Le dix neuf mars, nous commémorons, nos morts en Algérie, c’est la date du cessez le feu, voulu par De Gaulle , ratifié par le peuple français, n’y touchez pas !
Nous étions, représentants, l’ARAC, la FNACA, l’UFAC de l’Essonne, le 19 mars, devant le monument érigé à Evry pour honorer les combattants tués en Algérie. Ce n’était pas lors de la cérémonie officielle, nous en avions été écartés, comme on peut le lire dans de journal qui publie notre lettre au préfet.
Quoi de plus parlant sur la signification du 19 mars que ce monument.
Un mur constitué de plusieurs plans, un par année que dura la guerre, chacun portant les morts essonniens. Tous sont noirs, tant de noms ! Et comme une éclaircie, un soulagement rétrospectif, celui de l’année 1962 avec trois noms. Comme si, ce plan de l’année 1962, était celui de ceux qui sont revenus.
Alors on se plait à penser, ce que fut cette annonce, du cessez le feu pour toutes ces familles, vivant dans l’angoisse permanente de la terrible nouvelle, depuis que leur fils, leur frère était la bas en Algérie. Il allait leur revenir, le cessez le feu ce 19 mars, c’était ça.
Alors on est amené, de nouveau à se poser cette question : mais qui sont ceux qui refusent cette date pour commémorer le souvenir de nos morts ? Que cherchent-ils, amnésiques, politiciens d’extrême droite, nostalgiques de l’OAS, des généraux putchistes, de Vichy et de Pétain.
Le peuple français a ratifié ,l’accord de paix qui recueillit 90 pour cent des suffrages.
Croient-ils pouvoir se jouer de l’Histoire ?
La guerre d’Algérie était une guerre coloniale et comme toutes les guerres coloniales on devait en connaître son issue : Il n’y a plus de colonie dans le monde.
Alors pourquoi tant de souffrances ? Pourquoi plus d’un million deux cents mille appelés, plongeant dans l’indescriptible angoisse ces centaines de milliers de familles françaises auxquelles à tout moment on pouvait apporter la terrible nouvelle ? Pourquoi ces sept cents mille algériens disparus pendant les huit années de cauchemar ? Pourquoi ce sort réservé aux Harkis ? Pourquoi ces centaines de villages brûlés ? Pourquoi ce million de déracinés d’origine européenne souvent mal compris en métropole ? Pourquoi ces trente mille jeunes conscrits qui ne reviendront jamais ? Pourquoi tant de blessés, de traumatisés, de centaines de milliers de combattants qui allaient comme ceux de 1914-1918 se murer dans le silence, imposé par l’horreur qu’ils ont vécue.
.Association d’anciens combattants, fondée en 1917, l’ARAC s’est donné un devoir :
Soyons des pédagogues, rappelons la mémoire de ceux qui se battirent pour un monde fraternel, un monde de paix et qui le payèrent de leur vie.
Évoquons à propos de la guerre d’Algérie ces six algériens et français mêlés. Tous inspecteurs de l’Éducation nationale, réunis quatre jours avant le cessez-le-feu, voulu par le général De Gaulle et le peuple français, trois jours avant la signature des accords d’Evian à château royal dans le quartier del Biar près d’Alger. Parmi eux Max Marchand leur responsable, un normand passionné d’Algérie et Mouloud Feraoun, l’ami d’Emmanuel Robles qui l’encouragea, que dis-je, qui le somma d’écrire son journal qui nous apprend tout, nous dit tout, nous fait comprendre tout du drame algérien. « Le fils du pauvre kabyle » qui par son talent et grâce à l’école de la République se hisse à la hauteur des grands écrivains comme l’écrivait son ami Albert Camus.
Ces six hommes de bien dirigeaient les centres sociaux crées par Germaine Tillon, chef du réseau de résistance du Musée de l’Homme, déportée à Ravensbrück, avec une passion commune, le sauvetage de l’enfance algérienne par l’alphabétisation et la formation professionnelle pour apprendre à vivre ensemble un peu moins mal, pour que deux communautés, que les dirigeants politiques avaient depuis toujours laissées coexister l’une à coté de l’autre, ne s’ignorent plus.
« Un commando Delta des tueurs de l’OAS les déchiqueta à l’arme automatique ce jour là, comme des chiens dos au mur, pour qu’un dernier espoir s’éteigne. » comme l’écrivait je grand historien Jean-Pierre Rioux. Alors ne laissons pas les nostalgiques de ceux qui tentèrent à de si nombreuses reprises d’assassiner le chef de la France libre dénaturer le cessez le feu du 19 mars, comme nous ne l’acceptons pas pour la guerre de 1939-1945, des tristes négationnistes.
Les plaies sont encore vives. Il nous appartient peu à peu de les faire disparaître. Mais nous ne le ferons pas au prix du renoncement à la vérité historique et en cédant sur nos valeurs républicaines et humanistes
Certes l’histoire est toujours en construction. Elle ne sera jamais définitive et c’est bien ainsi ! Pas de dogme, de vérité révélée, d’histoire officielle. Non mais une quête apaisée de ce qui fut et qui permet aux républicains que nous sommes de confronter nos points de vue en toute sérénité.
Non monsieur Roberd Ménard, maire nostalgique, d’extrême droite, de Béziers, le drapeau tricolore ne vous appartient pas, le drapeau tricolore c’est celui de la République française !
Ces nostalgiques aux réflexes de guerre civile reprochent au général de gaulle d’avoir, disent ils cédé au FLN sur quatre points essentiels qui font de ce dernier, le FLN, un vainqueur, et la France une vaincue.
Non le 19 mars ce n’est pas une défaite, ce n’est pas une défaite de De Gaulle, ce n’est pas une défaite du peuple français ce fut la victoire de la PAIX.
Tel est la signification aujourd’hui comme hier de notre présence dans les lieux ou on commémore cette date. Et pourquoi nous n’acceptons pas d’en être écartés, comme nous l’avons été en Essonne.