Jean Despres

Abonné·e de Mediapart

3 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 juin 2013

Jean Despres

Abonné·e de Mediapart

Les poussins: l'envol ou l'enclos?

Jean Despres

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Faut-il être aveugle pour ne pas entendre ce qu'il se passe?

Faut-il être sourd pour ne pas voir ce qui se joue?

Faut-il être muselé par quelque dogme pour ne pas s'indigner de cet affront?

Faut-il ne pas avoir de coeur pour ne pas les soutenir?

Faut-il être égoiste pour ne point s'en soucier?

Il n'est ni de pauvre ni de riche qui ne se soucie de son avenir, il n'existe ni ouvrier ni patron que ne se soucie de ses proches, il n'existe ni bobo ni catho que ne se préoccupent de leur liberté, il n'est ni de gauche ni de droite qui ne veuille de sens à sa vie.

Pourtant, le constat est amer lorsque jeté à la face de notre belle France, le monopole du coeur est en train de nous dépouiller du nôtre: le coeur de notre motivation, le coeur d'entreprendre et de construire pierre après pierre un improbable projet, un improbable chemin de vie.

Poussés par la curiosité et le refus de s'endormir, les poussins forment chacun une strate de ce terreau dont notre pays a besoin, lequel ne saurait être fertile sans tout ce qui l'entoure. 

Ajourd'hui, les poussins autoentrepreneurs, qui étaient libres de se prendre les pattes dans un trou d'eau, une ornière, sont en passe de se voir parqués dans les enclos de plus en plus restreints de leurs "protecteurs". Ils ne pourront jamais voler, même s'ils avaient l'illusion de pouvoir le faire un jour.

Hier, les autoentrepreneurs ont fait le rude choix d'entreprendre, qui inclut la difficile acceptation d'un lendemain sans certitudes, sans la protection sociale qui devrait leur être due.

Aujourd'hui, leurs "protecteurs" veulent les encadrer, les éduquer en sorte comme on le faisait avec l'enfant instable les siècles passés: pauvres autoentrepreneurs. Mais ne savent-ils pas eux-mêmes les choix et les risques qu'il prennent, faut-il être si méprisant à leur égard pour prétendre savoir ce qui est bon pour pour eux? Faut-il être si détestablement arrogant de prétendre connaître un sujet sans en avoir jamais eu l'expérience?

Hier, les autoentrepreneurs étaient plutôt satisfaits de leur condition, en dépit de la complexité de la tâche.

Mais demain...

Demain sera fait de ce que vous voudrez en faire, il n'y a pas de fatalité si l'esprit sait ne point être docile et ne se laisse pas aller à la facilité de la rénonciation, ou pire au déni d'un quelconque problème.

Demain se profilera de manière optimiste si les autoentrepreneurs que nous sommes expliquent, partagent, et font passer le message d'un devoir de résistance et de solidarité: partagez la pétition des poussins, sortez de l'ombre et n'ayez plus honte à vous considérer comme des "sous-entreprises".

Car le coeur et l'envie on ne nous l'ôtera pas, tout plutôt que d'en arriver à l'impuissance de dépendre des autres.

Avec insistance, battons-nous.

Signez la pétition ici:

http://www.defensepoussins.fr

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.