Dimanche soir dernier, en plein débat pour la présidentielle, le candidat du PRTB (parti de centre droit) s'est livré à une diatribe d'une extrême violence contre la communauté LGBT.

Le candidat Levy Fidelix répondait à une question de la candidate Luciana Genro (PSOL, parti de gauche) sur la reconnaissance du mariage gay (le mariage gay est reconnu dans plusieurs états aux Brésil, mais pas au niveau fédéral). La candidate Genro a, en introduction à sa question, rappeler le contexte d'homophobie ambiante qui règne au brésil où le nombre d’agressions homophobes est très élevé par-rapport à la moyenne mondiale.
Voici, la traduction des quelques-uns des arguments que Fidelix a donné en réponse.
"L'appareil excréteur ne reproduit pas", "Le Brésil possède 200 millions d'habitants, d'ici peu nous ne serons plus que 100 millions. (...) Il faut que nous ayons du courage. Nous sommes la majorité, nous allons affronter cette minorité. Nous allons les affronter."
Le débat étant en direct, tout ceci est passé à l’antenne. C'est ainsi que ne nombreux brésiliens n'ont pu qu'avoir un frisson de terreur en entendant pareil appel à la violence et à la haine. La candidate Genro, ne pouvant pas répliquer à Fidelix, n'a pu que faire montre d'une expression de stupeur face à une telle haine (toute fin de l'extrait vidéo)
L'extrait peut être visionner ici.
Le Brésil ne possède pas au niveau fédéral de loi contre l'homophobie, mais une telle loi existe dans l'état de São Paulo, où s'est déroulé le débat, ce qui va probablement ouvrir la voie à des poursuites. Au niveau fédéral une association d'avocats (GADVS) défendant les droits de la communauté LGBT, ainsi que le député Jean Wyllis (PSOL-RJ) ont affirmé leur intention de porter plainte contre le candidat pour incitation à la violence et préjudice moral porté à la communauté gay.
Dans un pays, où le pouvoir de l'église évangélique est très grand, l'homophobie est très présente et largement relayée par les pasteurs. Le discours est toujours le même, ils ne sont pas homophobes mais simplement contre le mariage gay, contre la reconnaissance des droits de la communauté LGBT.
Dimanche dernier, le voile, que les grands médias n'ont jamais voulu trop voir et encore mois dénoncer, est subitement tombé, sur une grande chaîne de TV et ce, en plein débat présidentiel.
Espérons que cela permettra à la société Brésilienne d'enfin regarder en face le grave problème qu'est l'homophobie et qui malheureusement est souvent tût ou minimisé.
A tout le moins, l'équivalent de la "manif pour tous" au Brésil ne pourra plus dire qu'il n'est pas homophobe.