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Billet de blog 15 novembre 2015

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La foire du livre de Belgrade

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Le 28 octobre 2015

 Doberdan iz Beograd, 

Cette semaine et jusqu’à la Toussaint se tient la Foire du Livre de Belgrade sur une surface qui rivalise avec le Salon de Paris pour une population serbe de 7 millions d’âmes... 

La lecture, comme la chape de béton armée titisque sous laquelle se déroule la manifestation, le hall des expositions de Belgrade, semble s'être inscrite dans le testament de la Yougoslavie et ses 20 millions d’habitants. 

« L’Est était pauvre et violent", j’ajoute idéologique et contraint, "mais on pouvait parler de littérature pendant quatre heures"… Ce que dit Svetlana Alexievitch, prix Nobel 2015, à propos de la Russie est vrai ici aussi même si les Yougoslaves d’alors jouissaient d’un niveau de vie bien supérieur aux Russes.

La Yougoslavie, un pied à l’Est et l’autre à l’Ouest, autrefois une jambe dans l’empire Ottoman et l’autre chez les Austro-Hongrois, devait aimer lire. De beaux restes subsistent : stands importants aux agencements étudiés et sourires avenants, jolies libraires, production locale et traductions, mise en page et impression de qualité, on ressent là sous cette voute vraiment impressionnante l’énergie vitale du peuple yougoslave, du peuple serbe et des autres qui se sont fait la malle. Andric, autre prix Nobel, qui écrivait en Serbo-Croate n’est pas traduit en Croato-Serbe puisque tout le monde peut le comprendre de Zagreb à Sarajevo en passant par Skopje et Podgorica ! La littérature unit les peuples par delà les séparatismes… Je retrouve là les mêmes schèmes que pour Naguib Mahfouz - encore un prix Nobel - compris par tous ceux qui lisent l’arabe.

Et puis voilà ce qui m’est arrivé : sur le stand de l’Institut français j’ai réussi à trouver quelques titres, parmi les invendus expédiés ici, dont le très intéressant douzième tome du « Droit de la mer de 2012 » que je vous recommande pour les longues soirées d’hiver ; quand une presque Lolita - dont le papa attend encore, là où il est, le prix Nobel - m’a dit qu’on me faisait 30% comme dans ma librairie préférée, alors arriva ce qui devait arriver… Je parle des livres bien sur... j’étais accompagné.

Jean-François Galletout

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