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Billet de blog 25 février 2009

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Pourquoi pas un Président de la République au service de tous ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Lorsque je n’ai pas voté pour Nicolas Sarkozy, le 6 mai 2007, je me figurais que le candidat vainqueur, quelle qu’elle soit, quel qu’il soit, se mettrait au service de toute la population de l’Hexagone et des DOM-TOM.

Nicolas Sarkozy élu, en bon démocrate que je m’efforçais et m’efforce toujours d’être, je devais reconnaître l’autorité de sa fonction. Il devenait un citoyen dont la mission était de conduire la France, avec les hommes et les femmes dont il allait s’entourer, sur le chemin de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, c’était la moindre des choses, du progrès, de la solidarité et de la justice pour tous.

Ma lecture, dans la Bible, de l’épître de Paul aux Romains, en particulier le chapitre 13, m’encourage, voire m’oblige à cette reconnaissance : « Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir », écrit l’apôtre, « car il n’y a d’autorité que par Dieu et celles qui existent sont établies par lui ».

Si les textes bibliques font autant sens aujourd’hui que vers la fin des années 50 avant Jésus-Christ lorsque Paul écrivit sa lettre, alors en effet les autorités politiques du XXI ème siècle doivent aussi leur existence au Dieu confessé comme Créateur et Libérateur de tous les hommes quelle que soit leur croyance C’est ce que je pense et crois.

François Vouga, théologien protestant suisse, dans un ouvrage paru chez Labor et Fides en 2008 « Politique du Nouveau Testament » note que Paul fournit, dans ce chapitre, un double levier à la pensée critique. « Le premier consiste à légitimer l’autorité à partir d’une instance qui lui est extérieure, d’un au-delà d’elle-même qui lui donne sens. Le pouvoir politique n’a pas sa fin en soi, mais il est donné, dans la création bonne, par la Providence de Dieu. En voulant se légitimer lui-même et en élevant des prétentions totalitaires, il outrepasse ses compétences. C’est dire aussi, et c’est le second levier, que Paul définit l’autorité politique par la vocation qui lui est adressée, qui est de rechercher le bien de tous ».

Le 6 mai 2007 sera bientôt passé depuis deux ans. Le Président de la République qui exprime ostensiblement sa foi chrétienne, contestant par là-même la séparation de l’Eglise et de l’Etat, particulier à notre République, défi qu’il tempère par la pirouette, convenue avec Benoît XVI, de « laïcité positive », ne saurait ignorer « Romains 13 ».

Et pourtant combien de fois a-t-il été, et avec lui un entourage qu’il a bien en main, en contradiction avec la nécessaire humilité et l’esprit de service qui se dégagent de ce texte biblique?

Une grande majorité de la population de Métropole et d’Outre-Mer a de plus en plus de mal à

imaginer son autorité comme celle d’un chef d’Etat, au dessus de la mêlée, arbitre, serviteur qui « recherche le bien de tous ».

La Bible est parcourue d’appels à la vigilance, voire à la désobéissance civile avec des écrits comme le chapitre 13 de l’Apocalypse. François Vouga, dans le même ouvrage cité plus haut, souligne que l’ordre politique « est un serviteur de Dieu pour le service de tous. Le conservatisme inspiré par l’Evangile ne veille pas à la conservation des régimes particuliers ou des administrations en place, mais à l’empressement de l’Etat à assurer au mieux le bien être de tous »

Et, pour finir sur une note plus laïque, l’article X de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen 1793). « La société est obligée de pourvoir à la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler ».

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