L'actuel PCF/PGE usurpe le titre de "communiste". Il n'est pas communiste, il n'est plus communiste. Il a cédé. Il a abandonné le léninisme, la faucille et le marteau, la dictature du prolétariat. Aujourd'hui, il s'occupe du "sociétal". Finie, la référence à la classe ouvrière, moteur de la lutte des classes. Finie, la révolution socialiste. Son "marxisme" est une vague référence à l'oeuvre de Marx, totalement édulcorée, inoffensive, improductive.
Désormais, il est une organisation de plus, dite abusivement de gauche, dans un contexte politique de glissement à droite, très à droite. La preuve en est le PS foncièrement ultra libéral, qui a quitté son positionnement et son identité social-démocrates, pour mener, au pouvoir, une politique tout à fait comparable à celle de la droite.
Zapatero, Papandreou, le PS portugais, récemment aux affaires, ont montré leur compromission et leur ralliement à l'Europe, à sa politique d'austérité dévouée à la bourgeoisie capitaliste et financière. Chacun peut aujourd'hui juger du résultat en scrutant l'évolution politique et sociale à l'échelon de notre continent : ruines et désolation. Résumons d'un mot : délocalisations en cours à la vitesse grand V et aggravation folle et suicidaire du chômage.
Le socialisme réformiste et social-démocrate est à jamais perdu de réputation et est devenu un ennemi de classe à abattre, rangé aux côtés des pires libéraux et autres réactionnaires.
Le FdG tente de faire diversion et s'efforce à vouloir offrir une image d'un ancrage résolument "à gauche". Reconnaissons-lui, pour le moment, cette relative capacité à rassembler ce qui apparaît la gauche de la gauche. Pour autant, le FdG n'offre AUCUNE solution politique d'ampleur. Il est confus et ambigu.
La seule solution à la société capitaliste en crise est la transformation révolutionnaire de la société dans son ensemble. La seule solution est le renversement du système capitaliste par la voie insurrectionnelle et la mise en place de la dictature démocratique du prolétariat à seule fin d'asseoir les conditions du socialisme : expropriation de la bourgeoisie, nationalisation, contrôle ouvrier et populaire des grands moyens de production et d'échange.
Telle est l'orientation, toujours d'actualité, préconisée par les oeuvres de Marx, Engels et Lénine.
On a bien compris que le PCF/PGE est à des années lumière d'un tel programme. Il nage dans le sociétal, s'occupe du racisme, du féminisme, de la "démocratie", mais n'évoque plus jamais la classe ouvrière moteur de la lutte des classes et dont la mission historique est de transformer radicalement la société par la révolution.
Du reste, au plan européen, les grands partis communistes historiques ont procédé à la même mutation réformiste et révisionniste. Il ne reste que le Parti communiste portugais et le KKE. Et c'est du reste pourquoi nous assistons à l'offensive bourgeoise de destruction des acquis sociaux, obtenus au cours d'un siècle et demi d'intense lutte de classe, au long des 19 et 20èmes siècles.
Cette mutation a débuté avant l'effondrement soviétique mais s'est accélérée et aggravée très nettement depuis.
Avec cet effondrement, est réapparu un anticommunisme agressif, largement partagé, s'accompagnant (logiquement) d'un retour menaçant et dangereux de l'extrême-droite et des organisations fascistes et néonazies.
Observons que la politique des PS en Europe agit favorablement pour la résurgence de ces courants extrémistes. La politique de Hollande est du pain béni pour le FN et autres identitaires.
L'anticommunisme est un aspect important de la lutte des classes. Il est animé par la propagande US avec ses officines telles que la CIA, la presse, l'édition, Hollywood, etc.. Il s'appuie très solidement sur les thèses trotskystes telles qu'énoncées très tôt au lendemain de la révolution de 1917 et reprises par Kroutchev lors du 20ème congrès du PCUS et marquant le départ de la contre révolution soviétique, aboutissant à Eltsine, Gorbatchev et l'effondrement soviétique assumé par les derniers dirigeants de l'URSS.
Cela donne aujourd'hui une classe ouvrière orpheline de ses partis communistes et de ses syndicats de classe qui avaient poursuivi le chemin tracé des luttes sociales et mis en place la résistance au nazisme et au colonialisme.
Le constat est amer et le bilan catastrophique, d'autant que nous voilà confrontés à une crise majeure, prenant l'aspect d'un chômage de masse planétaire, laissant ouverte la porte aux pires aventures.
Je lis ici même, chaque jour, cet anticommunisme irresponsable et inconscient, prenant souvent un ton de haine.
Pour le moment et en guise de conclusion provisoire, je dirai ceci : la planète entière salue la vie et la mort de Nelson Mandela. Une véritable mandélamania s'est emparée de tous, et parfois de façon hystérique, passionnée, excessive. Chacun devrait pourtant prendre conscience que seuls les communistes ont soutenu Mandela et que seuls ils ont obtenu qu'on le libère, grâce à l'action des pays socialistes au premier rang desquels Cuba.
Ce qui nous plonge dans une contradiction pour le moins dialectique : le monde entier et unanime salue ce prisonnier politique libéré grâce à l'action militante des communistes à une époque où l'anticommunisme n'a jamais été aussi virulent.