Premièrement, je suis un blaireau moi aussi; je n'insulte personne, sinon moi-même.
Deuxièmement, le monde réel n'est pas en noir et blanc, mais sinue au sein d'une infinité de nuances de gris. Toutes les investigations imaginables nous mènent, selon notre parti pris (pour l'un ou l'autre) du "blanc sale" au "gris foncé". Il ne peut y avoir de jugement de valeurs lorsque des intérêts sont en jeu.
Bien , entrons dans le vif du sujet avec un point de départ assez inattendu: la fascination des USA envers "feu" Ousama Ben Laden.
Ben Laden "première manière", est un "bon": il fournit la logistique aux Moudjahiddin Afghan en lutte contre les Soviets. Il sera même blessé au feu. C'est un des artisans de la victoire contre l'Empire du Mal (tiens!!) de Feu Ronald Reagan (vous savez, celui qui a dénoncé ses petits camarades d'Hollywood lors des Purges Mac Carthy dans les annés 50).
Ben Laden "deuxième époque" est un dangereux terroriste qui s'attaque aux intérêts US selon l'Administration Clinton. il a fondé Al Qaëda avec Hayman Al Zawahiri, un Cairote et il aurait sinon manigancé, du moins prêté la main aux attentats contre les Ambassades US en Afrique. Clinton le nomme "ennemi public N°1", le même Clinton qui refuse à l'Irak de Saddam les médicaments pour soigner les enfants Irakiens irradiés par les munitions "à uranium appauvri" utilisées lors de la Première Gurerre du Golfe. Bila, 500 000 décès infantiles que Madeline Albright sa Secrétaire d'Etat ("sa" Fabius") jugera "justifiés"... il y a des chaises électriques ou des cordes qui se perdent.
Et puis... Ben Laden "troisième épisode": le cerveau du World Trade Center... lequel avait déjà été attaqué une décennie auparavant. Bis repetita placent. Doubyou Bush, le poivrot qui avait évité le Vietnam (Clinton, lui, avait déserté... au Canada) en s'engageant dans la Garde National Air au Texas annonce que c'est Ousama le coupable et que Saddam Hussein est son complice. Et dans la foulée: bombes sur les Talibans en Afghanistan et les Irakiens, puis invasions jumelles.
Après le 11 Septembre, il ne peut y avoir une épidémie de grippe sans qu'Al Qaëda soit désignée coupable. Et fin 2012... exit Ousama, comme il se doit, éliminé par les Seals US... à deux pas d'une caserne de l'ISI (service de renseignements Pakistanais connu pour ses... "sympathies" djihadistes, en restant poli).
Moi, tout ça m'a paru bizarre, pas vous?
D'autant qu'une rumeur persistante affirme qu'une partie de la famille Ben Laden a été "exfiltrée" en avion des USA juste après le 11 Septembre, alors que tout trafic civil était cloué au sol par les autorités. La famille Ben Laden, qui était et est toujours memebre du Groupe Carlyle, groupe "d'affaires" très impliqué dans le militaro-industriel, où siègent... entre autres Dick Cheyney et Bush Sr; la famille Ben Laden qui a obligeamment tiré Bush Jr Doubyou, de la ruine en rachetant une entrerprise qu'il dirigeait.
Dites, c'est la Présidence des Etats Unis ou un remake du Parrain?
Il faut savoir, et c'est important, que la famille Ben Laden est très liée aux Saoud, la Famille Royale d'Arabie Saoudite (qui POSSEDE le pays, c'est le seul pays où TOUT, y compris les humains est PROPRIETE de la famille royale, c'est aussi le seul pays qui porte le nom de la famille régnante), et qu'elle a répudié Ousama depuis belle lurette. Et que, malgré les liens familiaux qui subsistaient, la répudiation était bien réelle.
Mais pourquoi papa Ben Laden avait-il répudié son fiston? Parce que ledit fiston, sans doute à cause de ses mauvaises fréquentations, était l'ennemi juré des Saoud, qu'il jugeait apostats (en premier), corrompus et corrupteurs de l'Islam. comme les Saoud sont "les gardiens et protecteurs des deux lieux saints de l'Islam", La Mecque et Médine, le troisième étant Al Quds (Jérusalem), Ben Laden était dans la position de feu Martin Luther censurant le Pape de Rome: hérétique et profanateur.
