et agressive, son incapacité à maitriser ses nerfs lors de la perquisition de son organisation, ses prises de position à l’emporte-pièce le disqualifient comme homme d’état et responsable politique. Lorsque la tâche principale d’un mouvement est de défendre un dirigeant démonétisé au lieu de défendre ses propositions, le groupe politique s’épuise vainement. Pour la France insoumise, il est urgent de se dé diaboliser.

Bien sûr, les médias réactionnaires se délectent de ces erreurs de communication et enfoncent le clou à chaque maladresse. Seule une maitrise de la communication et une réflexion de fond permettront de sortir de cette image dégradée. Ce qui suppose une remise en cause de fond du positionnement populiste et simpliste adoptée par ce mouvement à ce jour.

Mais au vu de la récente interview de Bompard à Politis, cette éventualité n’y est pas à l’ordre du jour. Pourtant, c’est la seule possibilité s’ils envisagent un jour une victoire. Car s’appuyer sur l’impopularité incontestée de Mélenchon, c’est lui organiser un quatrième échec et marginaliser la gauche pour au moins un quinquennat supplémentaire en favorisant la candidate national raciste dont l’impopularité est moindre.

Aujourd’hui, je considère que la seule chance de la gauche est de chercher une candidature unificatrice et populaire, à l’issue d’une démarche du type de « la primaire populaire ».

Pour cette raison, il faut en lancer l’idée et la dynamique pour cette fois ci gagner, en se laissant le temps jusqu’à la prochaine échéance présidentielle.

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