Ce matin je me suis de nouveau levé de bonne heure.
Ce matin je me suis levé de bonne heure. Je me suis réveillé après un somme tout ce qu'il-y-a de plus animé.
Ce matin je me suis réveillé. Je me suis réveillé après une mauvaise nuit inquiète et très agitée. Cela fait, en fait, tout plein de nuits ou je dors mal. Je ne sais pas très bien pourquoi je dors si mal, ça n'est pas dans mes habitudes, mais j'entrevois bien quelque chose.
Il ne s'agit pas de cette horreur hongroise de boues d'une si belle couleur rouge qui ferait la hune (si, si, j'ai bien dit la hune) de nos chers journaux si … … … Mais cela n'est pas ça, je dors mal depuis bien avant.
S'agit-il donc de cette mascarade, qui me fait arpenter de manière régulière les chaussées, en attendant que les syndicats se discréditent en signant une convention, un accord, un compromis, alors qu'il ne s'agira que d'une manœuvre de plus. Au lieu, de la place, de l'annonce, d'une grève générale dès le début. Ou alors c'est que je n'ai pas tout compris.
Il ne s'agit pas non plus de la libéralisation cachée de la santé et de l'éducation, là ça fait longtemps que je le sais. Pensez donc, je suis médecin, c'est dire comme je suis en première ligne ! Et puis il faut vous dire que je suis en invalidité. Un ceci de cela de putain d'accident vasculaire cérébral a fait que j'ai été mis en incapacité à Quatre Vingt Cinq pour cent. En incapacité à 85% ça veut dire invalidité, or je suis capable de raisonner comme tout un chacun. Or j'ai vu, comme tout patient vous le dira, le manque chronique de personnel et la déliquescence vers laquelle se dirigent nos hôpitaux, soit disant publics. Et n'allez pas croire que le fait d'être médecin est un avantage !
Non, il s'agit en fait d'un état d'esprit, d'une ambiance, d'un bruit qui court. Il-y-a dans l'air comme un renoncement devant le monde tel que semblent le montrer ceux qui nous dirigent. Oh ! on peut tout à fait gueuler sur je ne sais pas moi, le Président de France Télécom qui s'enorgueillit du bilan « humain » de son entreprise, alors qu'une « gestion des personnels » adaptée tue beaucoup moins de salariés. « Tue » beaucoup moins. Est ce que les familles de ces gens morts pour pas grand chose, se comptent comme des victimes collatérales ? Morts, Orphelins et Veuves de quoi au juste ? Victimes collatérales.
Oui, c'est ça. La collatéralisation des déchets humains.
Et ensuite, tous ces gens victimes de pathologies « mineures » mais invalidantes, canaux carpiens et états dépressifs pour ne citer que deux de ces troubles, se sentent ils des « blessés de guerre ». Et de quelle guerre sont ils victimes ? Invalides de quoi au juste ? Y-a-t-il des cartes de handicap du travail comme des cartes de « handicapé militaire »? Collatérales, tout cela n'est que « lésion collatérale ».
Alors jouons comme un pilote de drone, chassant à des milliers de kilomètres, et faisons des lésions collatérales, chirurgicales, comme qui rigole !
Alors jouons … … … comme qui rigole !
Alors pour qu'un jour (pas si loin ?) une parole enfin magique se fasse sentir, chantons. Chantons cet air qui va si bien à S... et qui va si bien à S... et qui va si bien à S...
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