Je lui fais la courte échelle, je le lance sur le parapet où il se met à courir ( Roger Vercel, Cap. Conan,1934)
Bon, ce n'est pas dans mes façons de faire...Vieil abonné, je n'ai pas pris l'habitude d'utiliser le blog. Anonyme ,sans grade, j'ai reçu ce bilet d'un autre anonyme ....texte de qq'un ému par les événements de vendredi soir, ayant vécu et connu les quartiers visés à Paris , et après avoir écouté le discours du président...je le mets au débat:
Lettre au Président de la République suite à son discours au Congrès le 16 novembre 2015
Non, Monsieur le Président, la France n'est pas en guerre.
Ce n'est pas la France, ni la République, ni la Liberté, ni l'occident qui ont été visé vendredi soir, mais des êtres humains. Le drame ce n'est pas l'affaiblissement de la République mais des vies brisées et des êtres humains meurtris, car l'Etat et la société française sont forts et ne sont pas remis en cause par une attaque.
Non, Monsieur Le Président, l'ennemi n'est pas seulement l'Etat Islamique.
Vous semblez ne pas vouloir voir que les terroristes qui agissent en France sont français, qu'ils ont vécu en France et que ce n'est pas Daesh qui les a radicalisé, mais leur radicalisation qui les a mené en Syrie pour apprendre le maniement des armes et frapper la France.
Vous ne semblez ne pas vouloir voir toutes les causes, sociales, psychologiques, politiques et historiques de ce drame. Ce n'est pas la question de la déchéance de la nationalité qu'il faut poser (vous voulez renvoyer les terroristes franco-belges en Belgique?) mais la question du passé colonial de la France, de la vie dans les banlieues, d'une république qui ne fonctionne pas car elle n'apporte pas la prospérité à tous, et celle d'un monde où la vie sociale se délite.
Non, Monsieur Le Président, nous n'éradiquerons pas le terrorisme.
Car sa caractéristique première est d'être diffus, mouvant et insaisissable. Aujourd'hui le terrorisme jihadiste s'organise autour de l'Etat Islamiste, il est possible de mettre à bas ce groupe tyrannique par la lutte armée, mais cela n'éradiquera pas le terrorisme, car il trouvera d'autres formes. Et vous prenez le risque en engageant la France dans cette voie de ne pas voir les enjeux régionaux et les dégâts qu'elle pourrait faire dans la région.
La question de fond n'est pas quelle guerre il faut mener, mais comment faire la paix, comment aider à la construction d'Etats qui assurent à leurs concitoyens la sécurité, leur garantissent les Droits de l'Homme et leur apportent les moyens de subsister.
Thomas Verniol