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Mai 2021, l’heure de la délivrance
Annonce la liberté,
Le terme de nos souffrances.
Le printemps s’aventure,
Les premiers oiseaux chantent
Mais au fond de la France,
Je sens la terre qui tremble.
Une foulée de ratures
A crayonné les mois,
Des volées d’amendements
Chignolés dans nos lois.
Litanies insidieuses
D’injonctions libérales,
À renforts d’ordonnances
Et de menaces virales,
L’abus commence toujours en grignotant la marge,
S’est-on laissé bouffer qu’il ne reste rien de la page ?
Je hurle contre ces rois, censés nous protéger,
Entourés d’une cour vouée à nous flouer.
Voulant nous persuader qu’ils agissent pour notre bien,
Qu’ils ne cherchent qu’à défendre, notre intérêt commun.
Des essaims assagis, asservis sous leurs saints,
Sacrifiant aux assassins, nos plus humains desseins.
Illusion vitreuse, refus de la pauvreté,
Comme toute fraternité, votre cristal est fumé,
Recherche d’admiration, louanges, dévouements,
Mon avis est limpide, je vous trouve écœurants.
Depuis toutes ces années, ils resserrent leurs nasses,
Ils imbriquent dans nos crânes leurs notions les plus crasses,
Leur éloquence déforme les concepts, les notions,
Ils font de la rhétorique, leur habile compagnon :
Islamo-gauchisme et insécurité,
L’origine naturelle des inégalités ?
Notre indignation pêche, notre liberté flanche,
C’est dans leur soif de haine, que notre vie s’épanche,
Perchés dans leurs délires, protégés par leurs lois,
Ils se gorgent de pognon, de mensonges, d’avocats,
Crament leurs attestations, en soirées de gala,
Et refusent à leurs pauvres, l’accès au RSA.
Alors quand le fond gronde, que se fomente la fronde,
Soudain ils réalisent, la colère de cette onde,
S’insurgent : jalousie, cabale, harcèlement,
Mais quand on bat son peuple, celui-ci se défend.
Mais assez, désormais, assez pensé à eux,
Basculons dans l’autre ciel, reformulons nos vœux.
Enfouissons sous leurs stèles ces obscurs prophètes,
Sur un parchemin vierge, enluminons une lettre,
Poussons nos corps au loin, épousons nos futurs,
Dépensons nos conquis, repansons nos blessures,
Ponçons les trames du ciel pour décaper l’avenir,
En faire drainer les gouttes et, d’une mer de possibles,
Voir jaillir les graines, et l’étendue fleurir.
Sècheresses, inondations, mort d’une planète qu’on aime,
Disparition funèbre de nos écosystèmes,
En tant que scientifique, mon regard est amer,
Et mon cœur, tenaillé, par ces courbes en colère,
Ces scénarii maudits que les puissants méprisent,
Que d’un geste nonchalant, ils ignorent et divisent,
Ces lignes qu’on réévalue, qu’on corrige et qu’on craint,
Qui tirent en asymptote notre funeste destin.
Au bout de notre décennie luisent plusieurs horizons,
Et je crois sincèrement, qu’on choisira le bon,
Qu’à travers toutes ces vires, on dénichera la voie,
Car il demeure sur Terre, des bretteurs bien adroits,
De ceux qui n’ont pas peur de se montrer véloces
Parce qu’ils tiennent à la vie, parce qu’ils pensent à leurs gosses.
Le monde est selon moi, de cette jeunesse-là,
Qui contre les coups bas, qui vit de joie, d’éclats.
Pas cramée, ni lassée, vivante et décapée,
À l’opposé total, de leurs passifs ainés.
Une jeunesse bien consciente, du véritable enjeu :
Qui abandonne aux lâches leur haine, leurs peurs, leurs dieux.
Qui mire au-delà du mur, à l’aube de notre Terre,
Le monde verdoyant, d’un combat solidaire.