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Billet de blog 23 mars 2014

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En quoi le vote est il une obligation et l'abstention une opinion?

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Que celui qui ne vote pas se taise à jamais.

Une question depuis l'étranger, en l'occurrence la Suisse. Dans mon pays, dans le meilleur des cas, la moyenne nationale des votants doit se situer aux alentours de 33%. A l’exception des questions posées par l’extrême droite locale, la plupart des votes recueillent les suffrages de 3 citoyens sur 10.  En vérité quand l’équivalent de votre FN pose une question il faut systématiquement se demander pourquoi ce parti pose la question. Le 9 février 2014 les suisses votent pour la mise en place de quotas d’étrangers en suisse. Techniquement le conseil fédéral pouvait mettre le quota à 9 milliards et l’histoire en restait là. Sauf que nos amoureux du non voulaient, en fait, mettre à terre les accords bilatéraux et ils savaient que cette question n’aurait certainement pas reçut le même accord favorable. Donc, comme le but est de mettre par terre des années de négociations, il suffit de toucher à la sacro sainte libre circulation des personnes en posant la mauvaise question et en sachant que les suisses répondraient encore à une autre question.  Au niveau de ma propre commune j’ai lancé, avec un groupe d’ami, une initiative populaire. Mon but était d’empêcher un groupe financier d’avoir le monopole du centre de la commune et je voulais que ma commune garde la main sur le foncier. Dans le groupe certains se battaient pour un centre culturel, d’autres encore pour un cinéma. Il a été assez simple d’avoir le nombre de signature requise. Pour une question de cohérence intellectuelle j’ai décidé de me présenter aux élections qui suivaient cette prise de signature. Durant la campagne j’ai annoncé que j’y allais que pour ce centre culturelle et uniquement pour me battre affin que la commune achète l’immeuble, et ce quelqu’en soit le prix. Après l’initiative la commune avait 3 possibilités. 1 : accepter ce que nous proposions. 2 : invalider pour vice de forme l’initiative. 3 : Faire une contre proposition. Pour des raisons de plausibilités électorales, je savais que seule la contre proposition était plausible. Le refus indéfendable, l’invalidation impossible. Élu à ma grande surprise je suis devenu un conseiller municipal. J’ai pu me battre efficacement pour l’aboutissement de ce projet, convaincu qu’au final seul le peuple décide. Quand il a fallut voter, les lois suisses faisaient que les étrangers peuvent voter au niveau communal et il ne faut même pas se lever le dimanche matin. Toutes les personnes ayant le droit de voter reçoivent une enveloppe qui contient les explications, une enveloppe et une carte. Il suffit de signer, de remplir le bulletin de vote qu’on doit mettre dans l’enveloppe et de mettre, sans timbre, le tout dans une boîte aux lettres. On a plus de deux semaines pour le faire. Le dimanche ceux qui auraient oublié peuvent voter.  Seul 3 personnes sur 10 ont voté dans la commune. Le vote des étrangers n’a absolument rien changé. Pire seul 1 sur dix des moins de 25 ans ont votés alors que ce vote les concernait en plein. Assommé par les chiffres j’ai terminé mon mandat et n’en ai pas sollicité un second. Il reste les questions. Pourquoi devrait-on prendre en considération l’opinion de ceux qui ne votent pas ? En quoi un homme politique élu avec 5 % de la population mais 51% des votants serait moins légitime qu’un homme politique élu avec 98% des suffrages ? Comment peut-on trouver que le vote des français est légal alors que le vote des pros russes en Crimée serait illégal ? Pourquoi le bulletin de vote blanc ne compte pas ? Pourquoi doit ont répondre oui non et pas aucune des deux réponses ? Est-il vraiment nécessaire de se préoccuper des abstentionnistes ? C’est avant tout des citoyens qui renoncent à leurs droits fondamentaux et ce n’est pas illégal tant qu’ils n’oublient pas leurs devoirs ?  En quoi le vote abstentionniste a-t-il le moindre intérêt ?

Merci pour vos éclairages.

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