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Billet de blog 1 juillet 2023

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De l'utilisation de la violence

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans une démocratie la violence est la prérogative exclusive de l’État. Elle ne peut et ne doit être déployée uniquement pour défendre ses citoyens de toute agression, la communauté nationale comme les individus dans leur intégrités morale et physique. En France, l’armée est constitutionnellement désignée comme l’armée du peuple français. Les policiers sont désignés comme « gardiens de la paix. » Dès lors qu’un pouvoir utilise les moyens de la violence avec les forces de l’ordre pour répondre à un événement ou à un dysfonctionnement social ou politique il y a péril en la demeure. Nous ne pouvons plus ignorer que le nombre de personnes décédées des suites de l’utilisation d’arme à feu depuis 2017 a été quintuplé, ni non plus que la législation a considérablement permis aux forces de l’ordre d’utiliser davantage et dans de nouvelles règles inédites l’usage de l’arme à feu.

Je crains que le pouvoir ne bascule dangereusement dans une forme de société d’ordre. Une société d’ordre qui serait l’unique réponse, à minima la réponse récurrente, à tous les maux. Walter Benjamin écrivait que « la violence conservatrice de droit est une violence menaçante. En réalité cette menace n’a pas le sens de la dissuasion que lui prêtent les interprétations des théoriciens libéraux mal informés. » Et je trouve ce lien entre le concept de capitalisme et d’ordre était parfaitement justifié, le présent nous le démontre de façon sinistre depuis quelques années.

Qu’en est-il d’une démocratie où le nombre de personnes décédées suite à l’usage de la force se compte par centaines ? Qu’en est-il d’une démocratie où les citoyens disent de plus en plus clairement qu’ils craignent davantage la police que les émeutiers ? Qu’en est-il d’une démocratie où ses responsables politiques se jettent dans l’excrément de la basse récupération, lorsqu’ils jettent de l’huile sur le feu par calcul ? Avons-nous dépassé la ligne rouge du cynisme ? Avons-nous aveuglément adoubé cette honte sans même voir que les digues avaient rompu ?

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