Le vatican du quatorzième siècle français.
Intéressant de relire un livre de Voltaire et Molière et d’écouter les tentatives de débats qui émanent depuis la France. Chez le voisin suisse qui cherche toujours la voie du milieu et qui ne supporte que le compromis, la méthode de débat politique déteint aussi.
On se retrouve avec des débats avortés car les mots, qui ne sont que des outils pour réfléchir, sont connotés positivement ou négativement. Triste de voir un pays qui a lancé les lumières figer les débats, les empêcher et rendre impossible ne serait-ce que de la recherche. Problème helvétique, comme une génération parle au minimum deux langues les helvètes frisent la schizophrénie. Impossible de se poser des questions sur le nucléaire ou sur les OGM en français il faut passer à l’allemand. Pour les problèmes économiques, l’italien évite les pièges grossiers du gauche contre droite. Est-il possible de réduire la recherche sur les gaz de schiste à : contre vous êtes de gauche, pour vous êtes de droite et idem pour le nucléaire. Impossible de garder le débat dans les normes de la politesse en français sur le nucléaire et en particulier sur Fessenheiem. En allemand, le sort des travailleurs français de l’usine qui est sur une faille sismique proche de Bâle se résout en valorisant le sort de ces gens qui seront les premiers techniciens au monde à savoir comment l’on arrête une centrale et comment l’on démantele ces réacteurs. Soudain les arguments en italien sur les OGM deviennent audibles à des personnes qui sautent au plafond avec la même phrase en français.
Est-il raisonnable d’imaginer que le sort de la planète ne serait que la préoccupation des hommes de gauche ? Que seule la droite est capable de transformer un outil industriel alors que dans les faits tout le contraire se fait. L’Italie et sa politique fait que plus personne n’est capable de savoir quel est le logiciel de droite et les valeurs de gauche. En allemand à cause de leurs histoires fait qu’hormis quelques fous, il est impossible d’aller vers les extrêmes et de parler fort.
Avec le recul, l’ancien président français faisait un curieux lien entre l’Italie et l’Allemagne. Il avait les colères latines et l’amour des femmes de Berlusconi tout en ayant l’air suffisamment sérieux pour parler avec l’épicière est allemande qui ne supporte pas les ardoises et les grands rêves.
En utilisant une langue qui connote des mots et qui, pour des raisons politiques, en interdit le débat et bannit la recherche peut elle survivre ? Quelqu’un a-t-il le souvenir d’un seul cas historique ou l’on a empêché les humains de répondre à une question ? Depuis que nous avons mangé la pomme et perdus le droit de se dorloter au paradis avez-vous en tête une question que l’humain n’a pas cherché à résoudre ? Si l’on avait passé autant de temps à parler du sexe des anges que sur le monde que nous aimerions demain ou en serions nous ? Durant 100 ans l’élite intellectuelle d’Europe a essayé de savoir si le Christ avait rigolé pour être certain que se n’était pas une création du malin, mais combien de temps avons-nous parlés des OGM ? Il est assez facile en allemand de répondre à la question du prix de revient réel du kilowatt heure que je reçois produit par un barrage hydraulique en tenant compte du transport et de l’amortissement des turbines et des câbles qui m’apportent du courant. Alors que la Suisse a quatre langues officielles il est impossible de trouver la réponse en français pour le nucléaire. En italien l’on découvre que l’Helvétie n’a pas réussi à évaluer le prix de l’amortissement et de la durée de vie de la centrale. En allemand, ils ont ajoutés les prix bas et les estimations les plus hautes. Le prix varie de la moitié à cinq fois le prix. Mais comme personne ne ferme une centrale on ne sait pas le prix.
Dans ma commune je sais déjà que le futur rond-point coûtera un million deux cent mille euros car le précédent qui a huit ans en a coûté un. Certe je ne sais toujours pas pourquoi et comment un giratoire peut coûter un million mais je peux demander le détail à ma commune. Comme la confédération a payer la moitié il me suffira de multiplié le prix par deux.
Si l’on ajoute à ce phénomène l’absence de mots nouveaux sur les maux actuels, l’on s’approche du simple d’esprit qui aura le royaume des bienheureux. Quand je parle avec un francophone je n’ai qu’un mot ou deux pour qualifier les associations de malfaiteurs. L’allemand permet de créer des nouveaux mots en additionnant les vocables. On peut facilement créer un nouveau vocable avec maffia, calviniste et famille genevoise. En Italien il y en a pléthore. Ils permettent de localiser géographiquement, de cibler les personnes et de savoir rapidement l’étendue des connaissances sur le sujet. Avec l’italien, certains comportements constatés en Corse auraient déjà un nom propre. Le milieu de Marseille, de Lyon ou de Paris auraient leurs noms, aux pires un qualificatif. Le nom générique, en l’occurrence maffia, véhicule des stéréotypes et des images qui ressortent jusqu’à dans la littérature contemporaine. Les borsalinos, les hommes d’honneurs et les mitrailleuses thompson ont de beaux jours dans les polars français. Le phénomène est pourtant étudié … En Belgique.
Faudra-t-il vraiment qu’au seuil de la mort nous ayons tous une pensée du genre : Et pourtant elle tourne ! ?