Adam y est né... Mais je ne savais pas (avant ces législatives partielles) que Grand-Santi était une commune bananière. Une commune pommière, oui, bien sûr - mais la banane... est-ce bien sérieux?
Or, force est de constater que l’élection d’Adam aura donné la banane à une terre pas vraiment bénie des dieux - juste de l’eau et de l’or. Et quand on lit les savants en bushinengué (Libération, Slate, etc.) tout s’éclaire d’un sourire: Adam n’a jamais aimé la pomme. Aussi, on comprend qu’il n’y a pas eu de divin complot à Grand-Santi... pour créer un député de la Nation. Non, pas même une logique clientélaire, communautaire ou ethnique, juste une certaine logique d’identification et de solidarité.
Faut dire que Papa Adam est un enfant du pays et accessoirement un entrepreneur qui vient de céder à Fiston ses deux entreprises aurifères et sa société de transport fluvial pour mieux se consacrer pleinement à la trésoreie de l’association sportive SOS Nègres marrons. Par ailleurs, il se trouve que Tonton est maire de Grand-Santi... Donc, exit la logique clientélaire, communautaire ou ethnique!
D’autant qu’il y a une preuve par l’exemple nord-coréen: 667 voix (pour 684 exprimés et moins de 1.000 inscrits) se sont fièrement identifiées à un Héritier SPo qui tirera solidairement de la mouise ces "citoyens de seconde zone" (syntagme de Slate). Et il faut ajouter à cette preuve bananière une "verticale invisible" (dixeunt les mêmes savants) en forme... de banane, qui partage le territoire guyanais en deux - suffit juste d’être du bon côté pour que ça tombe bien! Soit une belle logique géographique confirmant la logique d’identification et de solidarité susvisée.
Au final, qui est marron dans cette histoire? Pas le bushinengué Adam qui aura devancé le Noir Rimane de 212 voix - du tiers à peine de l’électorat de Grand-Santi... Le plus risible, c’est que Rimane ne trouve vraiment rien à redire, sinon rire jaune - la banane, disais-je.
Évidemment, on ne demandera pas à Médiapart une enquête journalistique sur la double logique bananière de Grand-Santi. Car il faudrait y débarquer subrepticement, et il n’y a pas de journaliste bushinengué chez Médiapart.