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Billet de blog 13 septembre 2013

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Moyen Orient:la stratégie du chaos

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bon sang! mais c'est bien sûr! comment ai-je pu être aussi bête? Voilà, c'est fait, inutile chers amis d'en rajouter.

Contrairement à ce que j'ai pu dire, les USA n'ont pas "perdu" ni en Afghanistan, ni en Irak, ni en Libye (si!si!), ni en Egypte, ni en Tunisie. Ouf! ça fait quand même un gros paquet tout ça. Et ils n'ont pas non plus "reculé" en Syrie. Je me suis donc fourvoyé non sur la stratégie globale (on a sa fierté tout de même) mais sur la tactique employée.

Ben oui, je pensais "guerre", comme lors de "Desert Storm": des armées constituées s'affrontant sur un champ de bataille. Or la tactique adoptée n'est pas du tout celle-là depuis l'invasion de l'Irak.

Jusqu'en 2003, le Moyen Orient était constitué d'Etats-Nations, même l'Afghanistan, où les Taliban constituaient une sorte de gouvernement.

L'ennui, avec les etats-Nations, c'est que soit ils sont présents à l'ONU, soit ils nouent des alliances avec des tiers, et qu'enfin, lorsqu'on leur propose quelque chose, ils sont libres de dire "oui" ou "non". Bref, ce sont des emmerdeurs, des empêcheurs de magouiller en rond. Surtout lorsque dans le cas de l'Irak, de la Libye, aujourd'hui de la Syrie, ils ont une armée plus ou moins bien équipée et entraînée. Ou que le régime, dictatorial bien sûr, est assez solidement en place (Tunisie, Egypte). En clair, il faut compter avec eux, ce qui est bien embêtant.

"A vaincre sans péril, on évite les ennuis".

D'où l'idée à première vue biscornue de... disons regarder ailleurs lorsque s'agitent des coalitions tumultueuses de démocrates, rebelles tout court et islamistes. Et peut-être même de "laisser faire" lorsqu'une bonne âme leur refile des armes (voir l'Irangate) et de l'argent. Je dis "biscornue" car officiellement, les islamistes, c'est caca, bêêêhhh, et c'est l'ennemi N°1.

En 2001, l'Occident regardait en chien de faïence l'Irak (pas encore mort) de Saddam, la Libye (bien vivante) de Mouammar, la Syrie (menaçante, elle) d'Assad. Sans parler de l'Egypte, poids lourd du monde arabe, et de l'Iran qui rôdait en coulisses.

Aujourd'hui, il n'y a plus d'Irak, empêtré dans une guerre ethno-confessionnelle, plus d'Afghanistan, où les seigneurs de guerre locaux ont repris la main sur fond de trafic de drogue, plus de Libye en proie à une guerre clanique,(tribale si vous préférez), et plus d'Egypte, pratiquement, avec les convulsions de l'après-Moubarak. Et bientôt plus de Syrie en proie à une guerre civile qui va durer encore longtemps, les djihadistes d'un côté et les alaouites de l'autre n'étant pas prêts à lâcher le morceau.

Les djihadistes, eux, ont de beaux os à ronger: Tunisie, Egypte, éventuellement Libye (Mali ou Niger au choix), Irak, Pakistan (où il y a "des troubles" entre Sunnites et Chi'ites), l'Afghanistan à reconquérir, et bien sûr la Syrie. Ce qui fait quand même beaucoup, même pour des salafistes conscients et organisés. Et qui les retient ("soutien" financier oblige) de s'en prendre aux Monarchies du Golfe, qui sont, rapelons le tout de même, leur cible pincipale. Les USA et l'Occident ne sont une cible que parce qu'ils soutiennent lesdites Monarchies.

Je n'oublie évidemment pas les trouble-fêtes, Chine et Russie (dictatures fâchistes ou fâchisantes évidemment...) qui viennent compliquer le jeu des concessions gazières et pétrolières au décrochez-moi-ça. Mais l'échiquier est pour le moment bien débarrassé de petits pions qui franchement gênaient tout le monde... du CAC40 pour faire court.. C'est malheureux, certes, mais c'est bien joué.

Quant aux civils qui trinquent un peu partout... bof, comme disait l'ami Fritz "c'est la guerre!". Bon, je vais vomir, à plus tard.

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