Madame de Closer
Merci ! Je ne vous remercierai jamais assez. Vous avez sauvé la France et sa République. Merci, merci ! Grâce à la perspicacité de votre journaliste- toujours prêt à défendre nos valeurs et l’honneur des femmes, on sait. On sait pourquoi le pays va si mal, pensez donc ! (Au fait pensez-vous ou comptez-vous seulement ?)
Le voile est levé. C’est ta faute François. Je me permets cette familiarité, tu as perdu le respect! François tu me déçois. Tu te faufiles sous la couette de l’adultère. Je sais : t’es plus marié, mais tout de même ! Moi qui te croyais au-dessus des lois de la nature, te voilà sur la trace d’un Berlusconi ou d’un DSK ! Je suis choquée et je me sens trahie! Un Président n’entre-t-il pas en République comme on entre au couvent : en déposant son désir d’homme à la consigne de Matignon ? Le jour de ton investiture n’as-tu pas prononcé des vœux ou je me trompe de François peut-être ? A mon âge, je mélangerais les anges du paradis et les gardiens de la République ? C’est possible. Madame de Closer me rassure cependant. Je ne radote pas. François tu as juré fidélité à une ligne de politique, devant les institutions et nos pieux media. Dis que tu ne m’as pas menti, François, que tu n’as pas renié tes serments pleins d’une flamme de gauche-pâlotte, il est vrai et personnellement j’aurais préféré un ton plus soutenu mais faute de mieux, je me suis laissée séduire par le soldat rose. Mais jure-moi François, t’es pas qu’un beau parleur, un tombeur style « t’as d’beaux yeux tu sais ». J’aime pas le genre légionnaire au passé chargé de mystère trouble !
Tu me susurrais : -je te protègerai, pour toi je traquerai la finance jusqu’en paradis fiscal. Pour toi je lèverai l’impôt avec rigueur et justesse. Pour toi, je serai François Le Robin en Bois de France, redresseur d’emploi. Tu me chantais : - je te prendrai dans mes bras de gauche, te serrerai contre ma rose, sans épines pour toi ma belle République !... Je t’offrirai les perles d’un pays où l’on n’en fabrique plus.
Madame de Closer m’a ouvert les yeux. Tu m’as trompée, humiliée par des paroles au port hollywoodien. Faut-il te rappeler que tu m’as séduite la fleur entre les dents ? Mon amie d’Outre-Manche chante les yeux dans le vague : « Un jour mon Prince viendra… »- c’est pas ce que j’aurais voulu, Charles… Moi je chantais : « Un jour mon Président viendra » Tu es là François mais que ta flamme a blanchi avec le temps !
Madame de Closer merci ! Je ne voudrais pas d’un président à la sexualité débridée ni trempée dans la naphtaline. François, je ne suis pas qu’une femme. En moi tu as trompé la République et ses citoyens.
JOËL CARAYON (Un pote…)