Ce 27 mai, plus que jamais rappelons ce que fut la Résistance et l’œuvre du conseil national de la résistance, le CNR, aujourd’hui que certains misent sur l’oubli de son histoire et travaillent ouvertement et s’en félicitent à la destruction programmée de ses acquis sociaux et démocratiques :
L’ARAC ne saurait accepter que ce qui a été conquis de haute lutte et institué par le conseil national de la résistance, (CNR) par son peuple, pour la nation dans le cadre d’une république sociale, démocratique et solidaire, soit remis radicalement en question, Le Conseil national de la Résistance (CNR) par son programme attestait qu’acquis sociaux et libertés sont indissociables. En instituant l’obligation de la solidarité nationale, les constitutions qui ont suivi, lui ont été fidèles. Or aujourd’hui tous les fleurons « des jours heureux sont remis en question ».
On voit se réaliser la menace qui pèse sur notre société quand on se souvient que Denis Kessler alors vice-président du Medef écrivait dans Challenges en octobre 2007 qu’il fallait détruire l’esprit même du programme du CNR et que la pioche des démolisseurs est déjà à l’œuvre. : destruction de l’Ecole publique, de la retraite, de la sécurité sociale, démantèlement de la fonction publique, privatisation des barrages, de sources d’énergie, des grands moyens de transports, des aéroports, mépris des communes et des départements au profit de métropoles, marchandisation tout azimut de ce qui relève des services publics, menaces réaffirmées contre la laïcité et la loi de 1905, la liste est longue…
L’ARAC a déjà exprimé son Inquiétude , car la France ne saurait trahir les idéaux de ses « combattants de l’ombre » son inquiétude, mais aussi sa Vigilance et sa détermination à la Résistance face à des mesures qui n’ont aucun intérêt sanitaire mais sont liberticides :confinement moyenâgeux, couvre-feu, contrôle des sorties ,des allées et venues, avec son cortège de délations hélas, répression avec des moyens disproportionnés, drones, amendes, prison, interdiction de certaines manifestions et pas d’autres, faisant vivre la population au rythme de la consigne , ravalant le citoyen au statut de sujet.
Il faut lutter contre la pandémie, elle ne doit pas être , une aubaine pour mettre en pratique encore plus radicalement la feuille de route de ce vice-président du MEDEF et le prétexte pour justifier une crise qui, en réalité la précédait, qui se traduit dans tous les domaines, économiques, sociaux, culturels , sanitaire Situation sanitaire, dont nous prendrons un seul exemple pour illustrer notre propos .
En 2008, une crise financière mondiale détruisant d’un coup 25 mille milliards de dollars ravagea le système bancaire américain, puis mondial. Un vent de panique souffla un moment sur le monde. Une dépêche de « l’Associates Press du 5 mai annonçait :
« Les médecins savent qu’en cas de pandémie de grippe ou d’autres désastres, un certain nombre de malades ne pourront pas bénéficier de soins vitaux. Le dilemme sera de décider qui doit mourir.
« les hôpitaux devraient désigner une équipe de tri chargée de décider qui bénéficiera des soins permettant de sauver leur vie et qui n’en bénéficiera pas. » que fit on en France ? On fut fidèle à l’esprit de la philosophie du CNR ? On construisit des hôpitaux, on multiplia les salles de réanimation ? Non, on supprima en 13 ans 100000 lits, et on a continué pendant la pandémie.
Mais que l’histoire de la Résistance serve de leçon, à ceux qui prennent ces décisions, le peuple ne peut être que provisoirement soumis, et qu’ils s’imprègnent de cette réflexion de François Mauriac : « Seule la classe ouvrière est restée dans sa masse fidèle à la patrie profanée. » Aujourd’hui comme hier, elle ne restera pas l’arme au pied.
Alors oui ! Ce 27 mai, pour lequel les associations d’anciens combattants se sont depuis longtemps battues, et ont fini par l’arracher, rendons hommage à la Résistance, à son œuvre et comment elle se constitua : afin de rappeler que la France ne saurait trahir ses idéaux .
LA RESISTANCE, UNE PAGE DOULOUREUSE ET MAGNIFIQUE DE NOTRE HISTOIRE :
La France soumise, pillée, humiliée que Pétain plongea dans la Collaboration dont l’un des aspects les plus abjects, l’antisémitisme, la conduisit à l’un des épisodes les plus tragiques et les plus honteux de son histoire, la rafle du Vél’ d’hiv aura sauvé son honneur aux yeux de ses enfants, du monde, et de l’Histoire.
Ce fut, au nom de la patrie, de l’humanisme, et de l’universalité de ses valeurs, que ce combat fut mené, cet honneur porte un nom : la Résistance.
La défaite avait permis au régime de Vichy de s’installer, cela avait été selon l’expression de l’Action française « une divine surprise ». Pour Pétain, sa police, la Milice, les Volontaires français contre le bolchevisme (LVF), enfin se réalisait la politique qui était leur credo, « plutôt Hitler que le Front populaire », préparée de longue date par les milieux industriels et financiers qui soutenaient l’extrême droite.
Balayant immédiatement la République, la démocratie et la laïcité, l’Etat français allait pouvoir reprendre sa revanche sur le peuple et en particulier la classe ouvrière qui lui avait fait si peur en 1936, quand elle avait voulu la reconnaissance par la loi de son travail et de sa dignité.
C’en était terminé de la République, de la Gueuse qu’ils avaient supportée mais jamais acceptée ; Enfin l’Ancien Régime, la France de Jeanne d’Arc et de Clovis, étaient rétablis.
Le 18 juin 1940, à Londres un homme, seul, isolé, avait dit NON ! Pétain le condamna à la peine de mort. Son appel à continuer la lutte était un appel à la Résistance, comme devait l’être l’acte héroïque, celui du jeune communiste, Pierre Georges, futur colonel Fabien de l’armée de De Lattre de Tassigny, au métro Barbès-Rochechouart, salué par Maurice Schuman à Radio Londres « les coups de feu tirés par le jeune Français sont la suite logique, fatale, inéluctable de l’attentat permanent contre la Nation française par l’ennemi et ses complices… »
La France des droits de l’Homme n’était pas morte et la Résistance allait se charger de rappeler que le drapeau tricolore que la LVF sous uniforme allemand utilisait, lui, avait été usurpé.
Les efforts conjugués contre le fascisme et pour libérer la France allaient progressivement s’accorder, ils étaient à l’image d’un homme que le général de Gaulle avait désigné, l’ancien chef de cabinet du ministre du Front populaire Pierre Cot, ancien préfet, Jean Moulin.
L’affiche rouge placardée pendant les trois mois qu’on les torturera et qui désignait les vingt-trois étrangers, résistants de la FTP-MOI, comme des terroristes, arrêtés par la Gestapo avec la complicité de la police française, et qu’on fusillera au Mont Valérien en février 1944, eut un effet contraire de celui escompté par les nazis et les vichystes. Ils combattaient pour libérer la France car elle était celle qui depuis 1789 incarnait les valeurs d’universalisme auxquelles étaient attachés les peuples.
La détermination du Général de Gaulle, face à la Grande-Bretagne et aux USA, et l’action déterminante de la résistance intérieure, celle des FFI, et des FTP dirigés par le Parti communiste, lors du débarquement en particulier, interdit aux alliés de considérer la France comme une ennemie et les conduisit à l’obligation de reconnaître .les dirigeants que la Résistance s’était donnés par leur lutte contre l’occupant et le régime collaborationniste.
J.E. ARAC ESSONNE.