Jean-Claude Petit (avatar)

Jean-Claude Petit

retraité Education Nationale, aujourd'hui auteur de fiction

Abonné·e de Mediapart

21 Billets

1 Éditions

Billet de blog 20 mars 2012

Jean-Claude Petit (avatar)

Jean-Claude Petit

retraité Education Nationale, aujourd'hui auteur de fiction

Abonné·e de Mediapart

18 mars 2012 : une date dans l’histoire ?

Jean-Claude Petit (avatar)

Jean-Claude Petit

retraité Education Nationale, aujourd'hui auteur de fiction

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

18 mars 2012 : une date dans l’histoire ?

120000 ? peut-être même 140000 personnes rassemblées pour une nouvelle Prise de la Bastille à l’appel du Front de Gauche et de son principal porte-parole, Jean-Luc Mélenchon. Quel beau et  grand moment de mobilisation populaire! Une foule tous cœurs debout pour dire NON à la dictature des marchés, NON à l’abandon des idéaux qui fondèrent la gauche ; OUI à une 6ème république, OUI à un gouvernement qui mettrait l’Humain au centre de sa politique. Il y aura désormais un avant et un après 18 mars 2012.

Nous militantes et militants d’une gauche de transformation sociale,  sommes souvent taxés(es) de conservatisme, d’archaïsme, de nationalisme au simple prétexte que nous combattons la mondialisation capitaliste et l’Europe des marchés. A ces partisans d’une soi-disant modernité, je réponds : dimanche dernier, j’ai choisi de défiler avec les délégations internationales par solidarité avec les peuples grec, espagnol, portugais, palestinien …

Dans ce cortège, une manifestante portait une pancarte qui a retenu mon attention :

« Hier les tanks, aujourd’hui les banques »

Il est en effet une date sur laquelle les grands médias maintiennent un silence absolu, gêné peut-être: laquelle ?

Le 11 Septembre 1973.

Ce jour là, les troupes du Général Pinochet prirent le pouvoir au Chili, écrasèrent l’expérience socialiste de Salvador Allende dans un bain de sang ; mais point de consensus convenu et de bon ton, ni larme, ni émotion pour ce 11 septembre là. Au-delà du putsch militaire, de la répression politique sans pitié, quelles furent les premières mesures économiques du gouvernement Pinochet ? Ce fut d’abord la privatisation des mines de cuivre, puis vint l’annulation de toutes les réformes d’Allende en matière de salaires, de protection sociale, de droits des travailleurs. Une fois éliminée toute éventualité de contestation, la dictature chilienne servit de laboratoire à la mise en œuvre du néo-libéralisme économique, sous le savant pilotage des experts de l’Ecole de Chicago. Ceci explique la bienveillance de Margaret Thatcher à l’égard de ce dictateur.

Changeons de région : qu’est ce qui motive une interminable guerre du Proche Orient au Golfe Persique sinon l’accès aux ressources pétrolières ? Dictature, guerre et finance font un excellent ménage à trois comme le montre brillamment Naomi Klein dans son film, La Stratégie du Choc. 

Les tanks, les bombardements, les fusils : c’était hier au Chili, en Grèce, en Espagne et au Portugal ; mais aujourd’hui, les gouvernements abdiquent devant les exigences des banques, des agences de notation. Les peuples consultés par référendum ont majoritairement refusé un traité européen gravant dans le marbre la concurrence libre et non faussée ? Qu’importe : au mépris des suffrages populaires,  les parlements ont imposé le Traité de Lisbonne, par lequel les instances non élues de la Commission Européenne peuvent exercer tout pouvoir de gouvernance au service des financiers.

Mais Dimanche 18 mars 2012, Place de La Bastille

le peuple rassemblé a appelé à

L’INSURRECTION CIVIQUE.

Cet hiver, la vague de froid ne sévit pas seulement dans nos thermomètres; car dans l’actualité de ces derniers mois, il fut question de plans sociaux, de souffrance et de suicide au travail, de travailleurs pauvres dormant dans la rue, de banques alimentaires aux abois, incapables de faire face aux demandes d’aide trop nombreuses. Conséquence d’une baisse de revenus combinée à l’augmentation des prix, l’on vit également croître le nombre de familles en précarité énergétique, privées de chauffage au plus fort de l’hiver. Course aux profits, aux dividendes ; froids calculs au mépris de l’Humain :

LE LIBERALISME GLACE LE SANG, LES ESPRITS.

18 mars : cette date anniversaire de la Commune de Paris annonce également le prochain retour du printemps, du « Temps des Cerises » qui aujourd’hui a aussi le parfum du jasmin, l’ancien rencontre le nouveau; alors

L’INSURRECTION CIVIQUE, C’EST CHAUD.

Dans son discours, Jean-Luc Mélenchon évoque Jaurès, Louise Michel, Victor Hugo ; alchimie du verbe, ses mots font apparaitre à nos yeux « La liberté guidant le peuple ».

Dans ce Paris symbole des luttes pour l’émancipation, manifester au milieu du  cortège international fait bien sûr penser aux philosophes grecs, aux mathématiciens arabes, aux allemands Kant et Hegel, si essentiels à la pensée de Karl Marx. C’est le lieu et le moment pour avoir à l’esprit Picasso et son « Guernica », les films de Bertolucci et Costa Gavras. Ici, le monde anglo-saxon n’évoque pas juste les banquiers, mais surtout les intellectuels et artistes anglais ou américains, leur rôle dans la lutte contre l’esclavage et la ségrégation, pour la réforme sociale, le droit des femmes et des minorités sexuelles. A l’indignation de Victor Hugo répond la colère de Steinbeck, tandis qu’à l’ami Guédiguian, les films de Michael Moore et Ken Loach font écho. Que les sonos diffusent « Potemkine »,  « La Commune » ou « Ma France » de Jean Ferrat, et l’on entend l’amertume de John Lennon dans « Working Class Hero », sa rage dans « Power to the People », la fougue et l’énergie de Patti Smith dans « People Have the Power ».

PLACE AU PEUPLE ,

L’INSURRECTION CIVIQUE, C’EST BEAU.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.