Bravo et chapeau bas Madame Najat Vallaud-Belkacem.
La seule possibilité de se faire une idée est de lire le projet de loi qui vous vaut une telle volée de bois vert. En lisant le texte, on comprend mieux la faiblesse des critiques et la permanence d’un argument simpliste : Le nivellement par le bas.
Ceux qui l’emploient n’ont aucune idée de ce que contient la réforme. Ils n’ont pas lu le texte. La critique vient de partout, car vous êtes une femme, jeune et les pieds sur terre. Votre réforme est juste un concentré de bon sens. Il n’y a pas d’idéologie et cela doit être insupportable pour les vieux gauchistes qui aimeraient modeler dès l’école les cerveaux et les éternels tenants de l’autorité des professeurs. Les fanatiques de la discipline, de l’ordre et de la chronologie sont debout contre vous pour critiquer une situation qui n’est pas de votre fait. On ne peut pas leurs demander de tenir compte de la réalité, du reste du monde, de l’arrivée de l’informatique.
Tous ceux qui n’acceptent pas que l’enseignement vertical est terminé, fini, obsolète, ceux qui veulent voir une seule tête répéter rosa rosa rosam et qui ne veulent pas voir que les Français sont incapables de prononcer deux mots dans une autre langue se sont réveillés, coaguler et revigorer pour critiquer un texte qu’ils n’ont pas lu.
Entendre Brukner, les anciens ministres de l’éducation qui n’ont rien fait ou pire, les responsables de l’état actuel de l’école française nageant dans les tréfonds des classements des études Pisani est navrant. Venant des blogueurs du Figaro cela n’a rien de surprenant. Il est clair que vous avez deux défauts visibles et un moins évident. Les deux sont que vous êtes une femme et jeune. Un péché rédhibitoire. Le troisième, qui ne sara jamais mentionné, sont vos origines. Il ne manquerait plus que les Français soient obligés de remercier une ministre dont le nom s’orthographie difficilement.
Dans le marasme actuel, votre détermination, votre courage et votre persévérance fait de vous l’homme à abattre. Paradoxe intéressant. J’entends déjà les vieux qui ont été donner de la voix pour vous faire payer tout ce qu’ils estiment avoir perdu dans les 10 dernières années. Les vieux philosophes qui ne vendent plus un livre, les râleurs offerts au lance-pierre à chaque page de leur blogue ou les parents dépassés par la technique que leurs enfants utilisent les yeux fermés. Le printemps arrive et la chasse à la Najat va s’ouvrir. Les fusils sont nettoyés et graissés, les pierres taillées et stoqués, les arguments pertinents et les vérités sont remisées à la cave. Les foules doivent se rassembler et la curée pourra avoir lieu. L’histoire jugera. Si vous menez à bien votre réforme, votre nom restera. Si votre texte est retiré, l’histoire ne tiendra pas rigueur à ceux qui en seront responsables.
Les historiens de demain ne tiendront compte que des victoires. Les responsables de l’immobilisme et du décrochage de tout un pays n’auront pas à rendre compte devant l’histoire.