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Billet de blog 23 août 2023

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La société : quel est le problème ?

Vision sur la société actuelle

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La société : quel est le problème principal

Ces temps de canicule peuvent s’avérer propice à la réflexion et à la prise de recul à l’instar des périodes de confinement.

La question de savoir quel est le problème principal qui se pose dans NOS sociétés est fondamentale. Il s’agit bien de Nos sociétés je le précise car la quasi totalité des observateurs aiment à se retrancher dans un débat franco français voué par avance à l’impasse. Il ne faut pas alors s’étonner du simplisme de leur analyse.

Quels sont donc les problèmes le plus souvent pointés par les journalistes de bazar et les politiciens de pacotille ?

  • L’insécurité ? NON

  • L’immigration : NON

  • Le danger islamisme ? NON

  • Les menaces sur l’identité nationale ? NON

  • Le recul du christianisme ? NON

  • La dégradation de l’autorité ? NON

  • La chute de l’éducation ? NON

Voilà donc formalisés nos 7 péchés capitaux. J’ai répondu non à chaque question sans l’ombre d’une hésitation. Il ne s’agit pas de nier en bloc l’existence de ces problèmes mais de mettre le focus sur la manière de les analyser et surtout sur les remèdes à apporter si tant est qu’il en existe. On ne pourra se mettre d’accord sur les solutions que si l’on trouve d’abord une analyse commune des problèmes.

La bande à Pascal PRAUD, le chef de meute de BOLLORE fait chaque jour son miel de ces éléments. Or, la démarche droitière classique consiste le plus souvent à montrer des boucs émissaires : syndicats, (sauf ceux de la Police), chômeurs, écologistes, insoumis, émeutiers et autres marginaux situés « en dehors de la république. » Voilà ici une formule bien pratique qui n’a pas beaucoup de sens mais qui a le mérite d’unifier ceux qui veulent écraser toutes les révoltes.

Avec un seul fait divers, la bande à BOLLORE peut vous servir le catéchisme pendant toute une semaine. C’est lassant mais ce qui est plus préoccupant ce sont les remèdes proposés. En fait il n’y en a que 3 : toujours plus de trique et de flics, toujours plus de taule et toujours plus de répression.

Leur stratégie ? Faire pleurer les braves gens et les émouvoir au point qu’ils réclament eux mêmes un régime plus autoritaire. Pour l’instant, ils sont encore pudiques. Ils parlent d’une nécessaire évolution de l’État de droit. Je ne donne pas longtemps avant qu’ils exigent le droit de tuer à la KALACHNIKOV pour les flics, c’est déjà fait pour certains.

Point n’est besoin d’être grand clerc pour deviner que ces gens là sont entrain d’œuvrer à la mise en place d’un régime totalitaire d’union nationale allant de MORANO jusqu’à ZEMMOUR en passant par LE PEN, vous êtes tous les bienvenus.

Je veux tout de suite retirer les illusions aux naïfs qui pensent qu’une volonté politique forte et une répression sévère mettront fin à l’immigration et à l’insécurité, les deux phénomènes étant selon eux, étroitement liés. Ils peuvent se préparer dès maintenant à un réveil douloureux, mais ils n’auront que ce qu’ils méritent de mon point de vue.

Les 7 éléments dont je parlais plus haut, ne peuvent pas se traiter comme des problèmes à résoudre., dans la mesure où ils ne sont que des symptômes d’une société malade, qui se dirige tout droit vers un effondrement civilisationnel avant la fin du siècle, c’est à dire DEMAIN. On peut d’ailleurs y ajouter le réchauffement climatique qui, lui aussi, n’est qu’un symptôme. Il a cependant fallut des années de bataille pour que l’on finisse par reconnaître qu’il y a un problème. «  L’écologie ça commence à bien faire ! » martelait SARKOZY, qui, malgré la tonne de casseroles qu’il trimballe, demeure une référence pour la droite. De quoi nos dirigeants au service de la haute finance sont - ils capables de proposer pour lutter contre le réchauffement ? Une multitude de produits isolants aussi nocifs les uns que les autres : laine de verre, laine de roche, polystyrène, enduits divers, qui ne règlent que les problèmes d’hiver mais sont néfastes pour régler les problèmes d’été. Ils empêchent la pierre de s’imprégner de la fraîcheur de la nuit, c’est pourquoi il fait encore presque aussi chaud lorsque vous vous levez le matin que la veille au soir.

On peut ironiser sur EELV, vomir sur les écoterroristes, et surtout faire comme si tout allait bien. Rien n’y fera. Il n’y a même plus de débat. J’en suis à présent à me demander s’il est encore utile de se battre pour le renversement du capitalisme.

Celui - ci porte en germe tous les éléments de sa destruction affirmait MARX l’homme qui continue de hanter les grands prêtres ultra libéraux. L’homme, fier de lui et dominateur, a cru ou fait semblant de croire qu’il était capable de dompter la nature.

Il a épuisé ses ressources et la nature est entrain de se venger ! On ne pourra plus désormais produire n’importe quoi, n’importe comment partout, toujours et en tout lieux, n’en déplaise à nos technocrates, laquais du capitalisme ! Il n’y aura peut être même pas besoin de révolution pour renverser l’ordre établi, les choses s ‘imposeront d’elle même. Reste à présent à savoir comment ? A l’avantage de qui ? Au détriment de qui ? Il est sans doute là le combat que nos enfants devront mener.

Il est intéressant de regarder l’analyse du Professeur RES, qui n’a rien d’un dangereux gauchiste, mais dont la pertinence de l’analyse ne peut que nous interpeller. En voici un extrait :

C'est une sombre prédiction qu'a faite le professeur William Rees, de l'Université de Colombie-Britannique. Si son nom n'est pas très connu en France, un concept qu'il a développé l'est bien davantage : l'empreinte écologique.

«  Pour William REES, notre surconsommation excède ce que la planète peut nous donner. «L'humanité a déjà dépassé la capacité maximale à long terme que la Terre peut supporter», alerte le spécialiste, qui ajoute que le changement climatique n'est que l'un des symptômes de cette situation.

Est-il trop tard? Pour le professeur, nous sommes cognitivement inadaptés pour affronter la complexité des conséquences à long terme induites par notre société de consommation et, sans action de notre part, il sera inévitable d'épuiser entièrement les ressources de la Terre. »

Dans le meilleur des mondes, l'entièreté de cette transition pourrait être gérée de sorte à éviter que des millions (milliards?) de personnes souffrent inutilement, mais ça n'arrivera pas –et ça ne pourra pas arriver– dans un monde qui ne veut pas voir ce qu'il affronte.»

Alors ? La fachosphère pourra toujours vociférer, réclamer la trique, la taule et même la guillotine, les faits sont têtus.

Seul un immense chantier international de réflexion conduit non pas par les seuls experts mais par toutes les composantes de la population sera capable de tracer les bases du chemin à parcourir. Une chose est certaine nous n’en ferons pas l’économie sauf à accepter l’effondrement de la planète.

JC TARBY

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