Il n'était pas le seul: toute religion recèle en son sein des "puristes extrémistes" passant leur temps à dénoncer la décadence des moeurs contemporaines. Les Occidentaux se sont "arrangés" pour que les "fous d'Allah" soient plus visibles que les "fous de Jésus", "de Moïse", "de Kali" ou "du Tao", voilà tout. il n'empêche: Ben Laden "deuxième époque" faisait recette, c'était indéniable et cela se passait "Clinton regnante", à l'époque où M. Fukuyama parlait de la victoire de la Démocratie, et de la "fin de l'Histoire" (encore un qui auarit mieux fait de fermer sa gueule), bien que la guerre fit rage en Algérie.
Et Ben Laden réclamait le retrait des troupes US d'Arabie Saoudite qui "profanaient avec des Kafirs la Terre Sacrée de l'Islam".... Bingo!
Voilà la raison de la haine de Washington contre Ousama-le-Maudit: la "région stratégique sensible", affectant directement les intérets des USA.
Pour comprendre, il faut remonter très en arrière: fin 1944 très exactement. Après la réussite d'Overlord et la percée d'Avranches, la défaite Allemande à l'Ouest paraissait ne faire l'affaire que de quelques semaines; les Généraux Alliés pensaient sincèrement "à Berlin en Novembre et les boys à la maison pour Noël". Et les Armées Alliées s'arrêtèrent: plus d'essence!!!!! Ce fut un choc très rude pour les dirigeants US que de s'apercevoir qu'ils ne pouvaient pas fournir assez d'essence à leurs Armées (et à leurs Alliés) malgré les pics de production. La guerre traîna encore six mois, et tua un grand nombre de G.Is. Un vrai traumatisme, qui allait laisser des traces profondes tant au Pentagone qu'au Conseil National de Sécurité.
Roosevelt, de retour de Yalta, s'empressa de rencontrer le Roi d'Arabie, Ibn Saoud, pour conclure de "bels et bons accords" d'exploitation conjointe du pétrole de ce pays, dont on commençait à découvrir les fabuleuses réserves. il négligea de la faire avec le Shah d'Iran (exilé) que les Anglais, occupant le Sud (les Russes le Nord) du pays "tenaient en mains". Pas plus qu'avec le Roi Faysal d'Irak, que les Anglais "tenaient aussi". Mais Washington conclut des accords avec le Roi Idriss de Libye ("bonnes grosses" réserves de pétrole).
Restaient, à l'époque, le Venezuela (Etat client des USA) et l'URSS (Bakou, Maïkop, etc..) et l'Indonésie comme producteurs conséquents.
Une des obsessions des stratèges occidentaux de la Guerre Froide était ce foutu approvisionnement en carburant d'Armées opérant en Europe. Ce qui explique en partie l'expédition de Suez des franco-anglais en 1956, mais surtout le renversement du Dr Mossadegh, Premier Ministre d'Iran en 1951 et l'installation de Rehza Shah Pahlavi, le fils du Shah précédent exilé par les Alliés: assurer l'acheminement du pétrole et surtout une source d'extraction. Vous suivez?
Bon, on continue dans le temps: une des causes directes de l'entrée des USA dans le conflit au Vietnam se trouve dans deux "archipels", en fait des essaims de récifs à moitié submergés, en Mer de Chine du Sud: les Spratleys et les Paracels. Les cartes récentes montrent qu'elles font l'objet de recherches pétrolières intensives (hauts fonds... intéressant) et de disputes à main armée régulières entre Vietnam et Chine.
Venons en à l'Afghanistan. 1979, l'URSS "envahit" l'Afghanistan, qui est un de ses alliés, gouvernés par des Communistes. En fait, les troupes soviétiques viennent soutenir un Communiste contre un autre dans un pays où TOUS les différents se règlent à coups de fusil. En toute "logique", pas de quoi fouetter un chat, du point de vue d'un Occidental vivant les derniers feux des Trente Gorieuses.
