La dernière bravade du vieil acarien de la politique française.
Même à 87 ans le vieillard stalinien m’oblige à ressentir des émotions auxquelles je ne préférerais pas m’affronter.
Je n’ai aucune pitié pour cet homme que la vieillesse devrait exonérer des horreurs qu’il a proférées. Avec cet air de vieux communiste chinois, il demande à la France entière de prendre part à ses problèmes de petits commerçants, de prendre en pitié ce goujat auquel personne ne prend le temps de reprocher l’éducation qu’il a donné à sa fille.
Y a-t-il vraiment de la pitié à ressentir pour ce petit entrepreneur de l’extrême droite qui regrette d’avoir légué son joujou à sa fille qui veut passer de la 2 CV à la voiture de course. Comme si, à chaque fois qu’une passation de pouvoir se passait mal, tous les micros et tous les tribunaux de France se retrouvaient engorgés.
Je ne crois pas que la vieillesse et la faiblesse excusent les paroles passées réitérées et assumées il y a peu de temps. Le vieux borgne a passé sa carrière d’entrepreneur à blesser et insulter des humains à qui personne n’a tendu de micros. On devrait oublier les sorties haineuses sur les « sidaiques » et les divers délires sur le vieux Pétain. Toute la carrière du vieux commerçant de l’extrême droite est une succession d’échecs et de violences contre-productives. L’attaque en règle contre les malades du Sida a obligé la société française à revoir dans la précipitation les lois et les règles de droit. Grâce au vieux, le préservatif a droit de citer sur les antennes du service public. Le seul lègue du vieux commerçant sera tout ce qu’il déteste chez les humains, le pouvoir pour une femme, les homosexuels proches du pouvoir et les « autres races » ayant droit de citer. Toute la vie de Jean Marie Le Pen ne sera qu’une longue succession de mauvais choix et d’erreurs. Nous devrions ressentir de la pitié et du respect pour cet homme violent et foncièrement méchant alors que tous ses choix et toutes ses décisions ne sont qu’une longue litanie de mauvais choix. Faut-il vraiment avoir du chagrin pour ce reliquat du siècle passé qui paie le prix de ses choix douteux ?
Je préférerais avoir de la pitié pour le vieux affaibli qui se sent tordu par ses proches, mais je n’en ai absolument pas.
La dernière violence du vieux sera de me forcer à ressentir un grand plaisir à son décès avec la certitude que ce genre de violeur de nos démocraties fera partie d’un passé de plus en plus lointain. Son ultime dérapage sera de faire la démonstration qu’on ne fait pas, dans nos pays, des entreprises qui se nourrissent sur la bête impunément. Certes, il pensait avoir créé une marque qu’il espérait léguer tel quel sans que jamais le produit n’évolue et il se rend compte que sa fille n’est pas une photocopie conforme et que tout proche de lui « les autres » réfléchissent. La totalité de ses principes, croyances et idées sont foulées aux pieds, car sa fille fait la démonstration qu’il véhicule des erreurs et inepties depuis soixante ans.
M’obliger, au vingt et unième siècle, à prendre plaisir à la mort d’un vieux rongeur, parasite de nos démocraties, me met mal à l’aise.
D’un point de vue moral c’est douteux. Aux vues du CV de l’homme, de ses outrances, de la haine exacerbée, il y aura une exception. Le voir souffrir, vitupérer et se faire virer, me procure un plaisir sadique que j’assume parfaitement.