Les USA sont entrés en guerre pour éradiquer le terrorisme. Et l'on ne peut oublier la chasse à l'homme que cette guerre au terrorisme a provoquée. 10 ans durant, ben Laden a soi-disant été traqué. Au point de s'enfuir heureusement sur une mobylette. 10 ans durant, il a menacé le monde libre : régulièrement, il a envoyé des enregistrements vidéos où il poussait le zèle à ne pas se ressembler. Mais il paraît que c'était toujours lui. Ces enregistrements étaient analysés, étudiés, disséqués et c'était même des experts qui s'y collaient. Chaque fois que Bush était un tant soit peu gêné aux entournures, paf! pile poil une vidéo.
C'est que, dame, c'était un terroriste!
Il y eut un final car même les meilleures choses ont une fin. La traque s'acheva une nuit où des forces spéciales US, venues en hélico, pénétrèrent brutalement dans la maison du dyalisé et firent feu pour en finir.
Pour être mort, il était mort. Car un terroriste doit mourir ainsi.
Le Monde titra que "JUSTICE" était faite.
Justice. Oui.
Au 21ème siècle, la justice, ce n'est plus les tribunaux ni les procès, c'est des trous dans la peau comme dans les meilleurs westerns.
Faut dire que Saddam Hussein fut pendu publiquement et que Mouammar Kadhafi ne survécut pas au coup fatal de tournevis. C'est ça, la démocratie de nos jours. Des scènes cathartiques de vengeance humaniste.
Aussi s'étonne-t-on du succès planétaire et unanime des obsèques de Mandela, considéré encore, en 2008, terroriste, figurant sur une liste étazunienne en bonne et due forme.
Voyons voir. Si ben Laden avait vécu 5 ans de plus, aurait-il eu droit, lui aussi, à de telles funérailles? Car honnêtement et objectivement la question se pose. Peut-être eût-il été reconnu grand bienfaiteur de l'humanité, au chevet de qui Bush et Obama n'auraient pas manqué de se précipiter?
Car enfin, voilà un homme qui mena des actions violentes et meurtrières et qui passa 25 ans en prison. 25 ans, c'est pas rien! Et pendant 25 ans, qui s'est trompé? Le terroriste ou ses geôliers? Là est la question.
Comment se fait-il qu'un homme, emprisonné 25 ans et déclaré terroriste, ait pu retourner à son avantage les justiciers de ben Laden, de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi, l'ami hautement déclaré de Nelson Mandela?
L'ami de Cuba, sous embargo depuis 1962, soit 51 ans? Et de Fidel Castro, autre terroriste que les USA ont tenté d'assassiner à plusieurs reprises?
Le monde unanime a donc salué celui qui fut oublié dans sa cellule 25 ans et déclaré terroriste. Mais qu'est-ce qu'il s'est donc passé pour que Mandela passe du statut de terroriste à celui d'homme universellement reconnu méritant? Car, forcément, il doit y avoir une excellente raison. Même Allende, élu démocratiquement et suicidairement pacifique, n'eut jamais droit à des honneurs. Pire, c'est Pinochet qui resta l'ami des USA et de la GB.
Les dirigeants de ce monde, qui en ont assassiné plus d'un tout en étant des gens très respectables et fort respectés, ont eu, tout d'un coup, brutalement, quelque 40 ans plus tard, comme qui dirait, tel Saint Paul de Tarse sur le chemin de Damas, l'ILLUMINATION? La REVELATION?
Car au-delà de l'euphorie, de l'unisson, du bonheur, de l'humanité avec un grand h, la question, pour qui est lucide et honnête, se pose in fine.
De très mauvaises langues murmurent à voix très basses que l'Apartheid se maintient mais officieusement, que le capitalisme coule des jours heureux et que la police y assassine 30 mineurs noirs et grévistes.
Serait-ce donc ça qui aurait décidé Bush, Obama, Sarko, tous les grands de la Terre, à se courber sur la tombe?
Gare à ne pas manier le même encens qu'eux. C'est un coup à se faire mortellement avoir...