Je pensais dans ma grande naïveté que les quelques milliards ( je dis bien milliards ) d’amendes que les banques suisses paient feraient un effet boulle de neige. Malgré la tendre affection que j’ai pour Jean il se trompe. Si l’on écoute les personnes qui jouent avec des grosses sommes d’argent, les milliards payés par UBS ou Crédit Suisse sont des cacahouètes. Les spécialistes ont étés impressionnés par les talents de négociateurs des banquiers suisses et le lendemain, leurs valeurs boursières ont explosés et le CS n’a eu aucune peine à lever 50 milliards sur les marchés.
Il suffit d’écouter la rue. Un peuple qui vote sur un salaire minimum de 3000 euros et qui dit non, un peuple qui n’accepte pas par vote le fait que chaque citoyens, quel qu’il soit reçoive pratiquement 2000 euros pour lui permettre de vivre dans un pays ou tout est très cher.
Alors qu’en France on parle d’économie, de supprimer des communes ici c’est tout le contraire. Un giratoire coûte 800 000 euros, les moindre travaux sont hors de prix. Le peuple vient de refuser une caisse maladie unique et quand je fais l’addition des impôts et des primes d’assurance maladie je ne suis pas trop loin de 40 %. Reste les loyers. Genève, et son mètre carré de terrain vide à 2000 euros.
La Suisse se porte bien avec une politique de compromis. Pas de dogme et pas d’extrêmes. Il faut faire des alliances et c’est toujours la voix du milieu qui est choisie.
Pas d’assurance publique. Un mélange des deux. Moitié redistribution moitié capitalisation.
Certes il y a des cantons qui ont une fiscalité très favorable aux riches mais même eux votent pour augmenter les impôts des riches.
Lors de la dernière votation, la Suisse francophone a voté oui à une caisse maladie étatique. Toute la suisse allemande à voté non. On appelle cela le reuschtigraben.
Les francophones parlent hauts et forts. Les banques (à peine 8 % du PIB ) cèdent du terrain et communiquent avec les états.
Il n’en reste pas moins que le model suisse, des allemands italiens français et des religions différentes vivent ensemble. Nous avons une monnaie commune. La confédération a des prérogatives les cantons et les communes en ont des autres. Il y a des doublons voir des triplés. Le paradoxe c’est que cette concurrence entre commune crée de l’émulation. Si Coppet a un bateau de sauvetage avec un moteur de 400 chevaux, Versoix va s’en prendre un arec deux moteurs de 600 CV… et entre les cantons c’est une course effrénée.
Les giratoires sont hors de prix mais les ouvriers sont bien payés. Une classe moyenne suffisamment riche c’est le secret de la Suisse.
Et ceux qui croient que demain le peuple de ce pays votera pour une entrée dans l’UE se trompent. Malheureusement ils sont encore moins qu’il y a dix ans ceux qui veulent entrer dans l’Europe. Il faudrait déjà que la vieille Europe ait un impôt minimal commun pour éviter les fraudes car actuellement seuls les idiots paient des impôts en UE et il n’y a pas besoin de la Suisse pour ne pas payer.
En regardant les allemands les italiens et nous les Français il y a peu de chance qu’un vote passe. Et visiblement ce n’est pas prêt de changer.