Dans une intervention remarquée à l'ouverture du Congrès de la Fédération Mondiale des Sourds, le Professeur Fernand de Varennes, Rapporteur Spécial des Nations Unies a indiqué que «la protection des minorités linguistiques dans le cadre des Nations Unies se limite à certaines catégories de minorités "nationales" (...) les communautés de langue des signes doivent s'en remettre exclusivement aux mécanismes des droits de l'homme tels que la Convention relative aux droits des personnes handicapées.»
Considérer enfin les langues des signes comme langues à part entière serait un progrès international, et la prise en compte d'une réalité tangible : des millions de locuteurs les utilisent pour développer leur propre culture. Le statut de minorité linguistique ouvre, poursuit-il « la panoplie de protection prévue, en particulier les trois "piliers" des droits dans le domaine de la langue : la liberté d'expression, le droit des membres appartenant à une minorité linguistique d'utiliser leur propre langue avec les autres membres de leur communauté, et l'interdiction de la discrimination ».
Des discriminations, les populations sourdes en sont largement victimes. Certaines affectent les soins : la confidentialité peu respectée, le consentement qui n'est pas véritablement « éclairé », des informations hors de portée, des traitements retardés, ou inaccessibles, en raison des difficultés de communication. Une conséquence significative : les populations sourdes ont un niveau de soins inférieur à la population générale. Une cause manifeste : l'absence de compréhension réciproque entre les soignants et les sourds. Un remède efficace :l'utilisation professionnelle de la langue des signes. Ainsi le droit aux soins se conjugue étroitement au droit à la langue. C'est le sens de la Pétition internationale “médecine en langue des signes dans tous les pays”. La possibilité de consulter en langue des signes affirmerait la reconnaissance internationale du choix de la langue par laquelle on accède aux soins. Ce plaidoyer vital pour les sourds ouvre une porte pour de nombreuses autres personnes, aujourd'hui, et n'importe lequel d'entre nous demain. Cette accessibilité linguistique est nécessaire tout au long de la vie des sourds. Pour des migrants, des minorités culturelles, elle peut l'être provisoirement ou définitivement. Peu importe, l'essentiel est qu'une personne en demande de soins, fatiguée, angoissée n'ait pas comme recours unique un médecin non-locuteur de sa langue.
La pétition a déjà recueilli des milliers de signatures. Il en faut des dizaines de milliers.
Signez-la et faites-la signer sur change.org http://chn.ge/2tScKkA
Un ouvrage “Médecine en langue des signes” tente de faire un bilan des nouvelles pratiques en langue des signes et propose des éléments de réflexion.
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La vente sert au financement du plaidoyer