Bien sûr ce chapeau pourrait être un acronyme, du genre Poésie et Politique, mais ce n'est qu'une suggestion…
Que diable les poètes ont-ils à faire avec la politique ? laissons ces braves gens – inoffensifs au demeurant – à leurs idéaux bancales et irréalistes; ils ne comprennent bien sûr strictement rien aux arcanes de la "Phynance" et de ses pompes… pas plus qu'aux minima sociaux, ou aux rejets aux frontières de tous les sous-hommes qui tentent de venir profiter de notre bonne et brave et vieille France!
Las! peut-être alors devrait-on en bannir les paroles et écrits dès lors qu'on les soupçonne, à juste ou fallacieux titre, que ne comprenant rien, ils s'enterrent systématiquement dans l'erreur d'analyse.
Soit ! l'analyse n'est peut-être pas leur fort; peut-être en revanche ont-ils un autre rapport au monde, qui tenterait de rapprocher l'homme de son humanité, de sa fraternité envers ses "frères humains qui après nous vivez…", de son souci de laisser à tous les enfants du monde une planète où vivre ne serait pas une lutte permanente contre les pesticides, et tous les mots en ide. Où le "struggle for life" ne serait plus l'interrogation de survie du lendemain, en étant passé à travers les mailles de tous les filets liberticides (vous voyez, il y en a des mots en ide ) dont le pire est sans doute suicide. Suicide de l'individu devant l'incompréhensibilité d'un monde en cours d'aliénation, suicide de la société elle-même devant l'image terrifiante qu'elle s'est donnée d'elle-même au cours des millénaires.
Mais où veut-il en venir, vous demandez-vous peut-être ?
Simplement au fait que si la poésie avait droit à sa voix dans les médias, de manière totalement égalitaire, peut-être cette voix aurait-elle "voix au chapitre", peut-être serait-elle entendue avec le même écho qu'en ont les partis politiques, dont la justesse de jugement reste encore à prouver .
J'ai donc pris l'initiative de publier de temps en temps quelques-uns des poèmes que m'a inspirés l'actualité et l'histoire humaine, à travers ses multiples manifestations.
Humblement j'espère que s'y joindront tous ceux que motive (le mot vient du latin qui signifie mouvement ) l'envie irréfragable de dire son monde, ses fleurs ses oiseaux et pour – finalement – citer Prévert : "
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs
Reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons"
Jean Gelbseiden