Macron va devoir changer de formule réthorique, passer du "Moi je crois" à une incise moins égotiste.
Gouverner la France procède d'une légère différence avec l'animation d'un meeting piteusement charismatique.
Le personnalisme du "Moi je" n'est plus de mise, sauf à virer Duche.
On ne le soupçonnera pas de cette inclinaison même si l'annonce d'une gouvernance par ordonnance sur le mode managérial peut nous laisser craindre le pire.
16% seulement de ses électeurs ont semble-t-il voté pour le programme du candidat de Bruxelles et de la haute finance.
Revoyons la longue interview à Mediapart, la veille du second tour, où Macron y précisait sa vision du "jeu démocratique". Il semblait d'avance y puiser l'argument de sa légitimité future par la formule "premier tour on choisi, deuxième on dégage". "C'est le jeux de la démocratie" y disait il gourmand de sa prochaine ascension.
Non monsieur Macron ce ne sera pas suffisant, même paré d'un cache misère de proportionnelle par laquelle vous semblez vouloir moderniser l'assemblée, ...la prochaine fois.
En attendant, il n'y a pas de blanc seing à votre politique libérale. Si la démocratie dont vous vous réclamez est autre chose qu'un slogan pour neuneu apolitique, il va falloir faire un effort un peu plus que linguistique pour gouverner un pays qui ne compte pas que des CSP+ bénéficiaires de la mondialisation.