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Billet de blog 22 mars 2025

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Bayrou, au cœur de l'école de la différence

Lécole confessionnelle , c'est l'école de la différence, l école de l'adaptation à la société ,celle de l'Eglise et du patronat depuis toujours. Bayrou ne peut condamner, en dénonçant les crimes de Betarrham, un système d'éducation au cœur de sa famille politique; supplément à l'édito de mars de Savigny Egalite

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Supplément à la " LETTRE DE SAVIGNY EGALITE,"de mars 2025.

Le scandale de l' ecole de Betarrham, les complicités multiples de responsables politiques au plus au niveau, liés par une conception commune du rôle de l' Ecole dans une république laïque , nous conduit à reproduire dans un supplément de la Lettre de Savigny Égalité, un texte qui rappelle la position constante de notre association.

Conseil municipal de Savigny Sur Orge 27 janvier 2004.

Déclaration de Jean estivill au nom de la gauche républicaine au conseil municipal du 27 janvier 2004 à propos des subventions et de la laïcité avec le rappel de la circulaire de Jules Ferry du 17 novembre 1883 aux instituteurs ( extrait )

"le législateur a eu pour 1er objet de séparer l'école de l'Eglise , d'assurer la liberté de conscience et des maîtres et des élèves , de distinguer enfin deux domaines longtemps confondus, celui des croyances qui sont personnels libres et variables et celui des connaissances qui sont communes et indispensables à tous .

L'école du Sacré-Cœur reçoit depuis de nombreuses années une subvention communale. En 2002 elle se montait pour 53 enfants à 11430 € soit 74 975 francs. Aujourd'hui conformément à la loi, nous devons lui accorder une subvention nouvelle qui se traduit par une charge pour la commune de 2570 francs soit 392 € par enfant Savinien scolarisé dans une institution confessionnelle qui est déjà largement financée par nos impôts puisqu'elle est sous contrat avec l'État.

Pour justifier une telle dépense on nous dira: ses élèves sont ceux qui ont échoué à l'école publique.

On nous dira:« c'est le prix à payer pour la liberté». Nous avons déjà entendu ces arguments. En ce qui concerne le premier, nous connaissons suffisamment bien nos écoles saviniennes pour ne pas nous risquer à dire que l'école confessionnelle du Sacré-cœur, c'est l'école de la réussite et nos écoles primaires laïques et publique, celles de l'échec.

Ce n'est certainement pas non plus le prix à payer pour la liberté mais bel et bien celui pour renforcer le particularisme: conception navrante de l'organisation sociale dans un contexte, qui ne peut laisser indifférent un républicain. Nos sociétés sont menacés par le communautarisme. Tout y concours. Au plan international, aussi bien le christianisme sectaire d'un Bush que le fondamentalisme islamique. À deux pas de chez nous, l'exemple effrayant de la Yougoslavie martyrisée devrait pourtant nous inspirer. Il est vrai que le modèle républicain laique de la France est destiné à nous préserver de ce fléau communautariste. Encore faudrait-il

ne pas brouiller le concept de laïcité. Nous n'en prenons pas le chemin.

Il a fallu des décennies dans certaines régions pour faire admettre que le crucifix n'avait pas sa place dans une salle de classe de l'école publique. Maintenant, après que le ministre de l'éducation nationale Lionel JOSPIN s'est défausser sur le Conseil d'État en particulier avec l'article 10 de Sa loi de 1989, certains nous expliquent que le voile doit avoir droit de cité à l'école publique, au nom de la tolérance, de la liberté individuelle, de la laïcité.

Belle imposture et quel dérive! Non, ce n'est pas la laïcité. Donner donner des droits à des communautés particulière, c'est dessaisir les individus de ces communautés de leurs droits de disposer d' eux même. En Droit, faut-il le rappeler, il n'existe pas de droit à la différence: l'Egalité et la règle.

Mais qu' en sera-t-il demain?

Avec la régionalisation - décentralisation, avec un financement éclaté de l'école, les forces partisanes, religieuses ou idéologiques , les féodalités locales ne manqueront pas d'accroître les difficultés à maintenir ce garant de l'égalité, de l'émancipation et de l'intégration qu 'est la laïcité.

D'ailleurs, l'Union européenne qui exige la régionalisation, l'Europe de Maastricht n'accepte pas notre modèle républicain. La position de la Pologne à l'occasion de l'élaboration de la Constitution européenne est bien éclairante à cet égard.

Être conséquent dans ce domaine de l'école, c'est reconnaître que lorsque les fonds publics ne vont pas exclusivement à l'école publique, on ouvre la voie à toutes sortes de manœuvres pour disloquer ce socle fondamental de la République qu'est la laïcité. Vous comprendrez qu'aujourd'hui je regrette qu' au plan communal, on participe au renforcement de ce processus

supplément du 19 mars suite à l'annonce"180 plaintes pour viols et agressions sexuelles à Betharram"

Comment ce type de politicien pourrait il s' opposer à une institution, où il puise le cœur de son électorat, mise en place par sa famille politique ?

En contradiction avec l' Ecole Publique laïque, et ses idéaux d' émancipation, cette institution repose sur le communautarisme, et la ségrégation.

Financée par les fonds publics , elle reproduit l' inégalité, de la société dans son fonctionnement même. Ainsi combien de parents savent ils que dans ce système il y a les écoles confessionnelles pour riches comme celle d'Attal, Stanislas, et la grande majorité , sorte de garderie, où les taux de réussite sont accablants de faiblesse.

L'école des enfants Bayrou, offre quand à elle, toute la palette de la différence de traitement. On enseigne correctement ce public de la bourgeoisie aisée, on ne le maltraite pas. Par contre, et les témoignages sont nombreux, malheur aux gosses sans protection, dans un milieu où la maltraitance pédophile ,trouve liberté et complicité.

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