Les Italiens ont voté, les Italiens ont tranché Vox Populi, Vox Dei et merde à ceux qui y voient à redire.
L'intelligentsia si peu intelligente au fond, s'interroge gravement sur le vote "populiste" qui lamine les constructions éthériques et absconses de ce qu'il est convenu désormais d'appeler "la gauche réelle", sans aucunement s'apercevoir que cette "réalité" là est à cent lieues de toute réalité. LE politique, ce n'est PAS le catalogue de La Redoute (cf les 101 propositions de feu le Candidat Miterrand qui sodomisa naguère de la belle manière le peuple de gauche, lui, l'ancien Camelot du Roi, l'ex-fonctionnaire de Vivhy) Le Politique, c'est un élan vers l'autre: comment vous aimer, mon frère, ma soeur, comment vous aider? Il n'y a pas "d'amour", il n'y a que des PREUVES d'amour.
Ah oui! Beppe Grillo et l'immigration! Ouh le vilain, l'affreux! Il ose citer les immigrés, quelle honte, le fascisme renaît.
Je n'aime pas le FN, je répudie ses thèses, mais je suis sûr d'UNE chose: l'immigration est une catastrophe en premier lieu pour les immigrés eux-mêmes. Ils sont la "variable d'ajustement" rêvée pour contrer les réclamations pour plus de justice sociale. Ce sont, en plus d'être de malheureux déracinés des OTAGES, sans cesse menacés - même et SURTOUT s'ils sont en règle - de "reconduite aux frontières". Les sans-papiers, eux, contribuent largement à la "compétitivité" des entreprises: bas salaires, souvent au noir, conditions de vie que même un coyote malade refuserait.
Peut-être n'avez vous pas entendu l'horreur proférée par François Ceyrac, ex-patron du CNPF l'ancêtre du MEDEF: "Dans les années 60, nous IMPORTIONS entre 50 et 60 000 travailleurs par an". On IMPORTE des MARCHANDISES, des OBJETS,pas des êtres humains; les êtres humains on les embauche, on les fait venir, ce ne sont pas des "choses".
Et NOS émigrés? Oui, nos "expats" oeuvrant, généralement dans de très confortables conditions, ne prennent-ils pas le travail des autochtones? La preuve est faite depuis longtemps que l'intelligence, la capacité, l'efficacité igonrent la couleur de la peau, la religion et tous ces critères d'un autre âge. Ce que l'on reproche à l'éboueur africain, au manoeuvre maghrébin, nous en exonérons l'expat. Ah quelle belle conscience que voilà!
Que veut donc dire ce score "inattendu" de M5S? (euh, il est vrai que ma fifille a pris du ventre, mais non! c'est impossible, elle n'est pas enceinte, pas ELLE!) Exactement la même chose que le score de François Bayrou en 2007: ceux qui ont voté pour eux en avaient marre de LA politique. Oui, à la différence DU Politique, LA politique est l'art de "s'arranger", de "créer un rassemblement" pour "dégager une majorité ferme et stable" afin de "conduire une politique responsable". Quand on voit les résultats de LA poltique, on comprend le vote anti-politique. Je peux ne pas aimer le vote FN, IL COMPTE car il exprime quelque chose; je peux rejeter ce "quelque chose", le combattre (ce que je fais), mais mon rôle de citoyen n'est PAS de démoniser, mais de CONVAINCRE l'autre qu'il se trompe.
Et les réactions dans tout ça? Bruxelles, Berlin, Londres, les Bourses? Ben oui, comme en 2005, le résultat REEL du vote ne correspond pas au résultat THEORIQUE. Désolé, mais je ne peux pas croire à la mauvaise foi ou à la méchanceté intégrales de tous ces gens. Tant de noirceur imputée me semble outrancière. Il y a sans doute aucun beaucoup de sincérité dans ces réactions. Ce qui, convenons en pose problème: ces grands experts, ces super-diplômés, quelle mouche les a donc piqués?
La réponse, mes bons amis, tient dans l'énoncé: les DIPLOMES. Ben oui: tous glanés dans les mêmes écoles, nourries de doxas tellement voisines qu'elles ont fini par se confondre. Et surtout, surtout, ces diplomes sont le résultat d'EXAMENS, de CONCOURS où ce qui importe est la BONNE REPONSE, celle des cours dispensés. Ces diplômes décorent de bons perroquets capables de réciter à l'envers-à l'endroit Rosa, rosa, rosam sana avoir jamais eu la curiosité de sentir ne serait-ce que le parfum d'UNE rose.
Notre système universitaire occidental (je ne connais pas les autres, donc... motus) qui met si fort en avant la RECHERCHE déteste l'originalité, l'innovation. Mais oui! Ne nous laissons pas leurrer par les "découvertes", regardons les pour ce qu'elles sont pour la plupart: des hérésies auxquelles ont accorde de mauvaise grâce pignon sur rue. Albert Einstein se vit refuser un exposé à l'Académie des Sciences, bien que présenté par Marie Curie pour "insuffisance de diplômes"!
Anecdote: j'ai connu un jeune universitaire, doctorant en Histoire du Droit, qui voulait bâtir sa thèse sur "L'Histoire du Droit Maya". On le lui déconseilla affectueusement mais fortement. Parce que..... parce que PERSONNE n'avait étudié le sujet et donc PERSONNE n'aurait pu évaluer sa thèse! A la place "Faites donc le Droit Romain", cent fois, mille fois rebattu mais où les examinateurs pourront étaler leur science.
Nos Mandarins ne valent pas mieux que les fameux Ayatollahs "obscurantistes".D'où la belle unanimité des "responsables" devant la surprenante élection Italienne: le rejet frissonnant devant l'INCONNU, le non répertotié. Et avec la même fébrilité les soupçons de l'Intelligentsia (les "idiots utiles" de Lénine) devant ce clown qui rappelle par trop Coluche, (non! Colucci, un Rital encore!) lequel leur fit l'injure d'inventer les Restos du Coeur sans leur demander leur avis.
Où donc vous mené-je? A ceci: "c'est aux fruits qu'on juge l'arbre, pas au pronostic de l'INA". Donc, attendre... et voir.
Au fait, Beppe, as-tu vu le génial tour de con joué par l'Irlande aux "marchés"? Mon ami, ça, c'est DU Politique:
- le gouvernement Irlandais fait racheter sa dette par une banque irlandaise qu'il contrôle,
- l'Etat Irlandais n'a plus de dette.... nominalement,
- ladite banque est naturellement plombée et risque de couler,
- elle fait alors appel à la BCE, qui devant un risque "systémique" (effet de chêteau de cartes sur les banques en Europe) "prête" alors le montant de l'achat à ladite banque pour la renflouer, au taux "BCE",
- d'où une économie d'UN MILLIARD d'Euros par an sur le paiement des intérêts de cet "emprunt" ET un rééchelonnement de la dette.
Elle est pas belle lavie?
Et ça, c'est de la "vraie" Realpolitik: mesurer exactement ses forces et faiblesses et celles de "l'adversaire" (les marchés ET les traités) pour trouver une solution propre à nous tirer du guêpier et/ou de VAINCRE. Les Irlandais ont trouvé le défaut de la cuirasse...