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Billet de blog 12 octobre 2022

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Macron : boucher- charcutier

Pas de pitié pour le cheptel qui coûte un « pognon de dingue », les retraités, les chômeurs, les « RSAistes », les fonctionnaires. Ces assistés, ces privilégiés n'engraissent pas le grand capital, bien au contraire, il faut les nourrir à perte... Par ailleurs tous ces veaux qui réclament toujours plus ne se rendent même pas compte qu'ils sont bien mieux traités que dans d'autres pays.

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Macron : boucher- charcutier

Un titre provocateur et extravagant pour dépeindre un climat politique insensé et exaspérant. Un titre licencieux à dessein pour illustrer la posture d'un dirigeant politique plus luciférien que jupitérien. Comment qualifier autrement les procédés d un chef d'état qui s'emploie scrupuleusement à désarticuler les liens sociaux, à dépecer les services publics, à saigner le code du travail, à désosser une démocratie à l'agonie. Un chef d'état méprisant qui ne néglige pas à considérer rigoureusement ses concitoyen(ne)s pour de tendres jambons.

Cette charge métaphorique, qui ne grandit pas la noble profession de bouche, est à la hauteur de la politique d'abattage qui anime les équarrisseurs du gouvernement. Pas de pitié pour le cheptel qui coûte un « pognon de dingue », les retraités, les chômeurs, les « RSAistes », les fonctionnaires. Ces assistés, ces privilégiés n'engraissent pas le grand capital, bien au contraire, il faut les nourrir à perte... Par ailleurs tous ces veaux qui réclament toujours plus ne se rendent même pas compte qu'ils sont bien mieux traités que dans d'autres pays.

Non, ça suffit, Antoine le Grand, comme on le surnomme en référence au saint patron des bouchers – charcutiers, a décidé de passer à l'action et de sacrifier tout ce bétail inutile. De toute façon il y a trop de viande dans ce pays. Les bouchers spécialistes de la découpe des carcasses commencent à aiguiser leurs couteaux et guettent l'aubaine afin de profiter de pièces encore bien grasses et susceptibles de ramener de la plus-value. Pour éclaircir votre pensée et pour ceux qui ont du mal à suivre cette digression bestiale, je pense ici aux fonds de pension, aux groupes d'assurances, à de grandes multinationales privées qui étalent sans complexe leur insatiable appétit.

Face à ces assauts conjugués, un Etat au service de la voracité des grands possédants, le troupeau auquel nous appartenons doit impérativement prendre conscience de la force collective qu'il peut rassembler et opposer à ces maîtres sans pitié, sans quoi il va y laisser sa peau. Les verts pâturages disparaissent progressivement, l'herbe grasse se transforme en paille sèche, mais les profiteurs ne voient pas ces bouleversements, ces chamboulements qui nous sidèrent, ruinent nos illusions. C'est tout le contraire qu'ils nous proposent, eux et leurs fidèles bergers. Nous ramener à l'état de besogneux élevés en batterie, sous le joug d'instruments numériques chargés de contrôler notre servilité.

Finalement, sommes-nous si éloignés que cela de ce scénario mortifère ?

L'exercice du pouvoir, des pouvoirs, politiques et surtout économiques, ne s'apparente t-il pas à une infâme « boucherie » dans laquelle les principaux exécutants affûtent leur couteau pour se servir sur la « bête » et servir leurs meilleurs clients. Le reste n'a que peu d'importance, « chacun son métier et les vaches seront bien gardées ».

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