La campagne européenne 2014 s'est achevée, et le Front de Gauche en est sorti au milieu du gué..une position maintenue dans le Sud Ouest et une stagnation globale au national, pendant que la GUE sortait renforcée en Europe avec l'éclair venu de Grèce.
Après les difficultées et les joies d'une campagne militante, vient progressivement le temps des bilans et des échanges, des efforts pour dégager des perspectives et une dynamique retrouvée.
L'inquiétude vient du fait..que nous ne pouvons politiquement faire comme si ces élections européennes n'avaient pas délivré un signal clair, exprimé par les citoyens :
Abstention importante (doute vis à vis des politiques et du gouvernement actuel, refus de l'Europe Libérale mais aussi incrédulité sur la possibilité d'autres choix, orientations de gauche)
Vote FN décomplexé (gagnant des couches de droite comme de gauche) avec de nouvelles poussées chez les jeunes, et dans la société..avec l'avancée de théses du repli, individualistes.
Sanction d'ensemble (avec des variations) à l'égard de tous les partis de gauche -de gouvernement ou pas- (un peu plus de 30%, un des seuils historiques les plus bas)
Impossibilité pour le Front de Gauche de dynamiser et de profiter du recul européen du PS, d'EELV, de NPA ou de LO...pour capitaliser
Méfiance des quartiers populaires, amplifiée par celle des employés et des petits retraités qui s'estiment trompés par le gouvernement, et sanctionnent la gauche dans sa globalité par défaut.
Depuis la publication des résultats européens 2014, en France s'exprime au sein du Front de Gauche des souhaits de voir émerger des Assises, Etats Généraux tant en interne qu'en externe (avec appel aux élus/militants de l'aile gauche du PS, EELV, Nouvelle Donne et +..) pour rebatir sur de nouvelles bases, reconstruire un mouvement fort et qui ne regarde pas passer -sans réagir- le train de la droite ultra-conservatrice et du FN.
Ces demandes sont saines bien qu'elles doivent être précisées et aboutir sur des bases plus claires, car on en parle depuis plus de deux ans...de l'adhésion unique, d'une démocratie interne plus vivante avec une structuration cohérente, et de la necessité d'en finir avec les soucis liés aux accords politiques à la carte, au quartel de partis, aux petites querelles plus ou moins passagères d'égos et de mouvements...
Pourquoi se le cacher, nous sommes maintenant face à une grande responsabilité au sein du Front de Gauche..qui ne doit pas partir sur des bases erronnées, comme la soit disant décomposition à attendre du PS, pour que tout le monde nous rejoigne « comme par miracle »...et la fermeture des portes à tout débat, dialogue politique extérieur.
Au contraire, l'aile gauche du PS, EELV, Nouvelle Donne et bien des mouvements, citoyens à gauche méritent le dialogue dans l'humilité et le respect mutuel...afin de voir par la suite si des perspectives politiques peuvent se dégager.
Je suis convaincu que la réflexion (sans à priori) si elle est bien sûr nationale, doit partir aussi des territoires et de nos départements qui pour beaucoup, comme pour la Dordogne, sont Républicains et de Gauche avec des sensibilités diverses...qu'il y a des pistes possibles, à condition d'être clairs sur les analyses et sur le fond qui pourrait rassembler..en étant nets contre l'austérité, la politique d'Hollande/Valls et clairs sur l'organisation, la structure et l'avenir.
Le message des citoyens sur l'Europe porte aussi sur nos partis, l'évolution démocratique (vers la 6éme République) et un nouveau contrat politiques/citoyens avec de la crédibilité (sur des promesses tenues, et de vraies engagements basés sur des convictions humaines, sociales, environnementales)...à gauche, dans la diversité, nous nous devons d'y prendre rapidement toute notre part et de ne pas louvoyer pour maintenir un statu quo qui ne ferait qu'amener un nouvel 21 avril, et des déroutes qui finiraient par toucher l'ensemble de la gauche.
Il n'y a pas de résignation à avoir et nous ne devons pas favoriser le retour (à tous les niveaux) du conservatisme de droite, teintée d'une pression FN....qui opérerait une déflagration sociale.