Un matraquage politico-médiatique qui se déchaîne ou rampe insidieusement selon les époques et les sujets abordés depuis 1945 vise à nous faire partager l’idée que nous ferions partie d’un camp « occidental » menacé hier par le totalitarisme communiste , aujourd’hui par le fondamentalisme islamique , demain par le nationalisme russe et chinois
Tous les gouvernements de la France - qu’ils soient de droite ou de gauche - depuis la Libération ont souscrit à cette orientation relayés avec une constance sans faille par l’essentiel des médias de toute nature qui ont joué un rôle actif, décisif dans ce « bourrage de crânes ». Pour la majorité de la population, être un « occidental » que l’on soit français, allemand, britannique ou italien ne se discute plus et relève de l’évidence.
Pourtant il y a , en France, envers et contre tout, des têtes dures qui résistent.
En effet, que nous ont apporté l’américanisation des sociétés occidentales et l’atlantisme qui en est la traduction politique depuis 1945 ?
· Une politique économique keynesienne d’abord , monétariste ensuite ,financiarisée à outrance enfin .Cette dernière au nom du rejet de l’étatisme, de la libéralisation des échanges dans le cadre d’une mondialisation procédant non de choix politiques conscients des Etats mais de soi-disantes « lois naturelles » du marché. Au bout du chemin, l’instabilité financière pour le plus grand nombre, décideurs compris (voir 2008),un recul généralisé des droits sociaux hérités de la prériode des « Trente Glorieuses » (Le projet de loi El Komri en étant le dernier avatar).
· Un mode de vie, une culture où la dominante anglo-saxonne a été la plus prégnante avec le culte de l’argent-roi, l’individualisme et le recul des solidarités anciennes dans et hors du monde ouvrier.Ne citons que « nos » tenues vestimentaires, « notre » musique,notre consumérisme, notre prise de distance avec l’exercice effectif d’une citoyenneté qui se réduit au rejet ou approbation de la politique spectacle que la présidentialisation du système politique n’a pu que faciliter.
· Un climat de Guerre Froide que l’alibi de la résistance au totalitarisme communiste a pu un moment légitimer mais dont on ne s’aperçoit que trop qu’il est en train de revenir en force contre la Russie et la Chine sur injonction américaine et solidarté sans faille de la caste politico-médiatique vis-à-vis de Washington.Avec en réponse dans ces Etats la réactivation d’une politique de puissance et une tension internationale qui ne peut qu’aller grandissante et une course aux armements très inquiétante.
· Une poussée du fondamentalisme islamique, avatar - criminel et anxiogène- de cet état du monde qui a pour conséquence désastreuse d’ethniciser le rapport à l’autre, aux autres et rend plus difficile la mise sur le devant de la scène de la question sociale.
L’étude de l’évolution de la situation internationale depuis la chute du Mur de Berlin fait apparaitre des signes d’espérance :
· En Amérique Latine, de nombreux Etats font reculer la soumission aux etats-Unis.
· Aux Etats-Unis même – qui l’eut cru encore récemment !- ce qu’incarne Bernie Sanders est porteur d’immenses espérances sur le long terme.
· En Europe, l’idéologie néo-libérale et sa traduction politique ( de droite ou sociale-démocrate) recule (Podemos en Espagne, Syriza en grèce, Gauche unie au Portugal)…
· Les BRIC (Brésil, Russie, Inde,Chine )se dotent d’un système financier autnome vis-à-vis de la toute puissance du dollar ; il s’agit là d’un phénomène qui n’en est qu’à ses débuts mais porteur de potentialités immenses.Tout n’est pas à rejeter dans l’indépendantisme dont font preuve la russie et la Chine s’ils continuent à s’inscrire dans une logique de définanciarisation .
· En France,le score à deux chiffres réalisé par jean-Luc mélenchon en 2012 a mis un coup d’arrêt à l’émiettement de la gauche de transformation sociale.Tout indique, à commencer par les sondages et la candidature de jean-Luc mélenchon, que cette espérance n’est pas morte en dépit de la crise profonde des partis de gauche traditionnels. Les forces du renouveau existent et ne pourront que faire reculer l’ethnicisation du débat politique si elles savent articuler lutte sociale, lutte politique et traduction électorale de cette lutte. Lutter pour que s’impose la candidature Mélenchon en 2017 et son programme écomique, politique et social pour un « nouvel indépendantisme français » et lutter contre la loi El Komri est un seul et même combat !
Non ! L’avenir n’est pas triste !