Mais voilà: le Sud de l'Afghanistan est dangereusement proche du Ras Musandan, le Détroit d'Ormuz, qui ferme le Golfe Persique, où vont s'approvisionner les pétroliers. Et le Shah d'Iran vient d'être renversé, au profit du clergé Chiite dirigé par Ruhollah Khomeiny qui hait les USAet tout ce qui est Etasunien. Dès lors, une base Soviétique (Bandar Abbas?) dangereusement proche du Détroit d'Ormuz n'est plus une vue de l'esprit: l'artère pétrolière vitale... couic!!! Ce raisonnement n'e'st pas de moi mais bien du NSC et du Pentagone: l'URSS semble avoir des vélléités de poussée vers le Sud dans les Pays Arabes (il y a d'ailleurs une guerre civile au Yemen entre Royalistes et Communistes, Nasser s'en est mêlé, ce qui fermerait la, Mer Rouge...) et l'Afghanistan est la première étape comme l'Autriche le fut pour l'expansion Nazie à partir de 1938.
Les embargos pétroliers des pays Arabes du début des années 70 ont montré la vulnérabilité des l'Occident (surtout européen) devant l'arme du pétrole. Une mainmise, ou du moins un "étranglement" de l'approvisionnement en provenance du Golfe Persique, étant donné la "clôture" du pétrole iranien, ouvrirait une "fenêtre d'opportunité" fantastique à Moscou pour une guerre en Europe à la quelle l'OTAN ne pourrait faire face. Car il se retrouverait dans la position du Japon en 1939: avec des réserves "insuffisantes".
D'où l'appui envers la "Guerre Sainte" contre les soviétiques en URSS. Entre nous, Moscou aurait dû savoir que l'Afghanistan est une des régions du monde où il ne faut pas aller: plus xénophobe qu'un Afghan, tu meurs.
Cet appui passe par la fourniture d'armes et d'instructeurs aux Moudjahiddin, et Washington délègue la direction de cette opération à l'ISI, le service de renseignements Pakistanais. On n'aurait pu choisir plus mal.
Le Pakistan "le pays des purs" (et rappelez vous ce que je pense des "purs") est en guerre permanente avec l'Inde qui lui a "ravi" le Kashmir et le Bangladesh. Contrairement à ce qu'on pourrait penser en Occident au vu des films de Bollywood, l'Armée Indienne recèle parmi les meilleurs guerriers du monde: les fameux Gurkhas y sont considérés comme des unités "normales", c'est dire. L'inde est énorme, et le Pakistan "petit". Les fameux Pashtoun (Pathans pour les anciens textes), qui n'ont rien à envier aux Siciliens, sauf qu'eux fabriquent leurs armes (du pistolet à la 12.7, la fameuse "50") et font ouvertement commerce de l'opium, peuplent l'Ouest du Pakistan et le Sud de l'Afghanistan, où ils sont majoritaires. L'Afghanistan vu d'Islamabad est la "profondeur" stratégique" indispensable lors d'un conflit majeur avec l'Inde.
L'Armée Pakistanaise et l'ISI sont carrément "extrémistes musulmans". Ils vont donc favoriser les groupes les plus "islamistes" parmi les bandes de Moudjahiddin qui combattent les soviétiques et l'Armée Afghane fidèle à Kaboul. Ces extrémistes pensent que les Occidentaux sont des copies conformes, mais dégénérées par la drogue et le sexe, des Soviétiques athées. On ne regarde pas les dents d'un cheval donné: ils accepteront les armes et les instructeurs; mais ils se méfieront comme de la peste de "l'amitié occidentale". Et ils seront déstabilisés en voyant l'Arabie Saoudite et les Emirats du Golfe auxquels ils ne pensaient guère auparavant copains comme cochons avec Washington, "cochons", c'est le cas de le dire, car les volontaires Arabes leur dévoilent les moeurs dissolues des potentats en place dans le Golfe. De là partiront les divers mouvements extrémistes de l'Islam, dirigés en premier lieu contre les dirigeants musulmans corrompus, et en second lieu contre leur tuteur US.
Ils passeront à l'action sitôt les Soviétiques partis d'Afghanistan; après les guerres civiles ou plutôt "baronniales" des warlords afghans (avec en tête Shah Massoud le "démocrate") les Talibans (curieux, un pluriel Persan pour un mot arabe..) auront une autoroute devant eux et prendront sans difficultés majeures le contrôle de l'Afghanistan, .... pour la plus grande joie d'Islamabad et bien entendu de l'ISI.